Séance de travail entre douanes nigériennes et béninoises: Les deux parties échangent sur les conditions d’exportation du pétrole

La présence de la délégation nigérienne à Cotonou est un vœu des responsables des douanes de ce pays. Ils en ont fait la demande et ont obtenu du Bénin, une prompte réaction que salue dès l’entame de la concertation, lundi 4 mars à Cotonou, Abdoulaye Alidou Maïga, inspecteur principal des douanes et directeur de la facilitation, du partenariat, des régimes économiques et particuliers. Le chef de la délégation nigérienne se dit «très marqué par la promptitude» avec laquelle le Bénin a «fait suite à la sollicitation demandant l’organisation de la mission » et son engagement à assurer les meilleures conditions de mise en œuvre des conclusions qui en sortiront. Dans quelques jours, annonce-t-il, le Niger amorcera le processus d’exportation de son pétrole brut. Une phase «d’une importance hautement stratégique aussi bien pour le Niger que pour le Bénin qui est le pays de départ des exportations». De telles conditions imposent, selon lui, que les douanes des deux pays se concertent et conviennent ensemble des modalités de travail. 

Il dit ne pas ignorer combien les deux administrations douanières « gagneraient en créant une synergie d’actions afin de parvenir à des opérations de transit et d’exportation du pétrole brut dans les meilleures conditions, conformément aux instruments juridiques auxquels les deux pays ont adhéré ». C’est dans ce cadre que s’inscrit cette mission qui vise, poursuit-il, « à explorer avec les services du Bénin, les contours juridiques et matériels à même d’assurer une présence permanente des agents des douanes du Niger sur votre territoire, à charge pour ces agents de délivrer les documents d’exportation ». Des responsables douaniers des deux pays, Abdoulaye Alidou Maïga espère des propositions concrètes pour combler les attentes de part et d’autre. « Nos autorités au plus haut niveau tiennent à ce que les opérations d’exportation se tiennent en bonne note », rappelle-t-il, avant de rassurer que toutes les options seront étudiées pour parvenir à un résultat à la hauteur des attentes. « Nous mettrons notre séjour à profit pour visiter le site de Sèmè et discuter avec les intervenants sur la plateforme », indique-t-il. Outre les responsables douaniers et ceux de la société en charge de l’exploitation du pétrole brut, certains responsables de l’ambassade seront également consultés et associés, afin que toutes les décisions se prennent avec leur caution, souligne-t-il par ailleurs.

Côté Bénin, le ton est tout aussi à l’assurance. Aimé-Yvan Karegire, directeur général adjoint des douanes, apprécie à sa juste valeur la venue de cette mission de prospection dont la présence matérialise de nombreuses années de travail et de coopération entre les deux parties. « La coopération entre les deux douanes a toujours été des plus appréciables », note-t-il. Ce projet est un pas de plus pour renforcer les liens entre le Bénin et le Niger, salue Aimé-Yvan Karegire qui invite ensuite les deux parties à travailler en étroite collaboration. L’harmonisation des procédures afin que l’opérationnalisation dans le cadre du projet pipeline d’export du pétrole nigérien soit effective, appelle un dialogue entre douanes nigériennes et béninoises, relève-t-il également. 

Faut-il le rappeler, les enjeux économiques entre le Bénin et le Niger sont énormes. Cette rencontre voulue par les autorités nigériennes permettra aux deux parties de discuter pour convenir de l’essentiel autour de l’oléoduc qui va acheminer le pétrole de la station nigérienne vers la station terminale de Sèmè au Bénin. La délégation séjourne en terre béninoise pendant une semaine et profitera de l’occasion pour tenir des séances avec toutes les parties prenantes au projet.