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Sécurité alimentaire et nutritionnelle: 4 nouveaux projets agricoles pour 2024

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Champ de cultures diverses Champ de cultures diverses

Quatre nouveaux projets/programmes sont retenus dans le secteur agricole en 2024. Ils portent sur les aménagements, la promotion de la filière soja, la valorisation des vallées de l’Ouémé et du Mono et l’adaptation au changement climatique.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 09 janv. 2024 à 02h54 Durée 5 min.
#Sécurité alimentaire et nutritionnelle #: 4 nouveaux projets agricoles

Au titre de l’année 2024, quatre nouveaux projets/programmes seront mis en œuvre dans le secteur agricole. Ils s’inscrivent dans l’objectif global du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Maep) d’améliorer les performances de l’Agriculture béninoise. Il est question de la rendre capable d’assurer de façon durable la souveraineté alimentaire, la nutrition, et de contribuer au développement économique et social des hommes et femmes pour l’atteinte des Objectifs de développement durable (Odd).

Pour ce faire, le budget du Maep au titre de 2024 est estimé à 115,376 milliards F Cfa contre 99,758 milliards F Cfa en 2023, soit une hausse de 15,66 %. Les priorités de ce budget portent sur le renforcement des aménagements agricoles y compris ceux pastoraux et aquacoles, la promotion des filières prioritaires, la promotion d’une aquaculture durable et d’un nouveau type d’élevage garantissant plus de sécurité et de rentabilité, le développement de la mécanisation agricole. La réalisation d’infrastructures marchandes, le développement de services logistiques, la transformation, le stockage et la conservation des produits agricoles, le développement des clusters, le renforcement du dispositif de contrôle et d’assurance de la qualité des produits agricoles, sont également au cœur des projets et programmes. Ceux-ci seront mis en œuvre avec un nouveau type de management autour de la Société béninoise des aménagements (Sobaa) qui sera rendue opérationnelle, afin d’améliorer substantiellement l’environnement pour l’accroissement des investissements privés dans le secteur agricole.

Résilience des acteurs

L’un des projets qui retiendront l’attention, d’après le document de Présentation du budget 2024 du Maep devant la commission budgétaire de l’Assemblée nationale (Maep, novembre 2023), est le Projet d’urgence pour le renforcement de la résilience des acteurs du secteur agricole (Pur-Zédaga) qui couvrira 42 communes réparties dans les sept Pôles de développement agricole (Pda) et dans 11 des 12 départements (excepté le Littoral). Le Pur-Zédaga vise à renforcer la résilience des petits exploitants agricoles hommes et femmes face au triple choc sécuritaire, sanitaire et russo-ukrainien par l’accroissement des revenus des producteurs, transformateurs et commerçants agricoles. Il s’agira de réduire les impacts négatifs des différentes crises et de leur donner l’opportunité́ de se relancer et de faire des chiffres d’affaires. Cela consistera à garantir un minimum social aux ménages vulnérables et à faciliter leur accès aux facteurs de production, de transformation et de mise en marché de leurs produits.

Le Programme national de développement de la filière Soja (Pndf-Soja) devrait connaître un essor en 2024. Il vise à améliorer de manière durable la production, la productivité, la compétitivité du soja béninois et ses dérivés pour l’industrie locale et les marchés nationaux et extérieurs. Sa mise en œuvre s’articulera essentiellement autour de l’amélioration du taux de couverture des besoins en semences de pré-base, de base et certifiées, le renforcement de capacités des multiplicateurs de semences de soja ; la facilitation d’accès aux autres intrants spécifiques, l’accompagnement des producteurs du soja grain dans la mise en œuvre des bonnes pratiques agricoles et l’accompagnement dans la mécanisation agricole de la production du soja.

Vallées en valeur

Un nouveau projet vient suppléer le Projet d’appui aux infrastructures agricoles dans la Vallée de l’Ouémé (Paia-Vo) qui est à terme. Il s’agit du Projet de développement des infrastructures agricoles et de désenclavement dans la basse et moyenne Vallée de l’Ouémé (Pdiad-Bmvo) dont l’objectif est de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire des populations cibles de la vallée de l’Ouémé par l’aménagement des périmètres irrigués, la construction des routes d’accès et la construction d’infrastructures socio-économiques.

Ce projet est structuré autour de six composantes à savoir aménagements hydro-agricoles et piscicoles, réalisation des infrastructures de désenclavement, développement des chaînes de valeurs agricoles, appui à la gestion du projet et réponses aux urgences. Il sera mis en œuvre dans les communes d’Adjohoun, Dangbo et des Aguégués.

La Vallée du fleuve Mono ne sera pas oubliée. Un Projet d’aménagement hydro-agricole et d’adaptation aux changements climatiques dans la basse vallée du fleuve Mono (Pahac-Bvm) est initié pour améliorer la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté en contribuant à la réalisation des Odd liés à l’éradication de la pauvreté, de la faim et à la promotion d’une croissance économique inclusive et durable, de l’emploi et d’un travail décent pour tous, à l’horizon 2030. Aménagements hydro-agricoles et Construction et équipement des stations de pompage des eaux d’irrigation sont les sous-composantes du projet.

35 projets inscrits au Pip 2024

Au total, 35 projets sont proposés par le Maep au Programme d’investissement public (Pip) 2024 contre 37 en 2023. Leur mise en œuvre contribuera à l’atteinte des 49 cibles priorisées par le Bénin dans le cadre de l’Odd 2 : « Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable ». Cela implique une croissance agricole substantielle et soutenue, et une amélioration tangible des revenus des ménages. La politique de l’Etat dans le secteur s’articule autour de trois orientations à savoir l’amélioration de la productivité et de la production des filières agricoles, la promotion et la structuration équitable des chaînes de valeur ajoutée et le renforcement de la résilience des exploitations et entreprises agricoles.

Entre autres indicateurs, il est prévu de renforcer les mesures de facilitation de l’accès aux financements adaptés à travers la poursuite de l’opérationnalisation du Fonds national de développement agricole (Fnda), en faisant passer le taux de couverture des besoins de 34,67 % en 2020 à 36 % en 2024. Le taux d’exploitation des aménagements existants devrait passer de 68 % en 2020 à 75 % en 2024.