La Nation Bénin...
Cotonou a abrité, vendredi 8 janvier dernier, le sommet des chefs d’Etat de l’Autorité du Bassin du Niger. Les Etats membres de cette organisation ont adopté un plan d’investissement pour sauver le fleuve Niger du péril climatique.
La situation actuelle du fleuve Niger n’est pas reluisante. Pourtant, plus de 300 millions de personnes vivent sur les rives de ce cours d’eau, étendu sur neuf pays du continent. Si la gestion efficiente des ressources en eau fonde la création de l’Autorité du Bassin du Niger en 1980, les affres que subit le fleuve du fait du dérèglement climatique confortent les pays membres dans la nécessité de mutualiser leurs efforts pour répondre aux défis de l’heure. «Les conséquences néfastes du changement climatique montrent l’importance de ce regroupement. Malgré nos efforts, les défis restent encore importants, en termes de réduction de la pauvreté, de l’amélioration des conditions de vie des populations riveraines, de l’amélioration des écosystèmes, de partage équitable des ressources du fleuve», pointe le chef de l’Etat, Boni Yayi, président en exercice de la conférence des chefs d’Etat de l’Abn. Tirant la sonnette d’alarme, il confie que le bassin du fleuve Niger connaît une réduction de 55% de son écoulement et subit une baisse de niveau de 40%, avec un niveau d’ensablement qui menace l’existence même des populations riveraines.
Boni Yayi plaide pour un engagement fort des Etats membres de l’Abn et une mobilisation plus accrue des partenaires techniques et financiers pour sauver le Niger du péril climatique.
Le rendez-vous de Cotonou a donc consacré la mise en place du plan stratégique d’investissement à l’horizon sensé renforcer la résilience aux changements climatiques dans le bassin du Niger à l’horizon 2024. Ce document découle du plan opérationnel de l’organisation qui se décline en 350 actions réparties en trois plans triennaux. Le montant total du plan opérationnel est estimé à 7,2 milliards de dollars, soit plus de 4285 milliards de francs CFA. Les Etats membres ont recommandé l’organisation d’une table ronde des partenaires pour la mobilisation du financement. Mais d’ores et déjà, ils se sont engagés à assurer sur fonds propres des actions à hauteur d’au moins 10% de son montant pour compter de l’exercice 2016.
Le sommet envisage également, avec l’appui de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement, la mise en place d’un fonds régional climat pour le bassin du Niger, en vue de la mobilisation des financements innovants des actions du Plan opérationnel.
Au terme des travaux, le Bénin a été reconduit à la tête de l’organisation pour un nouveau mandat d’un an.
Créée en 1980 sur les cendres de la Commission du fleuve Niger, l’Abn est une organisation intergouvernementale chargée de promouvoir la coopération entre les Etats membres et de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations du bassin pour la gestion durable des ressources en eau et des écosystèmes associés. Il comprend neuf Etats membres : Bénin, Burkina-Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigeria et Tchad ¦