La Nation Bénin...

Sommet pour un nouveau pacte financier mondial: Une réussite diplomatique, en attendant les changements espérés

Actualités
Le monde s’est mobilisé au palais Brongniart, preuve que les enjeux  de cette mobilisation sont largement partagés Le monde s’est mobilisé au palais Brongniart, preuve que les enjeux de cette mobilisation sont largement partagés

Rendre le système de financement international plus efficace et plus équitable. L’idée n’est pas nouvelle, mais n’a jamais pu prospérer. A Paris, les 22 et 23 juin 2023, dirigeants du monde, acteurs politiques et financiers des secteurs public et privé, ont marqué leur différence claire à aller de l’avant sur cet item.

Par   Paul AMOUSSOU, le 26 juin 2023 à 08h44 Durée 3 min.
#pacte financier mondial
Une détermination collective à « faire face aux problématiques communes en matière de climat, d’environnement et de développement par une coopération mondiale renforcée ». Tel est l’état d’esprit à la fin du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, comme l’affirment les conclusions du sommet qui font également état « d’engagements qui contribueront à actualiser le système financier international, près de 80 ans après la création des institutions de Bretton Woods, et à améliorer la protection des biens publics mondiaux permettant de protéger la planète et d’en prendre soin tout en garantissant aux plus pauvres des financements à faible coût… ».
Des vœux pieux ? Il faut croire que non, car les acteurs, lors des travaux, n’ont eu de cesse de s’accorder sur la nécessité de concrétiser lesdits engagements à travers des actions qui ne laisseraient subsister aucun doute sur l’actualisation souhaitée désormais quant au financement du développement.
 
Chat échaudé

A Paris, l’enceinte du palais Brongniart, ancien site de la Bourse, a été témoin d’une petite révolution en soi qui s’est opérée en ce qui concerne les suites à donner aux conclusions d’un sommet international. William Rutto, Lula, Cyril Ramaphosa, Nana Akufo-Addo, Abdel Fattah Al Sissi, président de la République arabe d’Égypte, et bien d’autres chefs d’Etat ont signifié sans mâcher leurs mots que l’heure des promesses sans suite était révolue et que ces assises de Paris n’auront de sens que si les résolutions qui en découleront sont suivies d’actions et sans exclusive. Là-dessus, et en réponse, il ne fait l’ombre d’aucun doute à l’hôte du sommet, le président Emmanuel Macron, qui a indiqué que les indignations relatives aux engagements non tenus par le passé sont partagées et qu’il ne tenait qu’aux dynamiques impulsées par les uns et les autres pour faire du Sommet un nouveau pacte financier mondial une réussite. Il entend prendre sa part de responsabilité et assure que les engagements feront l’objet d’un tableau de bord assorti d’échéances claires à partir desquelles on pourra apprécier les évolutions au fur et à mesure.  

 Plus comme avant

Voilà qui change des habitudes communes aux fora y compris les Cop devant sauver la planète mais qui prennent depuis la forme de messes au cours desquelles des litanies sont récitées à volonté, dans un esprit de convenances hypocrites et surtout de promesses qui n’engagent que ceux qui y croient.  
Mais à Paris, au palais Brongniart, il y a comme un décrochage de cette habitude.  Au-delà du succès diplomatique, car ce n’est pas rien que de réunir autant de dirigeants du monde, allant d’Antonio Guterres, Secrétaire général de l'Onu à Olaf Scholz, Chancelier fédéral d’Allemagne ou Mohammed ben Salman ben Abdulaziz Al Saoud, prince-héritier du Royaume d’Arabie saoudite ; de Patrice Talon, président de la République du Bénin à Luis Inacio Lula Da Silva, président de la République du Brésil.
Les banquiers n’étaient pas du reste, avec la participation active d’Ajay Banga, président de la Banque mondiale, d’Ilan Goldfajn, président de la Banque interaméricaine de développement (Bid), de Kristalina Georgieva, présidente du Fonds monétaire international, de Dr. Akinwumi A. Adesina, président de la Banque africaine de développement, Makhtar Diop, directeur général de la Société financière internationale, de Jay Collins, vice-président de Citigroup… Sont notables également, preuve que toutes les sensibilités et pôles ont été réunis, les participations de Li Qiang, Premier ministre de la République populaire de Chine, de Bola Ahmed Tinibu, président du Nigéria, de Nirmala Sitharaman, ministre des Finances de l’Inde, et de Janet Yellen, secrétaire au Trésor des États-Unis d’Amérique. A ceux-ci, s’ajoutent Laurence Tubiana, présidente et directrice exécutive de l’European Climate Foundation, Mafalda Duarte, directrice générale du Climate Investment Funds (Cif), Melinda French Gates de Bill & Melinda Gates Foundation... Et tant d’autres acteurs clés, preuve que le monde s’est mobilisé au palais Brongniart. Et surtout que les enjeux de cette mobilisation sont largement partagés, de Barbade à l’Afrique du Sud, de Madagascar à la Chine, des Etats-Unis au Rwanda...