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Statue en l’honneur des amazones du Danxômè : le joyau se dévoile au public

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Par   Ariel GBAGUIDI, le 11 mai 2022 à 09h22
Trônant fièrement désormais au boulevard de la Marina, la statue en hommage aux amazones du Danxomè, se laisse voir peu à peu. Devenu un symbole identitaire fort du Bénin, le monument « Amazone » dont la construction est presque achevée, montre déjà sa belle architecture. Les travaux de désempaquettage semblent avoir démarré et, petit à petit, la statue se dévoile aux usagers du boulevard de la Marina; à commencer par sa tête et une partie du tronc. Réalisé par l’artiste sculpteur Li Xiangqun, l’ouvrage est en structure métallique avec une enveloppe en bronze d’une hauteur hors-tout de 30 mètres. Il est situé presque en face des anciens locaux de Sèmè-City, entre la clôture du Port autonome de Cotonou et celle du palais des Congrès. Guerrières à tout point de vue, les amazones de l’ancien royaume du Danxômè sont vénérées pour leur vaillance face à l’ennemi pendant la période pré-coloniale. A travers cette statue imposante, le Bénin leur rend un hommage mérité. A terme, le monument « Amazone» va, entre autres, contribuer à rehausser l’attractivité de la ville de Cotonou tout en valorisant l’identité historique de même que l’histoire culturelle et politique du Bénin, et promouvoir la destination Bénin. La statue devrait alors attirer des milliers de touristes nationaux et étrangers. Ce n’est pas Tassi Hangbè Depuis ce lundi 9 mai, l’image du monument est devenue virale sur les réseaux sociaux et des internautes ont tenté de distiller au sein de l’opinion que la statue serait celle de la reine Tassi Hangbé. Mais le démenti n’a pas tardé à venir. « Non, une altesse royale ne s’habille pas de cette manière dans le Danxômè », a fait savoir l’ancien journaliste Constant Agbidinoukou, sur les réseaux sociaux. Il indique qu’il s’agit plutôt de « la statue de la grande amazone Nanga, qui fait partie du corps d’élite des amazones du Danxômè. Un corps embryonnaire créé d’abord par son altesse royale Tassi Hangbé et qui a été réhabilité, amélioré et instauré par sa majesté le roi Guézo, en 1820, pour devenir le corps spécial des amazones, chargé de défendre, partout, sur l’ensemble du territoire du Danxômè, d’abord le royaume et ensuite le roi, lui-même ! ». Joint par téléphone, l’écrivain Florent Couao-Zotti, conseiller technique du ministre de la Culture, confirme le démenti de l’ancien journaliste. « C’est une amazone, ce n’est pas la statue de Tassi Hangbé… », insiste-t-il. A l’en croire, « physiquement, on ne sait rien de ce que cette femme (Tassi Hangbé) était. Donc, on ne peut pas, comme ça, se réveiller et vouloir lui donner une forme, un visage, etc. Non ! Ça (la statue), c’est une amazone qui incarne l’armée de résistance du roi Béhanzin contre l’envahisseur», conclut Florent Couao-Zotti. Notons que la construction du monument a été approuvée par le Conseil des ministres, en sa séance du 14 juillet 2019.