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Sur les enjeux de la sécurité régionale:Elèves officiers et élèves-diplomates apprennent à travailler ensemble

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Par   Didier Pascal DOGUE, le 03 mars 2015 à 05h12

La Fondation Konrad Adenauer appuie l’organisation à Cotonou du 2 au 4 mars d’un séminaire sur l’analyse de la sécurité régionale. Ledit séminaire vise à donner des "clés" de lecture des enjeux de sécurité régionale aux élèves-diplomates de l’Ecole nationale d’administration et aux élèves officiers de l’Ecole nationale d’officiers de Toffo.

Renforcer les connaissances et la capacité de décryptage des enjeux de sécurité régionale des participants en croisant les approches par milieux, les types d’actions transversaux et en confrontant les différentes expériences d’une part et en apprenant aux participants à travailler ensemble avec leurs propres spécificités, exigences et méthodes d’autre part. Tels sont les objectifs assignés au séminaire qui réunit les élèves-diplomates en formation à l’Ecole nationale d’administration (ENAM) et leurs homologues officiers de l’Ecole nationale des officiers (ENO) de Toffo.

A la Fondation Konrad Adenauer (FKA), a expliqué son chargé de programme, Yaya Bio Bawa, la constitution d’un espace régional plus rayonnant et davantage ancré dans les valeurs de la paix fait partie des préoccupations. Des préoccupations qui nécessitent des approches plus modernes de politique de sécurité et de collaboration active entre les acteurs.
Même si traditionnellement, le moyen d’action de l’Armée (la force militaire) s’oppose d’une certaine façon à celui de la diplomatie (la force de la persuasion), explique Yaya Bio Bawa, il n’en demeure pas moins qu’il n’existe pas de situation uniquement propice soit à l’usage de la force, soit à l’usage de moyens diplomatiques. Dans tous les contextes de paix et de guerre, les deux moyens interagissent et concourent à réaliser le but politique ultime visé par une nation.
Le séminaire aurait pu s’adresser, par ailleurs, a indiqué le chargé de programme de la FKA, aux diplomates et officiers en fonction, mais ils ont déjà des espaces de rencontre, même s’ils ne s’inscrivent pas dans un cadre structurel et voué à la prise de décision. Bien plus, il est difficile de changer des habitudes, des façons de travailler qui sont complètement intégrées à une mécanique. C’est donc, avoue-t-il, sur les plus jeunes qu’il importe d’agir pour abattre dès la formation initiale, les cloisons qui peuvent s’ériger dans leurs esprits dans "le monde de l’armée" et "le monde de la diplomatie".
Formant des professionnels opérationnels sur le terrain, des diplomates à l’ENAM, Nicaise Mèdé, le directeur de ladite école a loué l’initiative de la formation en ce sens que la mise en relation des professionnels de la paix et de ceux de la sécurité est une bonne chose, car le développement nécessite un environnement de paix.
Ce que n’a pas démenti Zacharie Richard Akplogan, conseiller au cabinet du ministre des Affaires étrangères.

Pour lui, les défis sécuritaires auxquels est confronté le continent sont multiples et multiformes, tant la circulation des armes légères et les attaques de Boko Haram posent des problèmes auxquels il faut trouver solutions.
«La sécurité régionale est un enjeu et sa réussite dépend des contributions des acteurs», a encore relevé le conseiller du ministre.
C’est l’un des soucis du chef d’état-major général adjoint, Laurent Amoussou et du doyen du corps diplomatique, le diplomate allemand Hans Jörg Neumann. Pour ce dernier, autant les militaires ont besoin des ambassadeurs, autant les ambassadeurs ont besoin des militaires.