Système carcéral: Les modalités du travail pénitentiaire définies
Actualités
Le travail pénitentiaire est un outil qui joue un rôle clé dans la réhabilitation des détenus
A la faveur du Conseil des ministres, mercredi 22 janvier, il a été adopté les modalités de mise en œuvre du travail pénitentiaire. La mesure permettra aux personnes condamnées de mener des activités ou faire des formations qui favoriseront plus tard leur réinsertion sociale
Par
Joël C. TOKPONOU, le 23 janv. 2025
à
07h27
Durée 3 min.
#Système carcéral
#Le travail pénitentiaire
Les détenus dans les établissements pénitentiaires pourront désormais bénéficier de peines alternatives. Le décret organisant le travail pénitentiaire a été pris, mercredi 22 janvier, à la faveur du Conseil des ministres. Cet acte règlementaire ouvre ainsi la voie à la possibilité de mettre les détenus au travail. Ce qui n’est pas sans avantages pour les personnes incarcérées.
En fait, il vise à traduire dans la réalité, la vocation corrective de l’emprisonnement en ce qu’il permet de créer, dans l’univers carcéral, une possibilité d’exercer des activités de production de biens et de services sans occulter le volet formation et ce, en adéquation avec les normes internationales établies en la matière.
Le travail pénitentiaire est un outil qui joue un rôle clé dans la réhabilitation des détenus, la réduction de la récidive et l’amélioration des conditions de vie en prison. Lorsqu'il est bien encadré, il permet aux personnes incarcérées d’acquérir des compétences utiles à leur réinsertion, tout en répondant à des enjeux économiques et sociaux pour la société dans son ensemble. Si le travail pénitentiaire doit encore faire l'objet de réformes pour garantir son efficacité et sa dignité, il reste un pilier fondamental de toute politique carcérale orientée vers la réinsertion et la réduction de la récidive.
Dans les détails, le travail pénitentiaire, souvent perçu comme une simple mesure disciplinaire ou une forme de punition, a en réalité des objectifs multiples qui vont bien au-delà de la simple rétribution ou de l'occupation forcée des détenus. Il s'inscrit dans une logique de réinsertion sociale, d'amélioration des conditions de détention et de responsabilisation des personnes incarcérées. Il présente plusieurs utilités tant pour les détenus que pour la société.
Zone publicitaire
Responsabiliser les détenus
Le travail pénitentiaire favorise ainsi la réinsertion sociale des détenus à travers l'acquisition de compétences professionnelles. Les formations professionnelles, les apprentissages de métiers spécifiques, ou encore les tâches administratives réalisées en milieu carcéral permettent aux détenus de retrouver une sorte d'autonomie et de les préparer à leur réintégration une fois leur peine purgée.
De plus, cette expérience professionnelle, bien encadrée, peut renforcer la confiance en soi et aider à lutter contre la stigmatisation à laquelle sont confrontés les ex-détenus sur le marché du travail. Aussi, le travail pénitentiaire permet-il de responsabiliser les détenus en leur inculquant des valeurs telles que la ponctualité, la hiérarchie et la culture de l’effort. Il s'agit là d'une étape importante dans le processus de réadaptation des détenus. À travers un travail structuré et encadré, les détenus apprennent à s'organiser et à respecter des obligations, des notions qu'ils pourront utiliser dans leur vie après la sortie de prison.
Dans un contexte général où le surpeuplement carcéral est une réalité, le travail pénitentiaire peut également jouer un rôle important dans la gestion des tensions en prison. Les prisons, souvent surpeuplées et confrontées à des problématiques de violence, bénéficient du travail comme d'un moyen d’occuper les détenus et de canaliser leur énergie de manière positive. Selon les spécialistes, en offrant une structure d’activité régulière, le travail réduit les risques d’ennui, de frustration et de comportements déviants, contribuant ainsi à maintenir l’ordre et la sécurité à l'intérieur des établissements.
Il faut préciser que le travail pénitentiaire tel que fixé par le décret est différent de ce qui se fait actuellement dans les établissements pénitentiaires par certains détenus, soit dans l’artisanat, le maraichage, etc. Ceci est plus encadré et est coordonné par les responsables des maisons d’arrêt et prisons■