La Nation Bénin...
Ce vendredi 6 juin, la place Idi d’Abomey
était aux couleurs de la célébration de l'Aïd-el-Kébir, également connue sous
le nom de Tabaski ou fête du mouton. Venus de différents quartiers de la ville
et d’ailleurs, les fidèles musulmans ont arboré leurs plus beaux atouts,
respectant ainsi la tradition de ce grand jour. La Tabaski est un événement
majeur du calendrier islamique.
Comme il est de coutume, les prédicateurs
ont délivré le "Koutouba", un sermon rappelant les principes
fondamentaux que tout bon musulman doit observer pour bénéficier des grâces de
la fête. Le message était clair : l'Aïd-el-Kébir est avant tout une fête de
joie et de partage, invitant chaque croyant à étendre cette allégresse à ses
coreligionnaires mais également aux personnes qui ne sont pas de croyance
islamique.
La signification historique de la fête a
également été rappelée. Elle tire ses origines du prophète Abraham, à qui Allah
demanda en songe de sacrifier son fils bien-aimé. Alors qu'Abraham s'apprêtait
à obéir, Dieu lui envoya un bélier, le sacrifiant à la place du fils. Ce récit
est le fondement du rituel du sacrifice qui symbolise la soumission et la foi
en Dieu.
Dirigée par l'imam de la mosquée centrale
d’Abomey, El hadj Ilias Nondichao, la séance de prières a été un moment intense
de dévotion. En langue arabe, l’imam a rappelé la grandeur et la miséricorde
d'Allah, insistant sur la fidélité comme exigence et le respect de ses
préceptes comme source de bénédictions.
La fête de Tabaski se tient à moins d’une
dizaine de mois des élections couplées, une première en République du Bénin,
mais aussi dans un contexte où le pays fait face, dans sa partie
septentrionale, à des attaques terroristes. C’est pourquoi, l’imam, la
communauté et les invités, dont des élus locaux, ont prié pour une riposte
divine pour la victoire contre les ennemis, agresseurs des forces armées
béninoises. ́
Des prières ont également été dites pour
le bien être du chef de l’Etat et de ses collaborateurs. Enfin, la grâce de la
paix a été implorée sur les prochaines élections nationales qui débutent en
janvier 2026. La nécessité de mener les débats électoraux dans un climat
pacifique est une préoccupation majeure pour la communauté musulmane. Fidèle de
l’islam, El hadj Malèhossou souligne que des prières pour la paix ont été
recommandées au niveau de toutes les mosquées. « Chacun des imams des mosquées
centrales des 77 communes est instruit pour la poursuite de ces prières »,
a-t-il précisé invitant les autres confessions religieuses et les religions
endogènes à leur emboîter le pas.
Après ces instants de prière collective,
l'imam a procédé au sacrifice d’un bélier blanc. Geste symbolique mais tant
attendu par les fidèles, qui ont alors pu regagner leurs foyers pour y répéter
le même rituel, poursuivant ainsi la tradition du partage de la viande avec la
famille, les amis et les nécessiteux.