La Nation Bénin...
Le
contrôle du port de casque sur les routes est avant tout une opération
citoyenne qui ne devrait aucunement conduire à des exactions ou affrontements.
Mais face aux affrontements entre policiers et certaines populations, le
gouvernement appelle à la retenue.
Le
contrôle du port de casque et du respect du code de la route a connu des
situations conflictuelles dans certaines villes, du fait de la mésentente entre
policiers et usagers de la route. Les cas les plus inquiétants restent ceux de
Natitingou et de Bohicon. Ces faits, a priori marginaux, tendent à faire
oublier la réelle finalité de l’opération. « Il faut comprendre surtout la
volonté du gouvernement de préserver les vies humaines plutôt que de réprimer
les contrevenants», indique Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général
adjoint et porte-parole du gouvernement. Il ramène ainsi les uns et les autres
à l’essentiel de cette opération déclenchée le 1er mars dernier et qui vise à
réduire les accidents de la route. Cette initiative gouvernementale est d’ailleurs
très appréciée, et même hors des frontières béninoises. «Je suis honoré de
revenir au Bénin après une décennie. Les quelques trajets effectués hier de
l’aéroport à l’hôtel, puis ce matin, m’ont permis de ressentir un nouveau
dynamisme dans le pays», faisait savoir Jean Todt, envoyé spécial du secrétaire
général des Nations Unies qui avait séjourné à Cotonou, début mars. Il en avait
profité pour sensibiliser les populations autochtones à prendre conscience des
réalités et inviter le gouvernement à continuer l’application de la mesure. «
La route tue. C'est une évidence. Il faut poursuivre les efforts et faire
respecter strictement les textes », avait-il poursuivi.
S’agissant
des affrontements qu’il y a eus entre policiers et certaines populations dans
le cadre de la répression pour non port de casque, le porte-parole du
gouvernement rassure que les hommes en uniforme fautifs subiront la rigueur de
la loi. «Les sanctions ont commencé par tomber », annonce-t-il. Même s’il ne
l’a pas évoqué lors de sa sortie médiatique, il est connu que les quatre agents
de la Police républicaine filmés dans une altercation avec un conducteur
d’engin à deux roues ont été d’abord gardés à vue, puis auditionnés par le
procureur de la République du tribunal de première instance de Natitingou et
déposés à la prison civile de la même ville.
A
l’endroit des policiers, Wilfried Léandre Houngbédji lance un message édifiant.
«Nos policiers gagneraient à être plus professionnels et corrects envers les
populations », leur a-t-il recommandé. Il les invite ainsi à mettre en œuvre
strictement les enseignements reçus lors de leurs différentes formations et qui
devraient leur permettre d’être réellement au service des populations pour leur
sécurité et celle de leurs biens. D’ailleurs, c’est le cas pour la majorité des
agents qui restent exemplaires.
Le
secrétaire général adjoint du gouvernement rassure que des instructions sont
données pour que les cas d’affrontement ne se produisent plus. Mais s’il doit
en être ainsi, cela ne dépend pas que des agents de police. Les populations,
notamment les usagers de la route sont parfois sinon souvent à la base de ces
situations. Wilfried Léandre Houngbédji appelle alors ces derniers à la retenue
et au respect des hommes en uniforme qui ne sont là que pour les protéger. «La
Police républicaine, c’est notre Police républicaine. Elle est à notre service
et nous lui devons respect», a insisté le porte-parole du gouvernement.