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Terrorisme et insécurité: Appel à une synergie d’actions dans la sous-région

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Le directeur de l'Ajp (au milieu) posant avec les panélistes Le directeur de l'Ajp (au milieu) posant avec les panélistes

Les pays de la Cedeao doivent changer de fusil d’épaule face à l’insécurité dans la sous-région. C’est à cette conclusion qu’ont abouti les échanges du panel organisé, jeudi 15 février dernier au Chant d’oiseau. initié par l’Institut des artisans de justice et de paix, ce panel avait pour principaux invités, les anciens ministres Rogatien Biaou et Arifari Bako Nassirou, et le député Célestin Hounsou.

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 21 févr. 2024 à 02h08 Durée 3 min.
#Terrorisme et insécurité #une synergie d’actions #la sous-région

« Il faut travailler à une nouvelle coopération sous-régionale ». Le panel de l’Institut des artisans de justice et de paix (Iajp) s’est voulu clair quant aux actions à mener contre le terrorisme. La réalité sécuritaire dans la sous-région est symptomatique des difficultés qu’éprouve la coopération entre les pays pour venir à bout de la situation. Il y a donc nécessité de repenser les mesures de lutte et de prévention. De façon spécifique, l’Iajp dresse un bilan très peu reluisant de la sécurité pour ce qui est du Bénin. L’institut fait observer que le pays autrefois réputé pour sa stabilité, est confronté à une montée alarmante de l’insécurité prenant sa source dans le nord, notamment avec la menace grandissante de groupes extrémistes violents et terroristes dans la sous-région ouest-africaine. Ses frontières avec le Nigeria et les autres pays limitrophes devenues poreuses ont exposé le pays à des attaques et enlèvements, témoignant de l’urgence de la coopération sous-régionale et internationale efficace dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontière.

Pour le panel du jeudi 15 février, l’Iajp a lancé le débat en engageant des discussions interactives visant à identifier et à élaborer des solutions novatrices et pragmatiques pour répondre aux défis sécuritaires et économiques, en tenant compte du contexte démocratique qui est le nôtre. Ainsi, l'ancien ambassadeur et ancien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Rogatien Biaou, les honorables Arifari Bako et Célestin Hounsou, tous deux députés à l'Assemblée nationale 9e législature, ont été conviés pour débattre de la question. Pour Arifari Bako, les causes des crises sous-régionales sont diverses et multiformes. Il évoque notamment les cas du Nigeria, du Mali, du Tchad et de la Guinée, et ajoute que dans certaines de ces crises, les sapeurs-pompiers sont parfois les pyromanes. «Tout ceci est renforcé par des politiques de développement qui ne prennent pas bien en compte les enjeux de la coopération sous-régionale », poursuit Rogatien Biaou. L’ancien ministre des Affaires étrangères de Mathieu Kérékou confie que ceci est également dû aux barrières linguistiques et autres, qui se dressent entre des pays de la sous-région. Se voulant plus catégorique, le député à l’Assemblée nationale, Célestin Hounsou dira sans ambages que « les organisations sous- régionales ont tout simplement démissionné ». Les panélistes s’accordent à reconnaître que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) manque de leadership. L’institution sous-régionale a manqué de solidarité à un moment clé de la montée des crises. « C’est la plus grande erreur historique que nous avons commise », déplore Rogatien Biaou.

Au demeurant, le panel pense qu’il y a nécessité de refondre la Cedeao, même si tout n’est pas mauvais. « Il y a de grandes avancées réalisées ; donc, attention à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain », avertit Arifari Bako.