Tournée sur la cherté de la vie dans le Mono-Couffo : échanges fructueux entre gouvernement-populations
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Désiré C. VIGAN A/R Mono Couffo, le 19 mai 2022
à
10h21
Partie de Lokossa, quatre jours plus tôt, la tournée gouvernementale dans le Mono-Couffo a pris fin, lundi 16 mai dernier, à l’hôtel de ville d’Athiémé. Aux populations de chacune des douze communes des deux départements, les ministres Séverin Quenum, José Didier Tonato et Oswald Homéky ont porté le message du gouvernement sur les causes de la cherté de la vie et les mesures d’atténuation prises. Mais au-delà de ce que cette mission rétablit l’information officielle, les observations et doléances recueillies sur le terrain constituent un autre gain important pour le gouvernement.
Si sur les causes de la cherté de la vie et les mesures prises pour en atténuer les effets au Bénin, les populations du Mono-Couffo en savent désormais un peu plus, la délégation gouvernementale en a aussi beaucoup appris sur leurs préoccupations.
Mieux que par le passé, les populations savent qu’à la base de la cherté de la vie ambiante vient en premier la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, suivie de la guerre entre la Russie et l’Ukraine et les attaques terroristes qui sévissent sur la côte du golfe de Guinée. Egalement, elles ont eu droit à une reddition de comptes sur les mesures prises par le gouvernement pour atténuer la situation au Bénin.
Ces mesures vont des subventions massives au renoncement à prélever nombre de redevances dont la Tva sur les intrants agricoles et autres produits de première nécessité. Les informations officielles ont été fournies dans chacune des douze communes du Mono-Couffo, par les ministres Séverin Quenum, José Didier Tonato et Oswald Homeky.
La délégation gouvernementale était partie, jeudi 12 mai, de Lokossa. Elle a effectué durant quatre jours d’affilée son périple dans les communes d’Aplahoué, Djakotomey, de Toviklin, Lalo, Klouékanmey et Dogbo puis Couffo et dans celles de Grand-Popo, de Bopa, Houéyogbé, Comé pour le compte du Mono. La boucle a été bouclée, lundi 16 mai dernier, à l’hôtel de ville d’Athiémé.
Outre la mission de couper court aux rumeurs et manipulations, les ministres ont saisi l’occasion pour manifester « la compassion et le soutien » du gouvernement aux populations des villes visitées. Sur la pertinence de ce qui a été fait à l’échelle du Mono-Couffo, les populations n’ont pas de doute. « Nous pensions que la flambée des prix des denrées alimentaires est induite par les réformes et l’introduction de la facture normalisée », confesse Amélie Hounsoukin, citoyenne de Comé. De tels propos suivis des doléances visant la pérennisation des séances d’échanges sur les actions du gouvernement étaient récurrents dans les deux départements.
Au trio ministériel et sa suite dont les préfets du Mono et du Couffo, les députés des 11e, 12e, 17e, et 18e circonscriptions électorales, les populations ont fait savoir leur soif d’avoir les informations officielles et l’occasion de se faire entendre sur les mesures qui les concernent.
A l’issue de la séance tenue à Athiémé, dernière étape du périple, la délégation gouvernementale s’est réjouie d’avoir fait œuvre utile. « Je veux dire à la fin de ce parcours que nous sommes très satisfaits de cette tournée que nous avons effectuée. D’abord, parce qu’une fois encore, nous avons pu apprécier la pertinence de cette initiative qui, au regard des différentes réunions que nous avons eues, dans les communes, a été confirmée par l’accueil que les populations nous ont réservé et surtout l’intérêt qu’elles ont porté à cette initiative », déclare le ministre Oswald Homéky au nom de la délégation gouvernementale.
Renforcer effectivement le contrôle
Réussir à transmettre partout où ils ont été, et sans aucune résistance, le message du gouvernement n’est pas le seul motif de satisfaction des ministres. La délégation a pu noter l’engagement des citoyens à ne pas laisser le Bénin sombrer dans la crise économique que traverse le monde entier. Puisqu’en plus de leurs appréciations sur les mesures d’atténuation prises, des contributions utiles ont été faites pour mettre le pays à l’abri d’une éventuelle famine.
Les mesures prises pour atténuer la cherté de la vie ont été saluées avec la nuance qu’elles impactent très peu le Mono-Couffo du fait de la course effrénée des commerçants au profit. Dénoncées parfois avec des preuves à l’appui, dans les douze communes, les pratiques malveillantes des commerçants obligent à réclamer l’intensification du contrôle des prix. Face à l’avalanche de plaintes, les ministres admettent que la réalité du Mono-Couffo contraste avec les efforts consentis pour contenir la flambée des prix. « Dans la plupart des cas, les choses telles qu’on les a mises en place ne sont pas toujours respectées comme il le faut. Et à ce niveau, il faut renforcer effectivement le contrôle », reconnaît le ministre Oswald Homéky.
La réaction du gouvernement est également attendue sur nombre d’autres préoccupations confiées aux ministres. Entre autres, les populations ont proposé que la gestion de la filière des cultures vivrières se fasse comme celle de la filière coton selon une approche de warrantage. Notamment, avec la fixation des prix de cession par kg en début de la campagne agricole et le rachat de la production pour le compte de l’Etat. Egalement, l’investissement dans l’implantation d’usines de transformation des produits agricoles et la promotion d’une politique ambitieuse de consommation de la production locale ont été fortement suggérés. A la longue liste des doléances, Athiémé ajoute, entre autres, la lutte contre la transhumance du cheptel domestique. Transformer en opportunité de développement les inondations cycliques qui y surviennent fait partie de ce qui tient à cœur à la cité des bois blancs.
Premier producteur de crincrin, Athiémé entend aussi moderniser cette filière et s’ouvrir à d’autres cultures prisées sur le marché et adaptées à sa structure géologique. Ces interventions qui constituent des contributions à la recherche de solutions devant prémunir le Bénin contre les chocs économiques exogènes ont été saluées par la délégation gouvernementale. « Nous avons appris beaucoup des populations.
Que ce soit sur les sujets relatifs à la cherté elle-même que sur les autres attentes qui ne sont pas liées au sujet de la tournée mais qui sont des doléances des populations et qui sont relatives à leurs conditions de vie », note le ministre Homéky. Relativement aux sujets qui ne sont pas liés à la cherté de la vie, le ministre précise que les trois quarts sont déjà prévus dans le Programme d’action du gouvernement 2. Toutefois, la délégation fait la promesse d’en rendre compte au gouvernement.
Dire ce qui est fait
La fin de la tournée dans le Mono-Couffo a été l’occasion pour le ministre Oswald Homéky de se prononcer sur les critiques tendant à détourner les populations de l’initiative. Ce qui, heureusement, sur le terrain n’a pas eu l’effet escompté. Au contraire, l’enthousiasme a été au rendez-vous. « Le but de la démarche était de dire aux populations ce que nous avons fait face à cette crise internationale qui ne se passe pas que dans notre pays, et pour laquelle sur plusieurs plans, nous avons quand même fait l’effort de contenir la situation et de rendre certaines choses accessibles dans notre pays alors qu’elles ne le sont plus dans d’autres pays », recadre le ministre.
Pour Oswald Homéky, le besoin de prioriser l’homme ne doit pas être suspensif de la construction des infrastructures. A l’endroit de ceux qui pensent le contraire, le ministre indique qu’il est clair qu’aucun gouvernement ne peut cesser de développer son pays et se concentrer exclusivement sur les hommes tout comme aucun gouvernement ne peut se consacrer exclusivement aux infrastructures en laissant les hommes de côté. « Nous allons continuer la construction de notre pays tout en veillant à ce que les citoyens se portent de mieux en mieux, qu’ils vivent mieux », tranche Oswald Homéky.