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Travaux budgétaires en Commission au Parlement: Deux ministères et la presse privée bouclent la boucle
Tout est bien qui finit bien ! Après deux semaines de travaux, la commission budgétaire de l’Assemblée nationale a clos lundi 30 novembre, le passage devant elle des ministres du gouvernement, des présidents d’institutions de la République et autres organismes publics et privés. Chacun d’eux a sacrifié à l’exercice annuel de présentation du projet du budget de sa structure. L’honneur a échu au ministère chargé des Relations avec les Institutions et celui de la Jeunesse, des Sports et Loisirs ainsi qu’au Conseil national du patronat de la presse audiovisuelle du Bénin (CNPA-Bénin) d’être reçus en dernière position.
Si les deux ministères ont présenté aux députés leurs projets de budget au titre de 2016, le CNPA-Bénin, quant à lui, a fait un plaidoyer à l’endroit de la Commission budgétaire parlementaire pour l’allègement des charges fiscales au profit des organes de presse privée béninoise (Lire les propos du MCRI et du secrétaire général du CNPA-Bénin à l’issue des travaux).
Thomas Yombo, ministre chargé des Relations avec les Institutions
«Le MCRI doit être élevé au rang de ministère d’Etat»
«Je viens de présenter le projet du budget de mon ministère pour l’exercice 2016 qui tourne autour de 2,3 milliard F CFA en légère augmentation par rapport au budget de l’année 2015 qui était de
1, 801 milliard FCFA. C’est un budget qui a requis l’accord des députés membres de la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale. Il va prendre en compte les charges salariales, l’acquisition des matériels pour permettre un bon fonctionnement du ministère. Ce montant respecte le cadrage qui nous a été imposé par le ministère des Finances. Sinon, nous avons beaucoup d’autres préoccupations qui n’ont pu être prises en compte dans ce budget. Comme l’ont reconnu certains députés, c’est un ministère qui doit être grand et même élevé au rang de ministère d’Etat. Il devrait donc avoir assez de ressources d’autant plus que nous souffrons. Certains de nos collaborateurs ne travaillent même pas dans des locaux appropriés. C’est pour cela que nous avons essayé d’inscrire ces besoins dans notre budget pour l’exercice 2016. Nous allons poursuivre la construction des bâtiments de certaines de nos directions départementales et acquérir de matériels roulants. Le montant n’étant pas suffisant, nous avons fait un plaidoyer auprès des députés pour qu’on puisse nous trouver des ressources additionnelles. C’est un ministère dont le directeur de cabinet et le secrétaire général n’ont pas de véhicules.
Les préoccupations des députés ont tourné autour des subventions que le gouvernement accorde à nos chefferies traditionnelles. Ils ont voulu comprendre comment celles-ci sont reparties et les conflits éventuels que ça peut engendrer. Naturellement, quand il y a l’aide de l’Etat, il y a toujours de ces genres de conflits que nous gérons. On ne peut plus suspendre cette aide à nos chefferies traditionnelles. Toujours est-il que pour éviter des embrouilles, il y a un projet de loi qui est sur la table des députés. Nous leur avons demandé de nous aider en votant cette loi là qui organise un peu les chefferies traditionnelles au Bénin. Cela va résoudre un certain nombre de problèmes…»
Gérard Agognon, secrétaire général du CNPA-Bénin
«Nous plaidons pour une fiscalité spécifique aux médias»
«Nous avons été en audition publique avec la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale. Nous avons sollicité de cette commission, son accompagnement aux médias pour qu’il y ait une fiscalité spécifique aux organes de presse privée c’est-à dire une fiscalité de développement comme l’a prescrit le Code de l’information et de la communication au Bénin voté par la même Assemblée. Notre plaidoyer tient compte des dispositions de la loi, du souhait de l’ensemble des participants lors des travaux des deuxièmes états généraux de la presse béninoise et également du souhait des patrons de presse lors de la dernière assemblée générale du Patronat. C’est donc tenant compte de tout cela que nous sommes venus devant la Commission budgétaire, plaider un allègement fiscal vis-à vis des médias. Car la situation aujourd’hui avec la presse privée est celle d’un harcèlement fiscal. Nous souhaitons que notre doléance soit prise en compte dans la loi de finances 2016. Nous avons proposé à cet effet une série de mesures à la Commission budgétaire. Nous lui avons fait part des travaux d’une mission qui a été commanditée par le Patronat de la presse. Laquelle étude a permis de faire l’état des lieux au Bénin, de savoir les types d’impôts que payent les médias béninois, de faire la comparaison avec ce qui se fait avec les médias du secteur public au Bénin et avec les médias de la sous-région. Cette étude nous a permis de parvenir à la conclusion que les médias béninois sont lourdement assujettis. C’est pour cela que nous souhaitons un certain nombre d’exonérations. Nous avons demandé par exemple qu’il y ait un guichet unique pour le secteur des médias au niveau des services des impôts. Nous avons demandé à l’Assemblée nationale de travailler à porter l’aide de l’Etat à la presse privée à au moins un milliard de FCFA. Nous n’avons pas refusé de payer l’impôt mais un impôt spécifique aux médias.
La Commission budgétaire a marqué son accord à nos préoccupations. Elle a promis d’œuvrer pour que dans la loi de finances 2016, les médias ne soient plus lourdement assujettis»?
Plus de 10 milliards F CFA pour le MJSL en 2016
Le ministère de la Jeunesse, des Sports et Loisirs (MJSL) a aussi présenté lundi 30 novembre, à la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale, son projet de budget au titre de l’année 2016. Il s’élève à la somme de 10, 191 385 milliards F CFA contre 9, 987 953 milliards F CFA en 2015, soit une augmentation de 2%. Cette légère progression serait due à la hausse des dépenses en capital. Elle s’explique par la volonté du gouvernement d’accélérer l’achèvement des nombreux chantiers en cours d’exécution au niveau du ministère. Les grandes lignes de ce projet du budget ont été présentées par le ministre des Travaux publics et des Transports, Gustave Dépo Sonon, assurant l’intérim de son collègue Idrissou Safiou Affo à l’étranger.
Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau