La Nation Bénin...

Triomphe pour la diplomatie béninoise

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Par   Paul AMOUSSOU, le 29 juil. 2022 à 10h09
  Qu’on soit de ses aficionados ou de ses contempteurs, qu’on soit de ses adulateurs ou non, on ne peut que se rendre à l’évidence que Patrice Talon sait bien faire les choses. A sa manière, que cela plaise ou non, mais quelle manière alors! Toujours dans la finesse, la sobriété qu’il sait marier avec l’élégance qui lui est si caractéristique. Cette marque qui fait dire à ses compatriotes qu’il est Agbonnon, littéralement ‘’celui qui le peut’’, il l’a encore fait valoir à l’occasion de la visite de travail du président Macron au Bénin. D’abord, la visite d’Emmanuel Macron en elle-même est un triomphe à mettre à l’actif de la nouvelle donne diplomatique par lui impulsée. Et pour bien mesurer cela, il faut remonter au début du mandat de l’actuel locataire de la Marina pour situer le contexte, avec pour marquage les relations entre les deux hommes parties, disons, du mauvais pied. Et à en croire ses détracteurs, Patrice Talon serait le proscrit du Palais de l’Elysée, celui que Macron rechignerait à recevoir sans que la légende urbaine ne renseigne sur les motivations d’une telle mise en quarantaine si cela était vrai. L’Elysée, passage obligé et de grâce des chefs d’État africains, l’antre supposé de la consécration et de l’absolution, selon le cas. Depuis, l’eau a coulé sous le Pont-neuf et Patrice Talon a été reçu à l’Elysée et vient de recevoir son locataire, pas moins content de son séjour à Cotonou où il est apparu, davantage que lors de la cérémonie marquant la restitution des biens culturels, que les deux hommes d’État cultivent une affinité dont ils ne se cachent pas. Terre béninoise, marqueur du changement de paradigme dans les relations entre la France et l’Afrique, dixit Emmanuel Macron. Preuve aussi que l’étape de Cotonou ne s’inscrit pas que dans un périple allant de Yaoundé à Bissau. Il y a eu un vrai contenu à l’agenda de la visite de travail du chef de l’État français au Bénin. Et sans tambour ni trompette, sans qu’il n’ait eu besoin de pavoiser les murs de la capitale économique béninoise d’effigies de l’hôte, pas plus que du drapeau français à la présidence de la République, Macron et sa suite ont des raisons de se satisfaire de leur séjour au Bénin. Et de la qualité de la réception, qui n’aura en rien souffert du tintamarre qu’occasionne la mobilisation de femmes et de populations chantant à la gloire d’un ‘’maître’’, considéré comme tel en tout cas et vénéré à tort. Stupide image qu’ont projetée depuis les indépendances des chefs d’État africains, sans que leur précieux hôte ne demande tant de faillotisme, pour valoir un partenariat qui se voulait et se veut toujours stratégique. C’est incontestablement un gain de qualité dont la diplomatie beninoise peut aussi s’enorgueillir. Et que l’on peut retenir comme catalyseur du changement voulu désormais des deux côtés de la Méditerranée, chose que Macron inscrit d’ailleurs dans les relations qu’il souhaite à l’avenir entre Paris et ses ex colonies. S’il est vrai que la mort de la France-Afrique, en ce qu’elle a d’insidieux, de toxique, est souhaitée par tous les esprits éclairés, il va sans dire que les mêmes esprits ne veulent pas pour autant que la France rompe ses liens séculaires avec l’Afrique. Après tout, selon la forfaiture tentée par quelque colon mal inspiré, n’est-ce pas la terre de «nos ancêtres les Gaulois» ?.