La Nation Bénin...
Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé, a procédé, ce mardi 2 décembre, au Collège catholique Père Aupiais de Cotonou, au lancement officiel de la campagne nationale de vaccination contre le virus du papillome humain (Hpv). Cette campagne vaccinale entre dans le cadre de la prévention du cancer du col de l’utérus chez les filles de 09 à 14 ans.
L’air serein, visage décontracté, Marie-Daniella Mwengewa - Valimungighe, élève en classe de 4e au Collège catholique Père Aupiais, reçoit sa dose de vaccin contre le virus du papillome humain (Hpv) par les soins de Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé. « Je suis heureuse de m’être fait vacciner. Ainsi, je pourrai accomplir mes rêves sans être interrompue par une quelconque maladie plus tard. Ma dose ne m’a pas du tout fait mal », confie-t-elle pour rassurer ses camarades et autres filles, les plus craintives et hésitantes.
Craintes éventuelles contre lesquelles, Benjamin Hounkpatin lève toute équivoque : «L'introduction du vaccin Hpv repose sur des preuves scientifiques irréfutables. Comme le rappelle l'Oms, les vaccins contre le Hpv peuvent prévenir plus de 90 % des cancers du col de l'utérus. Le vaccin est sûr, évalué à grande échelle et administré depuis plus de 15 ans dans plus de 120 pays. Il est efficace en réduisant considérablement les infections et les lésions précancéreuses. Il est recommandé internationalement, notamment pour une administration avant l'exposition au virus ».
Le cancer du col de l’utérus n’est pas infranchissable
L’élimination du cancer du col de l’utérus est possible et la prévention en est une clé. C’est tout le sens de la présente campagne de vaccination Hpv.
Pour le ministre de la Santé, le cancer du col de l’utérus n’est pas une barrière insurmontable. C’est pourquoi, il est important de parer au plus pressé afin de le maîtriser. « Aucun cancer ne devrait être une sentence de mort lorsque des outils de prévention efficaces existent. Le cancer du col de l'utérus est l'un des cancers les plus évitables, les plus détectables précocement. Aujourd'hui, grâce à la vaccination, nous disposons de moyens sûrs et efficaces pour prévenir la grande majorité des cancers liés au virus du papillome humain ».
Dr Komi Alain Ahawo, directeur régional Afrique de l’Ouest et du centre de Gavi (alliance du vaccin), perçoit à travers le vaccin une mesure prudente au profit des cibles. « C'est une protection simple, mais puissante, qui agit aujourd'hui contre une maladie qui pourrait subvenir plus tard, le cancer de l'utérus ».
L’anticipation du vaccin Hpv est d’autant plus cruciale que le cancer du col de l’utérus demeure redoutable. Au Bénin, il vient juste après le cancer du sein chez les femmes et est également la deuxième cause de décès dans leurs rangs avec plusieurs décès enregistrés en 2020 », explique Ousmane Niang, représentant de l’Unicef au Bénin.
La stratégie 90-70-90 est la formule choisie pour l'éliminer. Il consiste notamment à vacciner 90 % des filles contre le Hpv avant l'âge de 15 ans, dépister 70 % des femmes avec un test performant entre 35 et 45 ans et traiter 90 % des femmes atteintes de cancer du col de l’utérus ou des lésions précancéreuses, développe-t-il.
La présente campagne cible les filles de 9 à 14ans. Le choix porté sur le Collège catholique Père Aupiais pour abriter le lancement officiel est une option de raison. « Pourquoi les filles de 9 ans ? Parce que c'est à cet âge que la protection est la plus efficace…, c’est à l’école que l’on grandit, que l’on apprend et que l’on pose les fondements de notre santé », soutient le ministre de la Santé.
Komi Alain Ahawo met les parents et les communautés devant leurs responsabilités. « En permettant le vaccin à leurs filles, les parents leur offrent un bouclier essentiel pour leur santé future. C'est un choix d'amour, un choix responsable, un choix d'avenir», lance-t-il.
Le lancement officiel au Collège catholique Père Aupiais n’est qu’une étape. Dans les mois à venir, les équipes de santé travailleront sans relâche pour que toutes les filles de 9 à 14 ans puissent être vaccinées dans les écoles et dans les communautés.
Mieux, le vaccin contre le Hpv sera introduit dans le programme élargi de vaccination au profit des filles de 9 ans, annonce Benjamin Hounkpatin.