Vie des partis politiques : des conditions pour une « remontada » du Prd
Actualités
Par
Joel TOKPONOU, le 24 déc. 2021
à
10h47
Pour parvenir à la «remontada», le Parti du renouveau démocratique (Prd) aura besoin de deux éléments majeurs : le retour de ses anciens militants et la mobilisation dès maintenant des militants à la base.
Le ton est ferme et évocateur. Les mots bien choisis montrent toute la détermination du Parti du renouveau démocratique (Prd) à obtenir à nouveau des sièges de députés à la représentation nationale et des élus dans les équipes dirigeantes des collectivités territoriales. La tâche toute aussi immense.
Adrien Houngbédji en est bien conscient et mobilise sa troupe. Dans son discours au 5e congrès du parti, le week-end dernier, comme un coach motivant ses poulains, il leur a énuméré les armes pour qu’ils retrouvent la place qu’ils estiment être la leur au terme des prochaines échéances électorales. La volonté, la cohésion et l’ardeur au travail sont les moyens identifiés par le premier des Tchoco-tchoco. «Un travail amorcé et poursuivi non pas tête baissée, mais un travail précédé par l’analyse de nos forces et faiblesses, par une meilleure connaissance du terrain sur lequel nous évoluons; une meilleure connaissance des enjeux et des mutations à l’œuvre dans notre pays. De cela découlera notre stratégie », a-t-il souligné. La preuve qu’Adrien Houngbédji est au fait des mutations profondes dans l’arène politique et dont dépendent les performances de sa formation politique. Cette maîtrise des paramètres politiques du fait de son expérience est certainement l’une des raisons de son maintien à la tête du parti alors qu’il aspirait à une retraite paisible, étant à la veille de la célébration de ses 80 printemps.
L’expérience en action
La reconduction de Me Adrien Houngbédji à la tête du Parti du renouveau démocratique et la stratégie déclinée pourront-elles permettre aux Tchoco-tchoco de réaliser la « remontada » si tant rêvée et tellement annoncée pour les prochaines élections législatives ? Rien n’est moins sûr. Mais il est évident qu’à elle seule, cette réélection ne pourra suffire. Le chemin est long, les diligences à accomplir nombreuses pour retourner à l’ère où le Prd accaparait la quasi-totalité de l’électorat de l’Ouémé, partageait le Plateau avec d’autres formations, rognait Cotonou jusqu’au sixième arrondissement et enlevait des sièges de députés et conseillers communaux dans l’Atlantique.
La grande ambition du Prd se heurte à de nombreux obstacles qu’il faudra affronter les uns après les autres comme un tisserand, avec patience, lucidité, réalisme et méthode. Sans oublier les concessions, alliances et réconciliation.
Les véritables adversaires du Prd, ce sont donc ses anciens militants qui sont allés chercher fortune ailleurs. Une « remontada», pour qu’elle soit effective, pourrait nécessiter que la formation politique d’Adrien Houngbédji déploie une diplomatie offensive pour un retour de ces militants.
La reconquête des militants
En effet, avec le déroulement des élections législatives auxquelles la formation politique n’a pu participer et des élections municipales et communales pour lesquelles elle n’a pu obtenir les 10 % requis pour obtenir des sièges, le Parti du renouveau démocratique était totalement en marge de la gestion du pouvoir d’Etat aussi bien au niveau central que local. Une traversée du désert qui a lui a fait perdre des plumes. Même les nominations de Raphaël Akotègnon et Falilou Adissa Akadiri respectivement aux postes de ministre en charge de la Décentralisation et vice-grand chancelier de l’Ordre national du Bénin paraissent insuffisantes pour combler le vide laissé par deux ans de disette totale. Ils sont nombreux ses cadres et militants qui, pour se faire un avenir politique au soleil, ont rallié le Bloc républicain et l’Union progressiste, les deux partis politiques leaders de la mouvance présidentielle. Grâce à son ralliement au cheval cabré par exemple, Augustin Ahouanvoébla peut continuer à jouir de son manteau de député. D’autres cadres également continuent de se réjouir de leurs positions dans les conseils communaux et municipaux à Porto-Novo, Akpro-Missérété, Adjohoun, etc. Des positions politico-administratives qui leur permettent d’entretenir les militants jusqu’aux prochaines joutes électorales.