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2e revue du Programme mixte Medc/Fec: Le Fmi accorde 41 milliards F Cfa au Bénin

Economie

Le Conseil d’administration du Fmi a approuvé un nouveau décaissement de 68 millions de dollars, soit environ 41 milliards F Cfa en faveur du Bénin. Cet appui budgétaire s’inscrit dans le cadre du programme mixte Medc/Fec visant à faire face aux besoins importants de développement et aux défis sécuritaires.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 22 mai 2023 à 04h24 Durée 3 min.

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi) a conclu, le 17 mai dernier, la deuxième revue du programme mixte du Mécanisme élargi de crédit (Medc) et de la Facilité élargie de crédit (Fec) avec le Bénin. Celle-ci permet un décaissement immédiat de 50,82 millions de droits de tirage spéciaux (Dts) équivalant à 68 millions de dollars américains, soit environ 41,1 milliards F Cfa, d’après un communiqué de presse de l’institution en date du 18 mai 2023 parvenu à notre rédaction. Ce nouveau financement porte le total des décaissements à date au titre du programme à 267,42 millions de Dts, environ 360 millions de dollars, soit 217,6 milliards F Cfa, précise le document.
Approuvé le 8 juillet 2022 pour une durée de 42 mois, le programme mixte Medc/Fec porte sur un montant total de 484,058 millions de droits de tirage spéciaux (Dts), équivalant à 391 % de la quote-part, soit 638 millions de dollars Us. Cet appui « exceptionnel » du Fmi vise à aider le Bénin à répondre aux besoins urgents de financement, soutenir la mise en œuvre du plan national du développement axé sur la réalisation des Objectifs du développement durable (Odd), et mobiliser davantage les ressources auprès des donateurs.
Au terme de la deuxième revue, le Fmi note que l’économie béninoise se solidifie, malgré les chocs exogènes multiples et les défis socio-économiques. « La consolidation des finances publiques basée sur la mobilisation des recettes intérieures se poursuit, après trois années d’assouplissement justifié dans un contexte de chocs exogènes récurrents et sévères », selon Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim du conseil d’administration du Fmi, cité dans le communiqué.

Réformes structurelles

« La stratégie budgétaire, basée sur la convergence vers un déficit budgétaire global de 3 % du Pib en 2025, est cohérente avec la position courante à l'échelle de l'Union économique et monétaire ouest-africaine et les objectifs du programme en matière de viabilité de la dette », apprécie M. Okamura. Il salue l’engagement « manifeste » des autorités béninoises pour le rythme soutenu de mise en œuvre des réformes structurelles, notamment l’achèvement et la publication du diagnostic de la gouvernance conduit par le Fmi, l’adoption d’une stratégie d’inclusion financière, la digitalisation des demandes de titres fonciers et la soumission à l’Assemblée nationale d'un projet de loi visant à garantir la soutenabilité du Programme national d’alimentation scolaire intégré.
Toutefois, en dépit des perspectives favorables, reflétant notamment l’expansion de la nouvelle zone économique spéciale (Gdiz) et la modernisation du port de Cotonou, le Fmi fait observer que la guerre russo-ukrainienne prolongée et les défis sécuritaires à caractère régional constituent des risques importants pour les comptes extérieurs et la sécurité alimentaire. Dans un tel contexte, le renforcement de la stratégie de mobilisation des recettes devrait permettre d’élargir l’assiette fiscale et d’améliorer l’efficacité globale du système fiscal, selon le Fmi. Cela contribuera à créer l’espace budgétaire nécessaire pour répondre aux besoins de développement, tout en préservant la viabilité de la dette. Il est aussi question de soutenir en temps opportun les ménages vulnérables, à travers des filets sociaux, dans un monde plus enclin aux chocs ■