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2e Session du Conseil des ministres du complexe W-Arly-Pendjari: Un pas de plus vers l’intégration régionale autour des parcs

Environnement
Le Bénin, le Burkina Faso et le Niger mutualisent les moyens  pour une meilleure préservation de l’ensemble des cinq réserves  de biosphère du Wap Le Bénin, le Burkina Faso et le Niger mutualisent les moyens pour une meilleure préservation de l’ensemble des cinq réserves de biosphère du Wap

La deuxième session du Conseil des ministres chargés des aires protégées du complexe W-Arly-Pendjari, s’est tenue, vendredi 23 juin dernier à Cotonou. Les résolutions portent, entre autres, sur l’accélération de la régionalisation de la Fondation des savanes ouest-africaines à travers ses guichets de financement.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 30 juin 2023 à 05h45 Durée 4 min.
#Conseil des ministres
Accélérer la mise en place des conditions préalables à l’intervention pleine et entière de la Fondation des savanes ouest-africaines (Fsoa), c’est l’une des recommandations aux parties burkinabè et nigérienne, lors de la deuxième session du Conseil des ministres chargés des aires protégées du complexe écologique W-Arly-Pendjari (Wap), qui s’est tenue vendredi dernier à Cotonou. Le communiqué final ayant sanctionné les travaux précise qu’il s’agit notamment de la signature des accords de siège avec les gouvernements burkinabé et nigérien, précisant les exonérations fiscales et les conditions d’exercice sur les territoires nationaux, de l’autonomie administrative et financière du gestionnaire du Parc national du W-Niger ou de la création de l’Agence nigérienne des parcs et réserves.
La mise en œuvre de ces résolutions contribuera à l’opérationnalisation des guichets de financement de la Fsoa en vue d’une meilleure préservation du fleuron commun qu’est le Wap.
Conformément aux statuts révisés, le Conseil des ministres a acté le remplacement du représentant du ministère béninois en charge des aires protégées au sein du Conseil d’administration (Ca) de la Fsoa par un représentant d’un pays membre du Wap. Au terme du mandat en cours en septembre prochain, c’est le Burkina Faso qui désignera un représentant pour siéger au Ca-Fsoa pour trois ans. Après, ce sera le tour du Niger puis celui du Bénin.
Depuis décembre 2022, la décision instituant le Secrétariat exécutif du Bien Complexe Wap (Se-Wap) a été prise par la présidente en exercice du Conseil des ministres, la Nigérienne Garama Saratou Rabiou Inoussa. Cet organe consacré par l’accord tripartie du Wap est sur la bonne voie de son opérationnalisation, apprécie le Conseil. Il a décidé de l’inscription au budget annuel par pays d’une dotation de 25 millions F Cfa et ce, à compter de leurs lois de finances exercice 2024, pour son fonctionnement.
Quant au Conseil scientifique du complexe (Cs-Wap), l’installation de ses membres est attendue afin qu’il devienne opérationnel dès la mise en place du Se-Wap.

Esprit de régionalité

José Tonato, ministre du Cadre de vie, des Transports et du Développement durable du Bénin, salue l’effectivité de la régionalisation de la Fondation, avec la libération des contributions des gouvernements burkinabé et nigérien au fonds de dotation de la Fsoa. Cap est mis désormais sur l’amélioration des mécanismes de gestion concertée et harmonisée de la biodiversité du complexe Wap, la plus vaste étendue de savane soudano-sahélienne intacte en Afrique.
La ministre nigérienne de l’Environnement et de la Lutte contre la Désertification se réjouit de «l’esprit de régionalité » qui prévaut au niveau de la gestion des réserves de biosphère transfrontalières. « Mon intime conviction est que dans le cadre de la gestion de ce bien complexe Wap que nous avons en commun, il faut jouer collectif en ayant une vision commune », laisse entendre Garama Saratou Rabiou Inoussa, présidents en exercice du Conseil des ministres chargés des aires protégées du complexe Wap.
Paul Djiguemdé, conseiller technique, représentant du ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement du Burkina Faso, s’inscrit également dans cet élan de coopération pour la conservation de la biodiversité. « Au début, il y avait une hésitation, mais nous avons accueilli la Fsoa à bras ouverts comme une réponse au financement durable des activités de gestion des parcs », fait-il savoir. « Le Niger et le Burkina Faso se réjouissent d’être des membres à part entière de la Fondation (…) et nous nous engageons à accorder toutes les facilités à la Fsoa», poursuit-il, souhaitant que les fruits tiennent la promesse des fleurs.
Créée en 2012, la Fsoa ambitionne de devenir la fondation environnementale de référence en Afrique de l’Ouest, selon Servais Adjovi, président du conseil d’administration. Pour y parvenir, il mise sur une gouvernance transparente, mixte et totalement indépendante », une stratégie d’actions holistique et des impacts structurants. Il prend l’engagement d’une exécution «sans faille » des instructions et directives issues du Conseil des ministres, lesquelles constituent un signal fort à l’endroit des partenaires techniques et financiers, notamment la délégation de l’Union européenne, l’Unesco, l’Uemoa, l’Oss, l’Afd, Kfw, Giz, Rbt/Wap.