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Afrique de l’Ouest: La Bad projette une croissance de 3,9 % en 2023

Société

Malgré les défis macro-économiques, la croissance en Afrique de l’Ouest devrait passer d’une estimation de 3,8 % 
en 2022 à 3,9 % en 2023 puis à 4,2 % en 2024, projette la Bad. Sur l’ensemble du continent, elle se stabiliserait à 4,1 %.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 08 juin 2023 à 04h47 Durée 3 min.

Les économies africaines resteraient résilientes face aux multiples chocs, avec une croissance moyenne stabilisée à 4,1 % en 2023-2024, d’après les Perspectives économiques en Afrique (Pea), édition 2023 sous-titrée « Mobiliser les financements du secteur privé en faveur du climat et de la croissance verte en Afrique » (Bad, 2023).
La croissance devrait rebondir à 4,0 % en 2023 et se consolider à 4,3 % en 2024 contre une estimation de 3,8 % en 2022, détaille le document du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad). Toutefois, avertit l’institution, le changement climatique, l’inflation mondiale élevée et les fragilités persistantes des chaînes d’approvisionnement restent des facteurs potentiels de ralentissement de l’activité économique sur le continent. Sur la période, l’inflation moyenne des prix à la consommation devrait passer de 14,2 % en 2022 à 15,1 % en 2023, avant de retomber à 9,5 % en 2024 sur le continent.
Malgré les défis macro-économiques auxquels sont confrontées certaines grandes écono­mies de la région, la Bad projette la croissance en Afrique de l’Ouest à 3,9 % en 2023 et à 4,2 % en 2024, après une estimation de 3,8 % en 2022. La croissance devrait être plus forte dans les petites éco­nomies de la région avec les taux de croissance qui dépasseraient 5 % en 2023.
La croissance devrait également se renforcer en Afrique de l’Est, en passant de 4,4 % en 2022 à 5,1 % en 2023 puis à 5,8 % en 2024. A l’exception du Soudan du Sud en proie aux violences, la croissance devrait augmen­ter dans tous les pays de la région cette année.
La même tendance haussière s’observerait en Afrique du Nord où la croissance devrait passer de 4,1 % en 2022 à 4,6 %
en 2023 et à 4,4 % en 2024, en lien avec les fortes reprises au Maroc et en Libye après une sécheresse dévastatrice et la fluctuation de la production pétrolière.

Vulnérabilités persistantes

En revanche, en Afrique centrale, la croissance devrait baisser pour passer d’une estimation de 5,0 % en 2022, à 4,9 % en 2023 et 4,6 % en 2024, du fait notamment des risques asso­ciés à la dépendance à l’égard des exporta­tions de produits de base dans ces pays. Les prix de ces produits par rapport au sommet atteint en 2022 devraient connaître une baisse.
De même, la croissance devrait ralentir de 1,1 point de pourcentage en Afrique australe. Elle passerait d’une estimation de 2,7 % en 2022 à 1,6 % en 2023. Toutefois, la croissance pour­rait remonter à 2,7 % en 2024 grâce à des interventions de politiques appropriées, espère la Bad.
Par ailleurs, la dette publique devrait rester élevée, avec des vulnérabilités persistantes. Elle restera supérieure au niveau de 61 % du produit intérieur brut (Pib) d’avant la pandémie, après avoir baissé de 68 % en 2021 à 65 % en 2022, grâce à des initiatives d’allègement de la dette dans certains pays.
Pour la Bad, une combinaison de politiques s’avère nécessaire pour soutenir la dynamique de la croissance économique de l’Afrique à court, moyen et long termes. Elle insiste sur une politique monétaire anti-inflationniste, une politique budgétaire prudente, des réserves de capitaux et de liquidités, une stratégie de traitement de la dette coor­donnée entre les créanciers officiels et privés.
Il est aussi question d’intensifier la mobilisation des recettes nationales, d’adopter des politiques industrielles straté­giques pour accélérer la diversification écono­mique en Afrique. La stimulation du commerce régional, la réforme de l’architecture mondiale de la finance et de la dette et les réformes de la gouvernance contribueront à renforcer la gestion des finances publiques, réduire le déficit budgétaire et rétablir l’équilibre macroéconomique à long terme, ajoute la Bad.