Dans quelques mois, un nouveau joyau comblera le monde médical béninois, à la grande satisfaction des populations, en particulier des patients. Le Centre hospitalier et universitaire de référence d’Abomey-Calavi permettra le développement des activités médicales et chirurgicales spécialisées à travers neuf pôles.
Le projet vise à améliorer les capacités et les offres de soins aux populations béninoises, à réduire le coût des évacuations sanitaires en proposant au Bénin des soins et prestations aux normes internationales. Les travaux de l’hôpital de référence d’Abomey-Calavi ont été lancés, le 28 septembre 2020, pour un délai contractuel de 36 mois. A en croire Laurent Houndéton, directeur de l’Agence des infrastructures sanitaires, des équipements et de la maintenance, les travaux de ce centre hospitalier et universitaire de standard international et de grande capacité évoluent avec grande célérité et à la fin du premier semestre de cette année, « le taux d’exécution est évalué à environ 70 %. Le gros œuvre est terminé pour la plupart des bâtiments et il ne reste que les travaux de finition ». La mise en place de cette infrastructure permettra de mettre fin ou tout au moins de réduire de manière sensible les évacuations sanitaires.
En outre, le gouvernement accélère la réalisation du Complexe hospitalier de Togbin. Le projet consiste en la construction, sur un même espace, d’un centre hospitalier universitaire général, d’un centre hospitalier universitaire de la mère et de l’enfant, ainsi que d’un funérarium de 300 places. L’ambition est de délocaliser et d’intégrer certaines spécialités actuellement dispersées dans les départements de l’Atlantique et du Littoral. Ce qui favorise l’efficacité et l’efficience. Ce centre vient aussi soulager le Cnhu et d’autres centres de ces départements, tenant compte des exigences et besoins actuels, et donc améliorera les capacités d’accueil et la qualité des soins aux populations; sans oublier les pôles de spécialités. Sa situation est également un plus au regard des investissements faits pour l’amélioration de l’offre touristique dans la zone et à Ouidah.
Innovant
L’autre fait majeur dans le secteur hospitalier, c’est la fusion de l’Hôpital de l’intendance des armées avec le Cnhu Hubert Koutoukou Maga. Cette réforme structurelle et fonctionnelle est porteuse de plusieurs avantages aussi bien pour l’Etat que pour les patients.
En effet, cette métamorphose permet au gouvernement de concrétiser un pan de sa vision en matière de santé, consistant à doter le pays d’un système régulé, performant et résilient basé sur la disponibilité permanente de soins à tous les niveaux de la pyramide sanitaire.
Cette absorption de l’hôpital d’instruction des armées par le Cnhu-Hkm sera particulièrement bénéfique pour les usagers. Elle conduira à la mise en commun des moyens afin de favoriser la mutualisation des ressources disponibles dans les deux structures. Ce sera aussi une opportunité pour renforcer les pôles de spécialités et permettre une plus grande efficacité dans la prise en compte des urgences. Cette réforme induira une meilleure organisation de l’approvisionnement en intrants et de l’acquisition des équipements, de même que la facilitation de la référence et de la contre-référence ou la continuité des soins.
Cette absorption par le Cnhu-Hkm est donc la deuxième phase de la réforme du système hospitalier de référence. Il y a quelques mois, l’Hôpital d’instruction des armées avait déjà été rattaché au ministère de la Santé conformément au décret 2021-571 du 3 novembre 2021 portant attributions, organisation et fonctionnement du ministère de la Santé. Entre autres structures mises sous tutelle de ce ministère et énumérées à l’article 11 de ce décret, il y a les Hôpitaux d'instruction des armées, les hôpitaux et centres de santé de la Police républicaine. Intervenant lors de la cérémonie officielle du transfert des Hia au ministère de la Santé, le ministre Benjamin Hounkpatin soutenait que cette fusion permettra d’offrir de meilleurs soins aux populations. La décision n’est pas pour déplaire aux autorités de la plus grande infrastructure hospitalière béninoise. A en croire le professeur Dieudonné Gnonlonfoun, directeur du Cnhu Hkm, « c’est une excellente décision. Cela a permis la complémentarité du capital humain pour la prise en charge des patients ». Dans le même sens, la réforme favorise l’augmentation du nombre de lits et la célérité de l’accueil des patients. Le corridor ouvert à cette occasion permet d’opérationnaliser aisément cette décision.
Par ailleurs, plusieurs centres de santé et hôpitaux ont été réhabilités. Les équipements dans ces hôpitaux ont été aussi renforcés. C’est le cas par exemple du scanner 62 barrettes et de l’Irm qui relèvent le niveau du plateau sanitaire.
Du côté des ressources humaines, plus de 1 800 professionnels de santé ont été mis à la disposition du secteur. A ces recrutements, s’ajouteront les relais communautaires qui seront déployés en appui au corps médical pour aider les ménages à prendre les bonnes décisions.