La qualité des prestations au Centre national hospitalier universitaire Hubert Koutoukou Maga (Cnhu-Hkm) était en débat, ce mercredi, à l’Assemblée nationale. Le dossier a été évoqué à travers une question orale avec débat du député Dakpè Sossou. En lieu et place de réponse, le gouvernement a donné une communication en bonne et due sur la situation aux députés. Cette communication a été présentée par le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, qui avait à ses côtés son collègue en charge de la Justice, Yvon Détchénou. Selon lui, il y a eu beaucoup de réformes et d’investissements au Cnhu-Hkm dans le but de moderniser les prestations de cet hôpital de référence. Certaines actions sont achevées, d’autres sont en cours de réalisation et d’autres encore sont en instance de démarrage. Ces réformes s’inscrivent dans la vision du gouvernement de la Rupture qui a réservé, depuis 2016, une part substantielle au renforcement du système hospitalier du Bénin. Dans ce cadre, le Cnhu-Hkm a élaboré son projet d’établissement hospitalier visant l’optimisation de l’offre de ses soins aux populations. C’est ainsi que le gouvernement a autorisé sur le budget gestion 2020 dudit centre, la réhabilitation des cliniques universitaires d’urologie-andrologie de même que celle de la chirurgie viscérale.
En 2021, des locaux abritant l’ex-service de médecine A et B ont été entièrement rénovés et l’achèvement a permis la remise aux normes de la Clinique universitaire de néphrologie, d’hémodialyse et celle de la neurologie. L’infrastructure comporte désormais 39 salles dont six cabines de deux lits, 12 salles d’hospitalisation de quatre à six lits avec des toilettes, deux salles de soins. Ce bâtiment intègre une unité de prise en charge des accidents vasculaires cérébraux de haut standing avec son centre d’exploration fonctionnelle neurologique dont le fonctionnement est axé sur la prise en charge intégrale du patient sans aucune intervention des accompagnants jusqu’à la sortie. Depuis la mise en service, il est observé une amélioration notable dans la prise en charge des patients.
Le Cnhu rénové
Les efforts se sont poursuivis au titre de la gestion 2022, avec la rénovation du bâtiment abritant la clinique universitaire des maladies du sang pour élever le niveau d’hôtellerie de ce service. De même, les consultations prénatales et gynécologiques, la salle d’accouchement et les blocs opératoires de la clinique universitaire de gynécologie obstétrique ont connu un aménagement. Cela a permis non seulement d’améliorer la capacité d’accueil et d’intervention, mais aussi et surtout, aux femmes venues accoucher, d’être prises en charge de façon efficace et dans les conditions optimales. Au titre de la gestion 2023, le gouvernement a également autorisé la rénovation complète des bâtiments abritant les cliniques universitaires d’accueil des urgences, de chirurgie pédiatrique, de traumatologie-orthopédie, de gynécologie-obstétrique, d’Orl/Ccf et celle des maladies du sang et d’hématologie. Le ministre Benjamin Hounkpatin informe qu’en plus de ces mesures prises et qui en sont en cours de finalisation, le gouvernement, dans l’ambition d’élever le niveau du plateau technique du centre, notamment en ce qui concerne les interventions de chirurgie cardiaque, a doté la Clinique universitaire d’accueil des urgences du Cnhu-Hkm d’un bloc opératoire conforme aux standards internationaux et d’une unité de soins intensifs post-opératoires de même niveau. Une centaine d’interventions avec arrêt temporaire du cœur et circulation extra-corporelle s’y sont déroulées depuis 2021.
Dans la même dynamique, la clinique universitaire de cardiologie a bénéficié d’une unité de soins intensifs en cardiologie avec les meilleurs équipements de monitoring pour l’optimisation de la prise en charge des patients. L’hôpital a été doté depuis 2021, sur le budget national, d’un appareil d’imagerie par résonance magnétique (Irm) de 1,5 T Amira répondant aux normes et standards actuellement admis, puis en 2022, d’un nouveau scanner de 64 barrettes. Ces deux équipements opérationnels à ce jour contribuent à réduire les évacuations sanitaires et à relever la qualité des soins. Mieux, les conditions d’hospitalisation dans cette clinique sont améliorées depuis plus de cinq ans déjà avec la mise en œuvre de l’hospitalisation intégrale sans garde-malades, informe le ministre. Le Cnhu-Hkm a démarré en mai dernier, au niveau de la clinique universitaire polyvalente d’anesthésie réanimation, une réforme de prise en charge dénommée «Réanimation sans délivrance d’ordonnances aux familles».
Soulager les patients
Cette réforme qui concerne deux hôpitaux pilotes, le Centre hospitalier universitaire départemental du Borgou et le Cnhu-Hkm consiste à prendre en charge les patients en réanimation avec des kits d’intrants et de médicaments acquis par les structures. « Au niveau du Cnhu-Hkm, les garde-malades qui jadis attendaient anxieusement devant le service de réanimation, ne reçoivent plus d’ordonnances et ne sont plus obligés d’être mobilisés en permanence. La mesure vise à faciliter une prise en charge rapide et de qualité supprimant la barrière financière. Un forfait est payé en différé par les patients. Cette mesure tend à réduire le taux de mortalité dans le service de réanimation », se réjouit le ministre de la Santé. Benjamin Hounkpatin reconnait, toutefois, qu’en dépit de ces efforts, le gouvernement est conscient des attentes qui certainement restent encore à combler. C’est pour cette raison que pour mieux solutionner l’insatisfaction des usagers, il a été mis en place un Bureau d’écoute, de recueil et de suivi des plaintes jusqu’à satisfaction de l’usager. Lequel bureau est animé conjointement par des infirmiers capables d’intervenir rapidement sur le plateau technique et des psychologues spécialisés dans la prise en charge émotionnelle des usagers selon leur état, conclut le ministre. A la suite de la communication, l’auteur de la question orale avec débat, le député Dakpè Sossou, s’est dit satisfait des réponses. Il en est de même pour la plupart de ses collègues qui proposent au gouvernement d’étendre la même attention aux hôpitaux de zone, aux centres de santé de commune et d’arrondissement de l’intérieur du Bénin