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Croissance démographique et développement: Des précisions sur les assises nationales

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Le gouvernement n’a pas pour ambition de déclarer tout seul la limitation des naissances. Il provoque plutôt le débat sur la croissance démographique en lien avec le développement. Ce sont les participants aux assises nationales prévues pour septembre qui retiendront les mesures qu’il faut. C’est la précision donnée, vendredi 12 mai dernier, par Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 15 mai 2023 à 05h33 Durée 2 min.

« Le gouvernement n’a pas dit qu’il va limiter les naissances. Il convoque plutôt des assises nationales où toutes les forces vives, toutes les composantes et la société se retrouveront et discuteront d’une préoccupation majeure pour notre pays, pour aujourd’hui et pour demain ». Cette clarification a été faite, ce vendredi 12 mai, par Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement. Il élucide ainsi la décision de convocation des assises nationales sur le sujet, en septembre prochain. En fait, au cours de sa séance ordinaire du mercredi 3 mai 2023, le Conseil des ministres a autorisé l’organisation au Bénin des assises nationales sur la croissance démographique et le développement. Selon les constats faits par le gouvernement, en dépit des instruments de planification déployés, la croissance démographique du Bénin figure parmi les plus élevées de la sous-région et continue d’inhiber les efforts de réduction sensible de la pauvreté pour favoriser l’émergence économique. Ainsi, entre 1979 et 2013, la population béninoise s’est accrue de 176 %, passant de 3,3 millions à plus de 10 millions d’habitants, pendant que les pays comme l’Irlande et la Nouvelle-Zélande, ayant la même proportion de population que nous en 1979, ont connu un faible accroissement respectivement de 37 % et 43 %. Pour le gouvernement, ces données posent la problématique de l’efficacité de notre politique nationale de population et notamment celle de la parentalité responsable et expliquent pourquoi malgré les efforts remarquables que fournit le peuple dans son ensemble, l’amélioration des conditions de vie n’est pas toujours ressentie ou perçue comme il conviendrait.
« Dans ces conditions, il apparaît d’envisager un réajustement de nos paradigmes en la matière en vue d’asseoir de bonnes bases à même de concilier l’ambition de bien-être partagé et désir de procréation », faisait savoir le Conseil des ministres. Au porte-parole du gouvernement d’ajouter que « si on aime les enfants, on ne les fait pas venir pour les faire souffrir… Si on aime les enfants, on définit combien on est capable de prendre en charge comme cela se doit afin de leur offrir les meilleures conditions pour qu’ils ne vivent pas les difficultés que leurs parents ont connues ».
Pour ces assises nationales qu’il veut inclusives et participatives, le gouvernement fera participer au débat la classe politique, la Société civile, les jeunes, les femmes, les universitaires, les leaders religieux, de culte et traditionnels, la diaspora ainsi que les Partenaires techniques et financiers.
Les assises vont identifier les facteurs favorisant la forte fécondité au Bénin et les limites des réponses utilisées, jusque-là, pour maitriser la dynamique démographique, évaluer les conséquences de la croissance démographique sur la demande des biens et services sociaux et leur implication sur les dépenses publiques, proposer l’indice synthétique de fécondité optimale qui garantit l’équilibre d’investissements dans les secteurs productifs et sociaux et maximise le bien-être national et suggérer des mesures innovantes et vigoureuses visant l’accélération de la transition démographique et favorisant durablement le respect et le maintien à l’indice synthétique de fécondité optimale.