La Nation Bénin...

Initiative ‘’Ecole des parents’’: Les éducateurs outillés

Actualités

Une quarantaine de parents d’élèves participent, depuis novembre 2022, à l’initiative du ministère des Affaires sociales et de la Microfiance dénommée ‘’Ecole des parents’’. La dernière manche de la phase expérimentale de ladite école s’est déroulée, ce mercredi 03 mai, au Collège d’enseignement général 2 de Godomey, où les bénéficiaires ont reçu leurs attestations.

Par   Maryse ASSOGBADJO, le 05 mai 2023 à 07h18 Durée 3 min.

Les parents d’élèves du Collège d’enseignement 2 de Godomey à l’école. En lieu et place des enfants, ce mercredi, ils ont occupé les tables et bancs de l’établissement pour recevoir des cours d’éducation et de la vie. En expérimentation dans le département de
l’Atlantique, l’école des parents est une véritable école de vie où les parents reçoivent des notions au profit de leurs enfants. Les questions des grossesses précoces, de la santé sexuelle et reproductive, des violations des droits des enfants, des infractions liées au Code de l’enfant y sont abordées. C’est une initiative du ministère de Affaires sociales et de la Microfinance.
« L’école des parents est une bonne stratégie pour stimuler l’éveil des consciences des parents afin de nous permettre d’aller vers le redressement de nos valeurs que nous perdons et de prévenir les fléaux sociaux», explique Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance. « A cette école, il n’y a pas de tabou. Chaque parent expose ses difficultés par rapport à l’éducation de ses enfants et reçoit des orientations dans ce sens avec le concours de ses pairs ».  
L’école des parents s’anime autour de deux écoles, notamment un collège d’enseignement général et une école primaire.
Démarrée en novembre 2022, la phase expérimentale de l’école des parents a connu son épilogue en avril dernier. C’est dans ce cadre que les parents assidus ont reçu, mercredi 03 mai, leurs attestations. L’étape de
Godomey a enregistré environ une quarantaine de participants.
Nadège Ahoga, directrice départementale des Affaires sociales et de la Microfinance de
l’Atlantique, la conçoit comme une chance inouïe pour les parents bénéficiaires et leurs familles. « Elle permet de remettre au centre des discussions l’importance des échanges entre les parents et les enfants à travers le dialogue ainsi que les valeurs fondamentales d’une famille, afin de faire prendre davantage conscience aux parents de leur responsabilité dans l’éducation des enfants ».
Les parents qui y sont allés en sont sortis comblés. Clémence Vodounon Houédo, est l’une des ‘’apprenantes’’ assidues. Grâce à cette école, elle sait désormais qu’elle doit éduquer ses enfants avec le bâton et la carotte. «De ces classes, j’ai beaucoup appris. Je sais désormais que je dois éduquer mes enfants avec beaucoup de patience et en privilégiant le dialogue. Dans mon entourage, j’ai appris à sensibiliser ceux qui éduquent les enfants avec violence. Je voudrais que tous les parents puissent aller à cette école », souhaite-t-elle.
Adèle Affodoté et Germain Fadohoun apprécient l’initiative dont ils sont désormais comme des ambassadeurs dans leurs milieux. « Nous nous sentons aujourd’hui plus aguerris et mieux outillés sur plusieurs phénomènes sociaux. Nous pouvons partager ces bonnes notions avec d’autres parents », confie Germain, la cinquantaine.
Toutes choses qui indiquent que Bebette Fanou, chef du Centre de promotion sociale de Godomey, Abdoulaye
Yacoubou, psychologue et les autres formateurs, n’ont pas prêché dans le désert. Les discussions à bâtons rompus ont permis de sortir les parents apprenants de l’ignorance.
Selon Bebette Fanou, la présente initiative est née pour prêter main forte aux parents. «Les parents étant plus proches des enfants, ils sont les premiers responsables de leur éducation. A travers cette école, ils ont beaucoup de facilités à aborder les sujets tabous avec leurs enfants », assure-t-elle.
Plus volubile sur le sujet, Nadège Ahoga explique que l’école des parents s’inscrit dans le plan de riposte aux violences basées sur le genre dans le département de l’Atlantique. « L’analyse des causes des violences nous ramène dans le cercle familial et démontre que le dialogue parent-enfant est insuffisant. Au regard de l’accroissement des différents phénomènes, nous avons compris qu’il fallait carrément aller à une école de famille», soutient-elle.