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L’éditorial de Paul AMOUSSOU: Ça ne se refuse pas!

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Les partis politiques disposant d‘élus, au parlement comme au niveau des instances décentralisées, viennent de se partager 1,5 milliard de financement public des partis politiques. Fruit de la réforme du système partisan, pourtant combattue par certains acteurs de l‘opposition, réforme épinglée pour ne pas dire stigmatisée comme étant crisogène, source du mal-être politique ces cinq dernières années au Bénin.

Par   Paul AMOUSSOU, le 16 mai 2023 à 15h55 Durée 2 min.

Il faut donc se réjouir de ce que le parti Les Démocrates n‘ait pas boudé cette prise à laquelle il a droit légalement comme il l‘a fait au parlement en refusant de postuler aux postes à lui affectés par le jeu démocratique. Il faut croire que l‘argent, du cash and flow, ça ne se refuse pas ! Qu‘à cela ne tienne. Tout en s‘illustrant par les questions orales au gouvernement, preuve de leur combativité au cénacle de la politique, ce parti doit faire gaffe à ne pas saccager l‘audience qui lui a valu d‘être remis en selle et de convoyer une trentaine d‘élus au parlement, en laissant croire que son combat tient à la jauge des strapontins décrochés.
Cela étant, loin des critiques subjectives, car ceux qui les ont portées ne faisaient que tirer le drap vers leurs intérêts, pour en l‘occurrence mieux couver leurs faiblesses en faveur desquelles ils militaient pour le statu quo, cette réforme doit être retenue pour ce qu‘elle est en fait : le bénitier dans lequel tous les diablotins de la politique nationale n‘ont pu trouver le salut ! Elle aura mis un terme à certaines habitudes, mauvaises pour l‘essentiel, et dont ne voulaient pas se départir ses ayants cause, ceux qui en profitaient et militaient pour que rien ne change. En vain, heureusement pour la dynamique du système partisan, est-on tenté de dire, car sans être parfaite, la nouvelle architecture mise en place depuis 2019 a le mérite de corriger de nombreux travers dudit système, et qui ne sont pas, loin s‘en faut, pour favoriser un jeu politique sain et générateur du développement sans lequel l‘action politique n‘a aucun sens. Si l‘on retient rien que le financement des partis politiques, opaque et cause de nombreuses déviances, il était au coeur même des avatars qui ont tant nui au pays, parce que source de mal gouvernance. L‘une des choses déplorables reste, en effet, parmi tant de perles, le fait que les partis politiques étaient des sociétés unipersonnelles, du fait que le fondateur allait décrocher par monts et par vaux le financement, et pouvait en disposer bon comme il lui semble.