L’éditorial de Paul AMOUSSOU: Démographie : prendre le taureau par les cornes !

Cette annonce fait suite au développement fait par le président Talon récemment lors d‘une interview accordée à une chaîne française de télévision, au cours de laquelle il a abordé le sujet sans tabou. Et plutôt franco !
Lorsqu‘on décrypte le relevé du Conseil des ministres, il apparaît clairement que la problématique, préoccupante, tient à cœur au gouvernement qui n‘a pas fait économie de détails, remontant à l‘historique des politiques en matière de population, tant au plan national qu‘international. Rappel a été fait du must des dynamiques développées en la matière.
Cela étant, cette problématique est loin d‘être facile à aborder, car subsistent encore des considérations porteuses de frein bien ancrées dans nos sociétés, voire des tabous ayant trait à la natalité.
De telle sorte que, mis à part quelques cadres de l‘administration publique animés de fortes convictions là-dessus, peu de gouvernants ont osé aborder ouvertement ce qui apparaît comme une boîte de Pandore, à tort. Certes, il y a eu des politiques dites de population, certaines très volontaristes, mais non sans l‘impulsion, voire la douce pression de certaines agences des nations unies dont le fonds des nations unies pour la population (Unfpa) est le chef de file sur la question. Ceci, en dépit des actions menées, notamment de sensibilisation et d‘éveil sur le lien fort entre démographie et développement, vases communicants desquels dépendent la croissance économique et les réponses à la demande sociale, sans quoi le bien-être de nous tous est hypothéqué, handicapé.
Sur quels leviers le gouvernement va pouvoir jouer pour emporter l‘adhésion de tous au Bénin, suite aux assises projetées ? La question vaut son pesant d‘or, lorsque l‘on sait que sur la thématique de contrôle des naissances, des considérations sociologiques persistent. Ce n‘est pas faute de stratégies qui rivalisent les unes avec les autres d‘ingéniosité. Rien que sur l‘approche sémantique, on est passé de la limitation des naissances pour évoluer vers le contrôle des naissances puis il est de plus en plus question de choix personnel, à savoir du nombre d‘enfants et donc de charge supportable... Résultats de la course? Les taux de couverture en planification familiale et de naissance, l‘un faible et l‘autre élevé, suffisent à édifier sur l‘ampleur de la tâche à devoir encore accomplir. Preuve que le gouvernement a raison de prendre le taureau par les cornes !