Sans surprise, elle s’illustre sur les items d’elle attendus. Et c’est là même la déception en soi, car ses membres auraient pu surprendre, déjouer les pronostics en se positionnant autrement que sur les postures et thématiques entendues et attendues. C’est quelque peu téléphoné, mais il faut respecter leur option de ne pas intégrer une forme d’anti-conformisme qui aurait pu être séduisante à bien des égards.
Aussi, pour soigner les certitudes qu’on a d’eux, et sans surprise, Les démocrates, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, ont porté d’attaque l’initiative législative devant absoudre ceux qu’ils qualifient de « prisonniers politiques » ou « d’exilés politiques». Et sans grande surprise, ils ont fait des questions orales au gouvernement leur cheval de bataille. Tant mieux pour la vitalité démocratique et les débats parlementaires, qui ont manqué de piquants à la législature antérieure, en raison de conjonctures sur lesquelles il n’est pas utile d’épiloguer. Du reste, objectivement, est-il simple, voire même possible pour un parlementaire de chercher des noises à un gouvernement qu’il soutient, étant entendu même qu’il peut directement avoir les réponses quêtées près de ses amis du gouvernement sans en faire tout un tintouin au Parlement ?
Il ne faut pas se berner d’illusions à ce sujet, les questions orales au Parlement, ici et ailleurs, n’ont d’autre but que d’embarrasser le pouvoir exécutif, avec les artifices d’effets de manche qui permettent à certains parlementaires de s’illustrer au sein de l’hémicycle pour se donner une certaine visibilité. Ce qui ne manque pas de mordant et renvoie au vocable ‘’parlementaire’’ qui signifie «l’endroit où l’on parle», même si aujourd’hui il est utilisé pour décrire quelque chose qui appartient au Parlement. D’où, en général, ce sont les oppositions qui en font leurs choux gras. Les Démocrates ne font pas exception à cette pratique, avec comme pompon sur leur chapeau, cette antienne, devenue lancinante en peu de temps, entretenue à propos des concessions que la majorité doit faire au sein de l’hémicycle à la minorité parlementaire qu’ils incarnent. Pour que l’opinion soit édifiée sur la conduite à tenir en l’espèce, il faut souhaiter de les voir en posture de majoritaire et observer auquel cas l’approche par eux adoptée, à savoir s’ils vont tailler la part du lion à leurs adversaires minoritaires. Ce serait marrant !