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L'éditorial de Paul Amoussou: Pour l’amour du drapeau

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Question complexe et multifactorielle, y a-t-il une crise de l’engagement au métier des armes ? Comme dans l’ordre religieux où la vocation se fait de moins en moins enthousiasmante, l’intérêt chez les jeunes de se porter sous les armes n’est plus ce qu’il était. Raison pour laquelle la mobilisation incroyable relevée dernièrement pour le recrutement au Bénin est un signe positif qu’il ne faut pas passer à pertes et profits.

Par   Paul AMOUSSOU, le 12 juin 2023 à 03h57 Durée 3 min.

Il y a deux raisons fondamentales à cela. Que recèle cet intérêt soudain ? Et que faire pour booster l’attrait pour cette noble fonction chez la génération actuelle et celle future ?
Il n’est pas absurde de soupçonner chez certains des engagés, une volonté avant tout de conjurer le chômage, et que cela est même leur motivation première. Car oui, l’armée est un vivier d’emplois pour les jeunes, diplômés ou non. Mais un tel point de vue est valable pour toutes autres aspirations, que l’on se projette dentiste ou banquier. On quête toujours un emploi pour échapper au chômage, pour son épanouissement.
Cependant, si l’on retient le contexte de lutte contre le terrorisme qui marque les esprits aujourd’hui et qui entre en ligne de compte, le risque de blessures ou de décès aurait pu dissuader de l’attrait pour les armes, ajouté à cela le stress mental et émotionnel inhérent au métier des armes, si l’on en croit l’écho qu’en fait l’opinion. Mais tel n’est pas le cas.
Il faut surfer sur cette dynamique, et intégrer ces jeunes à l’idée que l’engagement dans l’armée est non pas l’envie d’aventure et d’action tel Rambo, mais avant tout un acte patriotique qui consiste à dédier sa vie à la sécurité de la nation. Mais également un métier qui confère le sens du mérite, de l’altruisme et de la fraternité, où prime surtout le sens de l’honneur, de la hiérarchie et par conséquent de la discipline. Ce sont autant d’avantages du métier des armes, avec à la clé, un bel uniforme qui procure prestige, voire accessoirement des sensations fortes. Mais alors, plutôt que par cette tribune, les messages sur ces valeurs devraient être passés dans les écoles, pour mieux incliner la jeunesse à s’en imprégner et les aborder avec sérénité. Dénommé ‘’Idéologie’’ sous la révolution ou ‘’civisme’’ depuis le renouveau démocratique, le créneau dévolu à l’amour de la patrie ou au respect du bien public compte tout autant que les maths et la faculté à bien orthographier …