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L'Editorial de Paul Amoussou: Question de pertinence

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Face à sa feuille blanche, l’esprit du chroniqueur se fait parfois très volage. A ce pénible exercice de papillonnage, la quête se veut pourtant sérieuse. En l’occurrence, entre la traque acharnée des cybercriminels au plan national, la réforme des retraites en France qui ne manque pas de piquer la curiosité, la guerre en Ukraine qui ne finit pas d’interloquer le monde, quelle matière première malaxer pour la livrée du jour ? Mais au fait, pourquoi faire simple si l’on peut faire complexe ?

Par   Paul AMOUSSOU, le 19 avr. 2023 à 11h38 Durée 3 min.

Commençons donc par nous féliciter de la lutte continuelle menée par les forces de sécurité contre ces jeunes qui ont choisi la cybercriminalité comme moyen d’occupation et de gain. Et qui, ce faisant, comme l’on dit bien chez nous, gâtent le nom du Bénin par leur pratique frauduleuse. Et dans le fond, le sel de cette bataille contre ces jeunes margoulins reste la restauration des valeurs morales de travail, car ces derniers en sont venus à confondre leur activité criminelle à la fonction travail ! Chose inacceptable à tout point de vue. Et donc, il fallait remettre les pendules à l’heure.
Surtout dans un contexte où, en France, on note de grands débats sur la question du travail, avec à la clé la réforme polémique portant sur le temps des cotisations sociales, augurant d’efforts supplémentaires pour jouir d’une retraite pleine. Il ne s’agit plus de travailler plus pour gagner plus, selon la réclame sarkozienne, mais de travailler plus pour simplement pouvoir bénéficier d’une retraite dans les années à venir. Sacrifice sans lequel, assure le gouvernement Macron, c’est le système même de retraite qui va couler. Tandis que ses contradicteurs jurent qu’il y a d’autres issues que de faire travailler les gens davantage d’années qu’actuellement. Débat passionnant, assurément idéologique sur ces entournures, voire passionnel, dont seuls les Français ont le secret. Inutile de rappeler que le veto du 49.3 par lequel le gouvernement français vient d’adopter sans vote au Parlement cette réforme n’est pas pour faciliter ce débat de sourds où les considérations idéologiques et les postures politiciennes l’emportent sur la raison, et font perdre de vue, comme bien souvent et de plus en plus, le cœur du problème, réel lui !
Entre les mouvements de grève pour des réclamations corporatistes et ceux allant contre des réformes sociétales ou politiques, la France ne fait rien pour perdre son titre de champion ! Au Bénin, on peut se flatter de l’accalmie observée sur ce registre suite à l’évolution de la législation, n’en déplaise à ceux qui embouchent la trompeuse trompette de recul de soi-disant libertés démocratiques. Car en vérité, il n’en est rien, et il est même curieux de noter que le couloir d’exercice du droit de grève accordé par la loi n’est même pas emprunté. Par défaut de pertinence ?