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Perspectives de l’économie ouest-africaine: Les suggestions de Serge Ekué pour juguler l’inflation

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Serge Ekué, président de la Banque ouest africaine de développement (Boad), s’est prononcé sur la crise inflationniste mondiale qui frappe de façon significative les pays en développement,et a livré quelques pistes de solutions pour les Etats en Afrique de l’Ouest. C’était en marge des travaux de la 9e édition de l’Africa Ceo forum 2023 en Côte d’Ivoire. 

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 09 juin 2023 à 08h53 Durée 3 min.

La gestion de l’inflation est devenue une préoccupation mondiale mais surtout une question essentielle dans l’élaboration des politiques publiques en Afrique de l’Ouest. A en croire Serge Ekué, président de la Banque ouest africaine de développement (Boad), bien que l'inflation soit persistante en dépit des mesures prises par la Banque centrale (Bceao), il est possible pour les Etats d’en arriver à sa maîtrise à travers certaines actions. « L’inflation que nous subissons est une inflation importée. C’est un choc exogène qui pèse fortement sur nous parce que nous importons des biens que nous payons en devise forte… », a déclaré Serge Ekué, président de la Banque ouest africaine de développement (Boad), en marge des travaux de la 9e édition de l’Africa Ceo forum 2023, sur la télévision Tv5. Il explique que cette inflation importée renchérit le coût de la vie et pèse sur les réserves ; elle érode aussi ‘’un petit peu les dettes à long terme’’. Tout en reconnaissant les effets de cette inflation, le président de la Boad suggère que les Etats y décèlent une opportunité qui les obligerait à produire localement, à industrialiser fortement, à mettre en valeur les produits afin de les exporter. « Dans l’immédiat, il faut favoriser les secteurs agricoles, produire et consommer localement. Il faut limiter les importations qui ont le double effet de nous pénaliser parce que les prix sont élevés, et d'avoir une ponction très forte sur nos réserves », a déclaré Serge Ekué. Au Bénin, le taux d’inflation au niveau national au titre du mois d’avril 2023, suivant la définition adoptée dans l’espace Uemoa, est ressorti à +1,8 %, soit une hausse de 0,2 point de pourcentage par rapport à celui du mois précédent. La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a décidé en mars 2023 de relever de 25 points de base son principal taux directeur, la quatrième fois depuis juin 2022, dans le cadre de la normalisation graduelle de la politique monétaire, aux fins de contribuer à ramener l’inflation dans l’intervalle cible de la Banque centrale (1 % à 3 %) sur le moyen terme. « A l’instar de toutes les banques centrales du monde, la Bceao a remonté les taux directeurs. Ce fut la première mesure, car la première mission de la banque centrale est de contrôler la quantité de monnaie en circulation. Il faut raréfier la monnaie pour lutter contre l’inflation… », a expliqué le président de la Banque ouest africaine de développement (Boad). Pour lui donc, la balle est désormais dans le camp des Etats. Il faut noter que selon les perspectives économiques mondiales publiées, mardi dernier par la Banque mondiale, la croissance en Afrique subsaharienne continue à ralentir, et les chances de réduction de la pauvreté sont minces, en raison d’une part, de l’inflation galopante et d’autre part, la croissance des trois plus grandes économies de la région continue à fléchir ■