Ne conviendrait-il pas d’encourager l’adoption d’un nouveau Pacte de Convergence, de Stabilité, de Croissance et de Solidarité entre les Etats membres de l’Uemoa? La question s’est posée à la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Cceg-Uemoa) tenue à Bissau, le 8 juillet dernier.
Pour le président nigérien Mohamed Bazoum, président en exercice de la Cceg-Uemoa, il est question de consolider la dynamique notée dans la mise en œuvre de politiques de relance économique post-Covid dans les Etats. La pandémie, rappelle-t-il, a imposé des mesures pour plus de flexibilité, dont la suspension, le 27 avril 2020, de l’application du Pacte de convergence adopté en 2015.
Il appelle ses pairs à mettre en place des mécanismes innovants destinés au financement des économies. A ce titre, indique-t-il, le crédit-bail et l’approfondissement du marché régional des titres publics constituent des leviers privilégiés. Aussi, l’augmentation des ressources propres de la Banque ouest-africaine de développement (Boad), la banque commune des huit Etats membres de l’Union, s’avère une priorité.
Il importe de mobiliser les partenaires techniques et financiers afin de disposer des ressources nécessaires pour assurer la mise en œuvre efficace de chantiers majeurs de l’Uemoa, notamment la sécurité alimentaire, l’énergie durable, estime le président Bazoum. Il est également «indispensable de doter l’Uemoa d’une vision prospective qui prend en compte les aspirations des populations en renforçant la solidarité au sein de notre union», ajoute-t-il.
Anticiper
Un document de vision prospective à l’horizon 2040 est élaboré à l’initiative de la Commission de l’Uemoa, afin d’anticiper de façon appropriée les défis auxquels l’espace communautaire fait face.
« Cet outil d’anticipation sur le long terme permettra d’asseoir les bases des choix et priorités stratégiques de la zone », pense Adama Coulibaly, président du Conseil des ministres de l’Uemoa. Il salue l’initiative du président en exercice de la Conférence d’engager des réformes visant le développement et la vulgarisation d’instruments efficaces de financement des secteurs clés de l’Union. Toutefois, fait-il observer, la réussite de ces actions est tributaire du rétablissement de la sécurité au sein de l’espace communautaire.
Le président de la Cceg-Uemoa partage cet avis, soulignant que le retour progressif de la sécurité au sein de l’espace communautaire reste une préoccupation majeure pour la viabilité de nos économies sur le long terme. « Il est primordial d’œuvrer à assurer la stabilité de nos économies pour répondre aux demandes légitimes des populations », insiste-t-il. Afin de rétablir de façon durable la paix et la quiétude au profit de nos populations, exhorte-t-il, les Etats devront travailler à renforcer la coopération.