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Stratégie d’endettement sur la période 2024-2026: Une approche proactive pour contenir les risques

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Le Bénin veillera à la qualité de son portefeuille de dette, en maintenant une approche proactive axée sur la mobilisation de ressources concessionnelles auprès des bailleurs et la soutenabilité des finances publiques sur la période 2024-2026.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 09 juin 2023 à 09h04 Durée 3 min.

La dette publique du Bénin passerait de 54,05 % du produit intérieur brut (Pib) en 2022 à 52,6 % en 2025, après 53,8 % en 2023 et 53,4 % en 2024, selon les projections de la Caisse autonome d’amortissement (Caa) contenues dans le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (Dpbep) 2024-2026 adopté en avril dernier par le gouvernement. Les options stratégiques du Bénin en matière d’endettement, sur la période 2024-2026, seront axées sur la mobilisation de ressources concessionnelles auprès des bailleurs de fonds multilatéraux traditionnels. Les décisions d’emprunts de l’Etat seront en cohérence avec la Stratégie de dette à moyen terme (Sdmt 2020-2024) dont l’objectif est d’améliorer le profil de remboursement de la dette publique.
Le Bénin entend poursuivre la diversification de ses sources de financement à travers le recours aux banques commerciales internationales, en se positionnant pour les offres de financement les plus attractives en suivant les évolutions sur les marchés financiers. Il s’agira aussi de veiller au respect à bonne date des échéances vis-à-vis des bailleurs et partenaires ainsi qu’à la qualité du portefeuille de la dette publique, à travers une approche proactive dans la gestion. Ainsi, une attention particulière sera accordée aux divers risques afin de déterminer tôt les vulnérabilités et de prendre les mesures de mitigation qui s’imposent.

Instruments
 
Au nombre des risques, celui relatif à la variation du taux d’intérêt sera maintenu dans des proportions acceptables à travers un recours aux instruments de dette à taux fixe. Sur les trois prochaines années, mentionne le Dpbep, la part de la dette publique à taux d’intérêt fixe devrait se situer au-delà de
95 %, ce qui implique une faible exposition aux variations de taux d’intérêt induites par les prêts à taux flottant.
Le risque de taux de change sera contenu à travers le recours aux emprunts en devises stables.
Quant au risque de refinancement de la dette, il sera maîtrisé à travers un rallongement de la maturité des instruments du portefeuille de la dette publique. Pour rappel, la Sdmt en vigueur a prévu que la dette arrivant à maturité dans un an demeure inférieure à 13 %.
Le risque de liquidité sera également suivi en vue de garantir la soutenabilité des finances publiques. Pour ce faire, un point d’honneur sera mis sur le remboursement à bonne date de l’ensemble des engagements vis-à-vis des partenaires.
Le risque de crédit lié à la perception du marché sera contenu à travers une stratégie d’évaluation régulière de la notation financière décernée par les diverses agences de notation.
En ce qui concerne le risque lié aux passifs contingents, il sera maintenu dans des proportions acceptables à travers une limitation au recours à la garantie de l’Etat.
Pour le risque lié à la viabilité globale de la dette, un monitoring de l’évolution des indicateurs d’endettement sera assuré grâce aux Analyses de viabilité de la dette (Avd) qui seront produites périodiquement et conjointement par la Caa avec l’appui du Fonds monétaire international (Fmi) ■