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Suite aux dernières décisions de la Cour constitutionnelle: Une session extraordinaire s’ouvre au Parlement ce lundi

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Les élus du peuple appelés à retourner au parlement pour  se conformer aux décisions de la Cour constitutionnelle Les élus du peuple appelés à retourner au parlement pour se conformer aux décisions de la Cour constitutionnelle

Les députés de la 9e législature démarrent, ce lundi 17 juillet, une session extraordinaire, la deuxième au titre de l’année 2023. Ils auront à se conformer aux dernières décisions de la Cour constitutionnelle. 

Par   Thibaud C. NAGNONHOU, le 17 juil. 2023 à 08h36 Durée 3 min.
#Cour constitutionnelle
L'élection des secrétaires des bureaux des commissions perma-nentes de l'Assemblée nationale et la désignation des restes des représentants du Parlement du Bénin dans les Parlements régionaux à savoir Parlement panafricain, Parlement de la Cedeao, Comité interparlementaire (Cip) de l’Uemoa ainsi que les autres institutions de la République telles que la Haute cour de justice, l’Autorité de protection des données à caractère personnel (Apdp) et la Commission béninoise des droits de l'homme (Cbdh) reviennent sur le tapis. L’institution parlementaire ouvre une session extraordinaire, ce lundi 17 juillet, pour se pencher sur ce dossier. L’ouverture des travaux de cette session fait suite aux dernières décisions de la Cour constitutionnelle sur la question. Les deux points constituent le menu de cette session extraordinaire. Les députés sont donc attendus, ce lundi, au palais des Gouverneurs à Porto-Novo. Ils écourtent ainsi leurs vacances démarrées, mercredi 12 juillet dernier, pour prendre part aux travaux. Le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, par le biais du secrétaire général administratif de l'institution parlementaire, a rendu public à cet effet, vendredi 14 juillet dernier, un communiqué invitant ses collègues.  
En effet, la Cour constitu-tionnelle, délibérant sur le recours du président du groupe parlementaire Les Démocrates, Nourénou Atchadé contre le président de l’Assemblée nationale, a souligné que la désignation des députés devant siéger dans les Parlements panafricain, de la Cedeao et de l’Uemoa ainsi qu’à la Haute cour de Justice, à la Cbdh, et à l’Apdp n’est pas contraire à la Constitution béninoise. Elle ordonne que le siège en ballottage à la Cbdh soit attribué au groupe parlementaire Les Démocrates et que celui en ballotage à la Haute cour de Justice au groupe parlementaire Bloc républicain (Br). Les députés du parti Les Démocrates avaient refusé de prendre des sièges leur revenant de droit sous prétexte que la clé de répartition ayant servi de base au calcul est illégale, injuste et va contre leur groupe parlementaire. Cette décision de la Cour constitutionnelle vient compléter l’autre demandant au groupe parlementaire « Les Démocrates » de prendre les postes de secrétaires au niveau des cinq commissions techniques permanentes du Parlement qu’il boude parce qu’estimant que ce sont des strapontins. 
La Cour constitutionnelle a arbitré désormais le jeu en montrant aux uns et aux autres la voie à suivre. Elle va plus loin dans sa décision en  enjoignant à l’Assemblée nationale de pourvoir à tous les postes restants au niveau des commissions permanentes et des Parlements régionaux, ainsi qu’a la Haute cour de Justice, la Cbdh et l’Apdp, conformément à ses directives, au plus tard jeudi 20 juillet prochain. Les députés se retrouvent donc ce lundi pour se conformer aux différentes décisions de la haute juridiction.

----------------- Eviter le jusqu’au-boutisme ------------------

Les regards sont maintenant tournés vers les députés du groupe parlementaire Les Démocrates. L’on se demande ce qu’ils feront après les dernières décisions de la Cour constitutionnelle les déboutant et les sommant de pourvoir aux postes de secrétaires des commissions permanentes de l’Assemblée nationale ainsi qu’aux sièges qui leur revient dans les Parlements panafricain, de la Cedeao, de l’Uemoa ainsi qu’ à la Haute cour de Justice, la Cbdh et l’Apdp. L’opposition parlementaire va-t-elle se plier, en bon légaliste, aux injonctions de la haute juridiction ? Difficile de le dire. L’issue des travaux de la session extraordinaire qui s’ouvre ce lundi pourra nous édifier. Mais à vrai dire, les députés du parti Les Démocrates ont intérêt à mettre de l’eau dans leur vin et à donner les noms de leurs représentants au sein des différents organes et  institutions en jeu pour que les vides soient comblés. Ce qui permettra à la 9e législature de fermer définitivement la page des conflits d’intérêts autour des élections et désignations dans les commissions permanentes, les Parlements régionaux et dans certaines institutions nationales. Dans ce contexte, toute attitude de rébellion de l’opposition parlementaire contre les directives de la Cour constitutionnelle friserait le jusqu’au-boutisme. Ce qui ne sera pas de nature à arranger les choses. Car, l’autre piège qui guette le groupe parlementaire Les Démocrates est que la haute juridiction, dans une énième décision en cas de saisine, après son ultimatum du 20 juillet prochain, pourrait être amenée, comme dans des situations pareilles sous d‘autres législatures, à ordonner aux députés de la majorité présidentielle notamment l’Union progressiste (Up) Le Renouveau et le Bloc républicain (Br) de pourvoir à tous les postes et sièges querellés et laissés par les Démocrates. Qui va perdre en ce moment si ce n’est l’opposition parlementaire ? Mieux vaut pour l’Opposition d’être sous-représentée que d’être totalement absente dans ces institutions nationales et Parlements régionaux. Aussi, on ne le dira jamais assez, la politique de la chaise vide n’a jamais profité à son auteur. Bien au contraire ! Le maintien par Les Démocrates de leur position pourrait fragiliser l’unité du groupe parlementaire. Car, certains, prêts à être traités de tous les noms d’oiseaux, seront  tentés d’aller négocier en solo avec leurs collègues de la majorité présidentielle pour se voir attribuer ces postes rejetés officiellement par le groupe parlementaire. Et bonjour les dégâts, où les gens n’auront que leurs yeux pour pleurer. Cela fait bien partie aussi du jeu politique. Ce cas de figure s’est déjà produit par le passé sous d’autres législatures du Parlement.