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Tarif de passage au péage de Tigninti à Natitingou: Les clarifications de Didier Tonato aux députés

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José Didier Tonato, ministre en charge des Transports José Didier Tonato, ministre en charge des Transports

Le ministre en charge des Transports, José Didier Tonato, a apporté, ce mercredi,  des éléments de réponse aux députés sur le tarif de passage pour les véhicules légers au poste de péage et pesage de Tigninti dans la commune de Natitingou.

Par   Thibaud C. NAGNONHOU, le 22 juin 2023 à 04h50 Durée 3 min.
#péage de Tigninti à Natitingou
La question orale sans débat du député Kamel Abdel Bio Sika Ouassagari sur le tarif de passage pour les véhicules légers au poste de péage et pesage de Tigninti dans la commune de Natitingou a été abordée, ce mercredi, à l’hémicycle à Porto-Novo. Les éléments de réponse du gouvernement ont été apportés par le ministre en charge des Transports, José  Didier Tonato. 
De ses explications, il ressort que le site d’implantation d’un poste de péage est déterminé sur la base du niveau de trafic enregistré, du linéaire de l’axe routier concerné, des voies de contournement et du niveau de service dudit axe, ainsi que des modalités de l’investissement mobilisé. Ce choix résulte d’une étude réalisée en vue d’une redéfinition de la carte de positionnement des postes de péage au Bénin. Il tient compte des paramètres de sollicitation du corridor par les usagers pour diverses raisons notamment commerciales, économiques et touristiques ainsi que des points de rupture de charge. Selon le ministre, l’érection des postes de péage et pesage ne se fait pas au pifomètre. 
Toutefois, poursuit-il, une étude a été initiée par le gouvernement et réalisée dans le cadre de la fixation du montant à payer au niveau de chaque poste de péage et pesage. Les résultats obtenus permettront de réviser bientôt les prix des péages pour tenir compte du contexte socio-économique actuel, informe José Didier Tonato. 
Ainsi, le montant à payer au poste de Tigninti a été fixé par l’arrêté interministériel N°025/Mit-Mef-Misp/Dc/Sgm/Ctj/Sirat/Sa/023Sgg22 du 24/11/2022. Le montant de 1 000 F Cfa répond aux critères de tarification actuels et est appliqué sur la plupart des postes qui sont séparés d’un autre par une distance d’au moins 100 km. Ce qui est le cas du poste de péage de Tigninti, précise-t-il. José Didier Tonato va plus loin pour indiquer que la politique de fixation des prix des postes de péage et pesage tient compte de paramètres techniques et socio-économiques qui impliquent selon le cas des enquêtes auprès des parties prenantes pertinentes, dans une démarche inclusive de participation. Ainsi, le tarif appliqué aux postes de péage n’est pas un paramètre de traitement des populations. Les usagers d’une route nationale ou inter-Etats proviennent de plusieurs points du pays et de la sous-région. Le poste de Tigninti n'a donc pas été érigé à l'égard des populations de l'Atacora. Les postes de la Rnie 1 sont séparés les uns des autres par des linéaires tels que de Sèmè-Podji à Grand-Popo, soit sur un linéaire de 105 km environ, on relève trois postes de péage à savoir Ekpè, Ahozon et Grand-Popo. La volonté du gouvernement de désenclaver, développer et moderniser le département de l’Atacora est intacte et égale à l’ambition qu’il nourrit pour l’ensemble du territoire national, assure le ministre. José Didier Tonato informe par ailleurs qu’il n’y a pas de gratuité pour le passage des véhicules légers au poste de péage et pesage de Houègbo à Toffo.  
« Le programme de généralisation des postes de péage prévoit la construction d'un poste de péage/pesage à Houègbo dont les infrastructures, lorsqu'elles seront toutes réalisées, permettront également de soumettre les véhicules légers au péage », clarifie le ministre. Au niveau de la Société des infrastructures routières et de l’aménagement du territoire (Sirat), il n’y a pas de mesures spéciales pour les populations riveraines. Mais les études et évaluations en cours déboucheront sur des mesures sociales que le gouvernement pourrait valider, assure José Didier Tonato. 
« L'exploitation d'un poste de péage dans une localité est facteur de création d'emplois indirects par les contrats de prestation qui prévoient des clauses de recours à la main-d'œuvre locale en priorité. Cela crée également des activités qui dynamisent l'économie locale. Cela participe également au financement de l’entretien routier et de la construction de nouvelles routes», a signifié le représentant du gouvernement. 
José Didier Tonato balaie d’un revers de la main la rumeur selon laquelle tous les péages du septentrion sont à 1 000 F Cfa. Il rectifie en citant l’exemple des postes de péage de Biro et de Liboussou dans le Nord-Bénin qui appliquent un tarif de 500 F Cfa pour les véhicules légers.  

Les motivations d’une noble ambition 

Le gouvernement du président Patrice Talon a fait, depuis 2016, des infrastructures de transport un levier stratégique pour le développement du Bénin en mettant un accent distinctif sur l’amélioration des infrastructures de transport, en relation avec la vision de transformation structurelle de l’économie. Plusieurs projets sectoriels ont été engagés dont la réhabilitation et/ou la modernisation et l’extension du réseau routier national sur un linéaire total d’environ 
1 300 km, pendant le premier mandat, informe le ministre. Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre de cet ambitieux programme, le gouvernement a engagé une série de réformes institutionnelles visant à garantir l’efficacité de l’investissement et à assurer la pérennisation des infrastructures existantes et futures. C’est dans ce contexte que la Sirat Sa a été créée avec pour objectifs d’exploiter, de gérer, et de développer les infrastructures routières à péages. L’un des principaux avantages de la création de cette société est de favoriser la mobilisation d’importantes ressources pour financer la réalisation d’infrastructures routières et l’entretien du réseau routier national sans obérer la dette de l’Etat. Pour ce faire, la Sirat Sa a inscrit au titre de son budget plusieurs projets dont celui de la généralisation des postes de péage et de péage/pesage sur l’ensemble du réseau bitumé pour permettre l’optimisation et l’efficience du système de péage et/ou pesage par l’élaboration d’un schéma d’implantation de ces postes sur toute l’étendue du territoire national. A l’analyse de l’évolution du réseau routier, on note une nette amélioration du niveau de service en raison des efforts fournis dans la mise en place des projets de réhabilitation et de modernisation. La gestion routière est en amélioration progressive pour la mise en place des programmes d’entretien efficient. 
En matière de péage-pesage, l’idée d’implantation et de généralisation des postes de péage-pesage est née d’abord de la mise en place d’un mécanisme d’amortissement de la dette. Ensuite, comme une modalité de faire contribuer les usagers de la route au financement de son entretien et enfin comme un système de collecte des surcharges en vue de réduire les coûts de l’entretien de la route.  Grâce aux infrastructures de transport, le niveau de mobilisation des ressources intérieures à travers l’implantation des péages-pesages a connu un léger ajustement à la hausse pour permettre au gouvernement de recourir au financement extérieur dans une moindre proportion. Cependant, il faut retenir que les recettes des péages permettent de rembourser les emprunts contractés pour la construction des routes et des autoroutes, d’assurer les dépenses d’exploitation et de financer le renouvellement des infrastructures ■