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Tolérance zéro au travail des enfants: Le département du Couffo entre dans la campagne

Société

Adidjatou Mathys, ministre du Travail et de la Fonction publique, et sa collègue Véronique Tognifodé en charge des Affaires sociales et de la Microfiance ont procédé, jeudi 4 mai dernier à Aplahoué, au lancement, pour le compte du Couffo, des activités de la campagne dénommée « Tolérance zéro au travail des enfants dans les secteurs à forte prévalence au Bénin ». Ce département où se développe l’extraction de gravier considérée comme une activité à forte prévalence du phénomène a été également sensibilisé par Djanabou Mahondé, représentante de l’Unicef au Bénin.

Par   Désiré C. VIGAN A/R Mono-Couffo, le 08 mai 2023 à 08h29 Durée 3 min.

C’est par la sensibilisation que la campagne a abordé sa phase opérationnelle dans le département du Couffo. La toute première activité de ce volet a été conduite par Adidjatou Mathys, ministre du Travail et de la Fonction publique et sa collègue Véronique Tognifodé en charge des Affaires sociales et de la Microfiance. La délégation ministérielle s’est déplacée dans le Couffo pour témoigner de l’engagement du gouvernement à éradiquer le travail des enfants sous toutes ses formes, et rappeler les conséquences négatives du phénomène sur leur santé et leur avenir. Le recrutement d’enfants pour des travaux d’exploitation des carrières de gravier est une violation des dispositions légales à punir avec rigueur, prévient la délégation. Selon les dispositions du décret numéro 2011-2029 du 31 janvier 2011 portant liste des travaux dangereux interdits aux enfants, les activités d'exploitation de carrières sont classées dans la catégorie des activités de niveau de dangerosité 3. Ce qui représente, selon la ministre Adidjatou Mathys, le niveau le plus élevé de l’échelle de dangerosité. Département où l’exploitation minière est en plein essor, le Couffo est classé dans la zone rouge où l’implication des enfants dans les travaux est dénoncée. Ce département est caractérisé par l’utilisation d’un nombre considérable d'enfants sur les sites d'exploitation de carrières de gravier, confirment les membres du gouvernement.

Sombre tableau

« Sur lesdits sites, développe Adidjatou Mathys, on retrouve bien souvent les jeunes garçons dans des tâches nécessitant l'usage de la force physique continue et assidue. Tandis que les fillettes sont assignées aux activités de ramassage, de manutention et de transport de charges parfois bien lourdes». Elle note que cette situation prévaut dans le Couffo malgré les efforts consentis sur le plan national par le gouvernement en collaboration avec les parties prenantes. Ces efforts ont permis d’obtenir une tendance baissière du taux de prévalence nationale, qui est passé de 52,5 % en 2014 à 19,9 % en 2022.
Mais le gouvernement n’entend pas baisser les bras. A cet effet, Adidjatou Mathys et sa collègue Véronique Tognifodé ont averti qu’en dépit de l’importance du secteur d’exploitation des carrières de gravier pour l’économie, « la présence des enfants dans un tel environnement ne saurait être tolérée ».
En somme, les autorités du département du Couffo sont invitées à redoubler d’ardeur pour convaincre les parents de ce que « si les enfants ne sont pas à la maison, c’est qu’ils doivent être à l’école ou dans un atelier d’apprentissage pour le cas de ceux à qui on donne une seconde chance ». C’est, à en croire la délégation ministérielle, le message à porter tout au long de la présente campagne prévue pour durer quatre mois.
Outre le volet sensibilisation, la campagne recouvre, entre autres, des activités de vulgarisation des différents textes de protection des enfants, des visites d’inspection et de contrôle des conditions de vie et de travail des enfants, indique la délégation.
Relativement aux dispositifs mis en place, la ministre des Affaires sociales et de la Microfinance évoque, entre autres, la constitution des équipes des cadres représentants des ministères sectoriels et les tribunaux. Assurant que les équipes sont effectivement en alerte, la ministre Véronique Tognifodé insiste : «Si nous sommes ici, c’est qu’il y a urgence ».
A tour de rôle, Christophe
Mègbédji, préfet du Couffo et Maxime Allossogbé, maire
d’Aplahoué ont fait un rappel à l’ordre en direction des populations.
A travers une nouvelle descente sur les sites d’exploitation artisanale visités en octobre 2021 à Dévé, les ministres et représentante résidente de l’Unicef, ont constaté que cette fois-ci, le tableau est moins affligeant, les enfants n’étaient pas présents dans la chaîne de travail.