La Nation Bénin...

Edito de Paul AMOUSSOU: "Le manteau politique"

Chroniques
Edito de Paul AMOUSSOU Edito de Paul AMOUSSOU

La grâce présidentielle ou l’amnistie au profit de certains acteurs politiques en prison, Patrice Talon s’y est opposé, en réponse à une doléance à cet effet formulée hier lors de l’audience qu’il a accordée, à son initiative, aux responsables du parti Les Démocrates. Sa raison est simple : les acteurs politiques doivent répondre de leurs actes. Se voulant bon Prince, il avoue cependant sa bonne disposition à accorder la faveur d’une grâce aux exécutants, des jeunes ayant maille à partir avec la justice, étant, soutient-il, objet de manipulations les ayant amenés à commettre des forfaits.  

Suivant cette position adoptée par le chef de l’Etat, il ne faut pas prôner l’impunité pour les acteurs politiques simplement du fait de leur appartenance à la classe politique, bref se prévaloir du « manteau politique » pour se dédouaner, se soustraire à la légalité, à la justice. D’où réfute-t-il l’épithète « d’exilés politiques » revendiqués par certains acteurs politiques qui, de son point de vue, sont libres de retourner au bercail, quitte à répondre de leurs actes devant la justice.

Le manteau politique, un vernis résistant à toute épreuve, s’accommode à ‘’l’arbre à palabres’’ très favorable à ce que l’autre a qualifié de « compromis à l’africaine » ! Patrice Talon n’y est pas favorable. Et cette position se veut doctrinale chez lui.

Le manteau politique, loin de toute sérénité, n’est pas favorable au rationalisme, et fabrique des légendes urbaines. Celle d’un Sonkho au Sénégal dont on ne saura sans doute jamais si, au-delà d’un simple massage, il a réellement bénéficié des faveurs dénoncées par son accusatrice ! Celle d’un Dominique Strauss-Kahn dont d’aucuns laissent croire qu’il a été victime d’une machination politique plutôt que de ses propres travers et faiblesses.  Celle d’un Donald Trump qui tire un peu trop sur le tissu, malgré les évidences contre lui, au point de déchirer le manteau immunitaire !

Antinomiques à une telle couverture politique, Jérôme Cahuzac, après purge de sa condamnation, tente de faire son come-back en politique, et toujours en France, Nicolas Sarkozy, tout ancien chef de l’Etat qu’il est, se démène comme un beau diable avec la justice ! Et que dire d’un ministre de la Justice, jugé actuellement par ses collaborateurs, fussent-ils indirects?

Par   Paul AMOUSSOU, le 28 nov. 2023 à 08h12 Durée 2 min.
#Edito de Paul AMOUSSOU #Edito #éditorial #Editorial de la Paul AMOUSSOU