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Edito de Paul AMOUSSOU: Une histoire sans fin

Chroniques
Paul AMOUSSOU Paul AMOUSSOU

Que dire de la grand-messe annuelle organisée par l’Onu Climat dont la 28e édition vient de prendre fin à Dubaï ? Juste que le rendez-vous s’est tenu, une fois encore. Résultat de plusieurs jours de débauche d’énergie ? Un énième accord, dont la conclusion est intervenue après d’âpres négociations. Preuve de son importance et de son impact sur notre bonne vieille planète Terre ?

On ne saurait le dire, car des accords, il y en a eu jusque-là, et tous jugés décisifs, de la Cop1 organisée à Berlin en 1995 à la 28e du nom qui vient de s’achever à Dubaï. Cependant, les émissions de CO2, censées être limitées, selon de nombreux experts, ont plutôt augmenté. Il est question, aussi paradoxal que cela paraisse, d’un accroissement de plus de 50 % au niveau mondial depuis lors !  

Un tel constat fonde à tirer conclusion de ce que l’objectif initial de cette conférence dédiée aux défis climatiques, à savoir une réduction sensible des émissions de gaz à effet de serre, est encore loin du compte. Sommes-nous face à Un marché de dupes ?

Il ne faut pas s’avancer trop vite à une telle conclusion. Car, pour autant, il y a des avancées. Qui ne se réjouit pas de ce que le Fonds climatique commence à prendre forme enfin à Dubaï ?

 Le simple fait de tenir ces assises est en soi une avancée, car les défis en lien avec la sauvegarde de la planète sont mis sur la table et discutés. Et puis, il y a les accords qui en découlent, dont le principe de conclusion repose sur l’unanimité des plus de 200 participants. La Cop, c’est un formidable cénacle pour les écologistes du monde entier, l’antre démocratique par excellence. C’est du reste une agora d’abondantes et longues discussions.

Malgré les sales temps que traverse le multilatéralisme et une géopolitique internationale des plus exécrables, c’est une prouesse que 200 nations se réunissent pour parvenir à s’entendre…Et qui plus est, sur une transition écologique hors des combustibles fossiles, un triplement de la capacité de production d’énergies renouvelables et un doublement des taux d’efficacité énergétique d’ici à 2030. Au-delà de ces idiomatiques écolos, demeurent des questions organiques en suspens, en particulier sur le financement et l’adaptation des pays les plus vulnérables. Autrement dit, les résultats ne sont pas une fois encore, à la hauteur des enjeux. Mais rien d’étonnant, une telle nature des choses est dans l’ADN de la Cop : une histoire sans fin.

Par   Paul AMOUSSOU, le 15 déc. 2023 à 16h30 Durée 3 min.
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