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Editorial de Paul AMOUSSOU: Futur industriel

Chroniques
Paul AMOUSSOU Paul AMOUSSOU

La Coupe d’Afrique des nations est montée en grade. En témoigne le meilleur affichage médiatique dont elle jouit, ce qui en soi n’est pas rien, car la compétition est désormais couverte sur tous les cinq continents. Et non pas les moindres organes de presse.

Est incontestable, l’effet induit par les stars africaines du football, qui font bénéficier à la compétition continentale la lumière dont elles jouissent de par le monde. On a pu ainsi noter la présence des supporters du Nigérian Osimehn en club faire le déplacement d’Italie jusqu’en Côte d’Ivoire, rien que pour encourager leur chouchou en sélection. C’est inouï !

Ensuite, si la Can prend du relief, c’est bien aussi parce que le niveau de jeu s’est amélioré, du fait également du fort contingent de joueurs qui évoluent aujourd’hui dans les plus grands clubs du monde, notamment en Europe. En effet, les sélections africaines sont, pour l’essentiel, composées de nos jours de bataillons de joueurs expatriés. Ou à défaut en sont la charnière. Ce qui rend la différence de niveau flagrante lors du Championnat d’Afrique des nations dédié exclusivement aux joueurs évoluant sur le continent. Un bien pour un mal, dirait-on. 

Ce tableau soulève la problématique du développement de cette discipline sur le continent dont les valeurs sûres offrent leurs services ailleurs, faute de mieux chez eux. Ce qui préfigure le même schéma que les matières premières produites en Afrique et transformées hors du continent, qui ne bénéficie de ce fait pas des plus-values y associées. Cette tendance connait, il est vrai, une certaine évolution, avec de plus en plus l’implantation en Afrique de manufactures augurant d’un meilleur futur industriel.

 Mais le retard, criant, accusé en la matière ne doit être le même avec le football qui est aussi une industrie prospère. Une réponse adéquate pourrait être le développement d’un modèle économique du football conséquent sur le continent africain. Bien évidemment, un tel modèle n’a de raison d’être que s’il est attractif pour les plus talentueux, qui trouveraient intérêt ainsi à évoluer dans des clubs africains, qui n’envieraient dès lors rien aux clubs les plus illustres en Europe aujourd’hui. C’est de facto les compétitions continentales à l’instar de la ligue des champions africains, qui prendront aussi de la densité. A la tâche acharnée pour le développement, le sport est loin d’être négligeable.

Par   Paul AMOUSSOU, le 26 janv. 2024 à 10h51 Durée 3 min.
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