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Editorial de Paul AMOUSSOU: Radicalisme politique

Chroniques
Editorial de Paul Amoussou Editorial de Paul Amoussou

De quelle eau provient le poisson qui bouillonne au fond de la marmite politique française actuellement? Bien malin qui brillera par une lucide réponse à cette question pour un champion, et trouvera une épithète bien à propos à cette bêtise partisane. Il y eut la guerre de Troie, et même la guerre des boutons ! Mais de quel ordre est la guerre par laquelle s’illustrent ces politiques ? Guerre des clans ? Guerre des égos?

Il s’agit d’une absurdité, en vrai, d’une querelle de chiffonniers sous des allures d’affrontement (faussement) idéologique. Alors que la cote de la France est dégradée par les agences de notation des performances économiques, du fait d’un déficit budgétaire inquiétant, les politiques préfèrent s’étriller autour de la loi de finances! Pour des broutilles, chacun campé sur ses a priori, voire ses intérêts égoïstes chevillés au corps et non pas ceux de la France, qu’eux tous prétendent pourtant défendre.

Alors que les enjeux les plus cruciaux du pays sont en attente, ces politiciens préfèrent souligner leurs lignes de démarcation quand ce ne sont pas leurs lignes “rouges” au nom desquelles ils censurent, votent obstinément, si ce n’est aveuglément contre telle ou telle initiative législative... La France de la Ve République, taillée pour être l’anathème de la IVe République de bien triste mémoire de par l’instabilité qui la caractérise, tombe dans les travers de cette dernière, avec quatre Premiers ministres qui se sont succédé en un an à l’hôtel de Matignon, au 57, rue de Varenne, symptomatique d’une instabilité politique chronique.

Guy Mollet et compagnie de la IVe République seraient-ils ressuscités ? Ils squatteraient auquel cas, la profondeur dans le discours et la posture d’hommes d’Etat en moins, les corps de Mathilde de Panot, de Laurent Jacobelli, de Sandrine Rousseau, de Manuel Bompard ou de Jordan Bardela...

Aux yeux de ces trublions du sérail politique français, qui, sans être pour autant eux du côté lumineux de la force, le président Macron serait le Dark Vador à abattre.

On l’accuse de mener une politique en faveur des plus riches ! Quand lui jure, chose vraie d’ailleurs, de mener plutôt une politique volontariste, une politique keynésienne favorable à la réindustrialisation et à l’emploi. Dont acte des résultats positifs. Mais de cela, personne n’en parle. Certainement pas ses adversaires qui stigmatisent la réforme des retraites, sans indiquer les bonnes recettes pour combler le trou de la sécurité sociale. Quiproquo ou désaccord idéologique? Les adversaires de Macron tablent sur les détails pour vitrioler sa politique et manœuvrent à renverser la table, nourrissant le secret dessein et néanmoins empressé de lui succéder. Ceci découle d’une forme de radicalisation perceptible dans les arcanes politiques, en France et ailleurs, de nos jours. Une radicalisation que les protagonistes s’efforcent de faire passer pour une forme de conviction, sur fond de démagogie et de populisme. Jean-Luc Melanchon, en France, en est l’expression la plus révélée ! Au Bénin où l’opposition vote systématiquement contre la loi de finances, on note le même phénomène mis en relief par une certaine irascibilité contre les réformes et la réclamation récurrente des assises nationales.

Par   Paul AMOUSSOU, le 16 déc. 2024 à 07h08 Durée 3 min.
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