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Editorial de Paul AMOUSSOU: Un mal pour un bien?

Chroniques
Editorial de Paul Amoussou Editorial de Paul Amoussou

Il a représenté son pays, il faut croire, avec beaucoup de dignité. Il a servi, suivant le serment prêté et suivant les réalités et circonstances du grand maître de tout : le temps. Il a fait le job, à en croire les données qui témoignent d’avancées notables dans le pays, depuis qu’il a pris le pouvoir : infrastructures, emploi, économie, etc. Rien que pour ces considérations, il faut rendre justice à Macky Sall, pour peu qu’on débarrasse son action à la tête du Sénégal des hiatus dont certains sont exagérés.

Consubstantiel à sa fonction, il a même fait le « sale job » suivant la formule employée par Patrice Talon parlant de ces décisions et options que l’on prend en étant chef d’Etat, et qui peuvent heurter des sensibilités, déranger des intérêts, prendre à rebrousse-poil les croyances les plus évidentes… L’histoire lui rendra justice, si le désamour que son successeur connaitra, très vite, ne le fait pas bien avant.

Héraut du changement attendu et du développement espéré par tout un peuple qui a placé ses espoirs en lui, à sa prise de pouvoir, il connaitra très vite le revers de cette vague de popularité de laquelle il descendra rapidement, chahuté par une opinion qui lui reproche, entre autres, de ne pas avoir déclaré qu’il ne briguerait pas un troisième mandat, aussitôt le deuxième mandat pris. Un procès en sorcellerie auquel on n’échappe pas sous les tropiques de nos jours, pour autant qu’on jure comme Talon qu’on effectue son second mandat et non le deuxième devant conduire potentiellement à un troisième. La précision sémantique, même toute méticuleuse, n’y fait rien !

Demeure cependant, mue on ne sait par quelle énergie, cette sorte de suspicion à tort ou à raison, devenue paranoïaque et donc quelque peu pathologique en Afrique désormais, encore plus avec les réseaux sociaux. Elle a le chic de miner l’action publique et distraire de l’essentiel, en pétrifiant l’opinion autour de la lancinante et virale question à propos des présupposées intentions d’un chef d’Etat qui en est à son second mandat : sera-t-il ou ne sera-t-il pas candidat à un troisième mandat ? Un mal pour un bien ? La problématique reste entière, au-delà des amphétamines discursives, notamment sur les réseaux sociaux. Tout comme les velléités de certains de nos dirigeants à s’accrocher au pouvoir ! Au demeurant, l’alternance n’aura de sens que si un réel contenu lui est donné, ajouté à la tenue à bonne date des élections…

Par   Paul AMOUSSOU, le 25 mars 2024 à 05h15 Durée 3 min.
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