La Nation Bénin...
Il
a représenté son pays, il faut croire, avec beaucoup de dignité. Il a servi,
suivant le serment prêté et suivant les réalités et circonstances du grand
maître de tout : le temps. Il a fait le job, à en croire les données qui
témoignent d’avancées notables dans le pays, depuis qu’il a pris le pouvoir :
infrastructures, emploi, économie, etc. Rien que pour ces considérations, il
faut rendre justice à Macky Sall, pour peu qu’on débarrasse son action à la
tête du Sénégal des hiatus dont certains sont exagérés.
Consubstantiel
à sa fonction, il a même fait le « sale job » suivant la formule employée par
Patrice Talon parlant de ces décisions et options que l’on prend en étant chef
d’Etat, et qui peuvent heurter des sensibilités, déranger des intérêts, prendre
à rebrousse-poil les croyances les plus évidentes… L’histoire lui rendra
justice, si le désamour que son successeur connaitra, très vite, ne le fait pas
bien avant.
Héraut
du changement attendu et du développement espéré par tout un peuple qui a placé
ses espoirs en lui, à sa prise de pouvoir, il connaitra très vite le revers de
cette vague de popularité de laquelle il descendra rapidement, chahuté par une
opinion qui lui reproche, entre autres, de ne pas avoir déclaré qu’il ne
briguerait pas un troisième mandat, aussitôt le deuxième mandat pris. Un procès
en sorcellerie auquel on n’échappe pas sous les tropiques de nos jours, pour
autant qu’on jure comme Talon qu’on effectue son second mandat et non le
deuxième devant conduire potentiellement à un troisième. La précision
sémantique, même toute méticuleuse, n’y fait rien !
Demeure
cependant, mue on ne sait par quelle énergie, cette sorte de suspicion à tort
ou à raison, devenue paranoïaque et donc quelque peu pathologique en Afrique
désormais, encore plus avec les réseaux sociaux. Elle a le chic de miner
l’action publique et distraire de l’essentiel, en pétrifiant l’opinion autour
de la lancinante et virale question à propos des présupposées intentions d’un
chef d’Etat qui en est à son second mandat : sera-t-il ou ne sera-t-il pas
candidat à un troisième mandat ? Un mal pour un bien ? La problématique reste
entière, au-delà des amphétamines discursives, notamment sur les réseaux
sociaux. Tout comme les velléités de certains de nos dirigeants à s’accrocher
au pouvoir ! Au demeurant, l’alternance n’aura de sens que si un réel contenu
lui est donné, ajouté à la tenue à bonne date des élections…