La Nation Bénin...

L'éditorial de Paul AMOUSSOU: Dr No

Chroniques
Editorial de Paul Amoussou Editorial de Paul Amoussou

Dr No. Dans le film éponyme, l’espion le plus glamour sur grand écran, James Bond est confronté à Dr Julius No, qui manœuvre pour saboter le lancement spatial américain depuis Cap Canaveral. Toute proportion gardée, le parti Les Démocrates qui, comme prévu, s’illustre par son vote systématique contre toute initiative législative gouvernementale, n’est pas loin d’un tel script, le glamour en moins.

Si l’on demeure dans le registre cinématographique, il y a bien aussi ce personnage qui s’illustre par son ‘’nein’’ compulsif à toute requête, ou encore l’acariâtre Tati Danielle dont la légende vante le caractère : ‘’elle ne vous connait pas, mais elle vous déteste déjà !”.

Idem pour le parti Les Démocrates : ses députés ne veulent pas connaître les utilités du budget de l’État, qu’importe ses mesures sociales, ils votent contre! Qu’importe la construction de nombreuses routes prévues pour 2024, à l’instar de la route Natitingou-Kouandé, actuellement un brise-reins et véritable enfer pour ses usagers! Peu importe les dotations pour assurer des repas chauds dans les cantines scolaires...

Le hic, à propos du budget 2024 de l’État, est que les amendements dudit parti ont été pris en compte, jure le ministre en charge des Finances, qui souligne son caractère inclusif. Le mystère devient total dès lors qu’on apprend qu’au terme des travaux en commission, Les Démocrates ont voté favorablement avant de hisser le drapeau du ‘’Non’’ au cours du vote en plénière. Quels sont les déterminants d’une telle attitude pour la moins paradoxale ?

De ce qui filtre des coulisses du parlement, il s’avère que la politique politicienne a pris le pas sur toute autre considération à l’avantage des mandants de ces députés. Vieux truc bien connu, pour se poser en politique, il faut s’opposer ! Mais cette recette a vécu et n’est pas utile à toutes les sauces.

D’autant que, question à 1000 dollars, en rejetant les initiatives législatives de la majorité parlementaire, on se demande par quelle alchimie la minorité espère, elle, bénéficier des appuis nécessaires notamment pour le vote d’une loi d’amnistie portée par Les Démocrates au profit de leurs partisans ?

La fonction d’une opposition est-elle de prendre à la lettre son statut et de s’illustrer par une opposition systématique ? Les pratiques observées dans les démocraties établies attestent du contraire. Le parlementarisme débouche bien souvent sur des compromis. Tel est d’ailleurs le substrat d’un parlement. Il faut parlementer pour aboutir à des avancées au profit du pays. Rester sur son quant-à-soi, est narcissique et égoïste. Un tropisme qui finit par frôler l’extrémisme.

Par   Paul AMOUSSOU, le 11 déc. 2023 à 04h06 Durée 2 min.
#éditorial de Paul Amoussou #Paul Amoussou