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Coopération bénino-néerlandaise: Le partenariat culturel bénino-néerlandais prend son envol

Culture
La culture comme levier de développement, le Bénin l’expérimente  fort bien et en tire déjà des dividendes La culture comme levier de développement, le Bénin l’expérimente fort bien et en tire déjà des dividendes

Les relations séculaires entre le Bénin et les Pays-Bas ne se focalisent plus seulement sur les domaines traditionnellement connus. Les deux pays, forts de leurs passé et histoire communs, projettent une collaboration au plan culturel. A cet effet, une mission néerlandaise séjourne dans les prochains jours avec en toile de fond des activités culturelles. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 29 nov. 2023 à 01h39 Durée 4 min.
#Coopération bénino-néerlandaise #Le partenariat culturel bénino-néerlandais

Un passé commun mais douloureux et important pour les deux pays. Une page noire qui mérite d’être reconnue pour permettre de construire un avenir durable sur la base de cette histoire. C’est ainsi que Joris Jurriens, ambassadeur des Pays-Bas près le Bénin présente le tableau des relations culturelles que le Bénin amorce avec son pays. Pendant longtemps, le Bénin et son pays ont coopéré dans de nombreux domaines de développement avec des résultats probants sans garder un œil sur la culture. Désormais, ils veulent y travailler. Les discussions avec le ministère en charge des Arts évoluent à ce propos et accouchent déjà de projets. Cette relation, le diplomate néerlandais la veut baser sur l’inclusivité et n’a de cesse de rappeler que les peuples des deux pays ont des liens historiques et culturels forts. L’année 2023 se veut même symbolique à plus d’un titre, soutient Joris Jurriens qui rappelle que les Pays-Bas ont célébré cette année, les 150 ans de l’abolition de l’esclavage. Occasion saisie par le roi pour « présenter ses excuses pour l’esclavage ». Cela est important parce qu’une partie du royaume a une forte histoire relationnelle avec le passé de l’esclavage. Du côté du Bénin, soutient-il, des manifestations en lien avec la même thématique ont eu lieu.

Autant d’éléments qui l'amènent à soutenir la nécessité d’une franche collaboration au plan culturel, tant les deux pays ont à partager pour mieux s’engager pour le futur.  Cette « page noire », l’ambassadeur appelle à l’embellir par une bonne connaissance des deux peuples à travers diverses actions et initiatives. « Promouvoir un futur meilleur par la culture pour construire une société inclusive», telle sera l’exhortation finale de l’ambassadeur qui annonce la venue prochaine à Cotonou de deux personnalités du monde culturel de son pays. John Leerdam et madame Peggy Brandon viennent à Cotonou un peu comme pour booster cette coopération qui nait avec les dents, dans le but de servir les arts et la culture du Bénin et des Pays-Bas. 

Compagnonnage bénéfique

Côté Bénin, on se tient prêt pour le challenge. La politique d’ouverture et de promotion de l’identité culturelle actuellement conduite par les responsables en charge de ces secteurs en est la preuve. La culture comme levier de développement, le Bénin l’expérimente fort bien et en tire déjà des dividendes, assure au nom du ministre, son conseiller technique Florent Couao Zotti.  « Nous avons amorcé une nouvelle phase de cette coopération en articulant nos préoccupations sur la culture. Nous sommes très heureux de commencer cette coopération… Nous partageons avec les Pays-Bas une histoire certes un peu douloureuse mais qui a permis de construire des ponts, de générer de nouvelles coutures historiques et artistiques qui nous permettent aujourd’hui de regarder dans la même direction», apprécie-t-il. Ce nouveau compagnonnage avec la culture dans toute sa globalité plait bien à Florent Couao Zotti. « Nous aimerons faire des partages, des renforcements de capacités, prendre la mesure de ce que les Pays-Bas peuvent nous apporter en matière de structuration des industries culturelles pour partager ce qui est fait là-bas », poursuit-il. L’histoire douloureuse de ces deux peuples, selon lui, a généré une nouvelle culture et a permis d’enrichir le monde à travers des entités à la fois cultuelles et culturelles. Il faut donc exploiter cette proximité culturelle pour initier des projets de création comme par exemple celui d’un musée de l’esclavage, projette-t-il. 

Léopold Messan, un des acteurs clés de cette collaboration  naissante a honoré à Cotonou le rendez-vous de la conférence de presse qui a permis de dévoiler le premier projet de cette nouvelle coopération. Il en est heureux et surtout fier de voir que le vodoun sera révélé autrement. Aussi, ne cache-t-il pas sa joie de voir que le patrimoine culturel aussi bien du Bénin que du Togo sera mis en lumière.

Rendez-vous culturel

Pour Carole Borna, Conseiller technique aux arts du ministre en charge du secteur, il y a lieu d’accompagner cette initiative. Et le premier projet que vient d’accoucher cette coopération naissante « annonce de belles perspectives ». Littérature, vodoun, musique, arts… Tout doit être mis dans la balance pour rendre cette coopération bénéfique aux deux parties. Heureuse, elle l’est enfin des prémices d’une collaboration qui promet plus de visibilité à l’histoire liée à l’esclavage.

Vendredi 1er décembre prochain, au cours d’une soirée culturelle, Ekue Léopold Messan et Harmony's Brass Band conteront l’histoire de l’esclavage et ce qui le lie au vodun et à la musique moderne à travers le livre du néerlandais Leendert van der Valk. Ceci, à l’occasion d’une conférence musicale autour de la thématique de l’influence du vodun sur la musique par l’esclavage. Dans son livre « Voudou : de la Nouvelle-Orléans à Cotonou au rythme des dieux», Leendert van der Valk voyage en effet de la Nouvelle-Orléans à Haïti, Curaçao, au Suriname, au Togo et au Bénin, à la recherche de la relation entre le vodun et la musique moderne. Tout ceci reste à découvrir à l’occasion de cette soirée.