La Nation Bénin...
Que
faire pour le décollage des Industries culturelles et créatives (Iccs) ? Les
réponses à cette interrogation et à bien d’autres ont été au cœur de la
conférence nationale organisée par les acteurs culturels béninois. Mardi 20
août à Cotonou, l’acte ultime de ces séries de rencontres a été scellé, ouvrant
ainsi de nouvelles perspectives pour le secteur.
Le
Bénin peut profiter du pouvoir inestimable de la culture pour bâtir son
développement. Les acteurs du secteur en sont convaincus et y travaillent.
C’est aussi dans cette dynamique que la récente Conférence nationale des
Industries culturelles et créatives (Iccs) a été organisée avec la participation
en présentiel et en virtuel de centaines d’acteurs de tous les secteurs des
arts et de la culture. La rencontre s’est voulue une occasion d’écoute, de
partage et de solutions pour faire du secteur culturel un levier de
développement du pays. Les acteurs culturels quêtent aussi un mieux-être
personnel et individuel, fatigués qu’ils sont de végéter dans la misère. Pour
densifier le contenu de ce qu’ils ont appelé « la Bible des solutions des Iccs
au Bénin », tous les secteurs ont été passés au crible. Du cinéma à la mode en
passant par les arts visuels, la peinture, la photographie, les médias
spécialisés culture…, rien n’a été omis, tant le besoin de dégager des
solutions aux maux des Iccs était important.
Des
panels successifs de professionnels avertis se sont succédé dans l’exercice
avec, à l’arrivée, une belle brochette de propositions. Au total, 135
panélistes ont assuré l’animation des débats. La Conférence nationale des
industries culturelles et créatives tenue, du 1er au 20 août dernier, s’est
révélée une attente de longue date aussi bien pour les acteurs du Bénin que
ceux d’ailleurs. Par milliers, ils se sont joints aux discussions qui pour
apporter des propositions, qui pour des interrogations.
Les
organisateurs eux n’en espéraient pas moins. Éric Gbèha dont on connait aussi
bien le profil que l’expertise en matière d’Iccs a préféré tendre la perche aux
siens pour mieux les écouter. Le comité d’organisation dont il a eu le lead se
félicite en tout cas à l’arrivée. Le bilan est apaisant. « Ce pouvoir
inestimable qu’est la culture, désormais auréolé par la créativité elle-même en
métamorphose accélérée par un contexte technologique ultra dynamique, est une
réelle force pour les pays comme le nôtre dont la richesse culturelle dans sa
diversité inouïe demeure une baguette magique à juste maîtriser pour un salut
populaire», dit Éric Gbèha à l’ultime session, celle-là en présentiel pour
faire le point de la conférence. «L’attention accordée aux industries
culturelles et créatives à travers les assises en fin de tenue est bien utile
», se satisfait-il aussi.
Face aux enjeux économiques actuels, « nous avons décidé de rompre avec le silence et d’oser inciter les acteurs animant les industries culturelles et créatives au Bénin, avec pour objectif principal de contribuer au développement dudit secteur, un véritable levier de création de richesse et d’emplois au Bénin », poursuit-il, évoquant toujours le bilan de la conférence. Diagnostiquer les maux et les causes du sous-développement du secteur, proposer des solutions en lien avec les pôles en interaction avec la mobilisation de l’Etat, des institutionnels, du secteur privé, des acteurs culturels des différents sous-secteurs des Iccs… sont quelques-unes des étapes déjà franchies. Lancer la plateforme des Iccs www.kultubook.com permettant à chaque acteur d’ouvrir son espace culturel et créatif pour se faire connaître, organiser des rencontres et monétiser son savoir-faire et enfin, porter sur les fonts baptismaux la Maison des Iccs du Bénin (Miic Bénin) sont celles à suivre.
L’un
des artisans discrets de cette organisation faite sur fonds propres des
acteurs, Abdel Hakim Lalèyè, promoteur de Laha Editions, a tenu personnellement
à être à la séance de restitution.
«
Nous devons garder à l’esprit qu’en plus de la culture, l’économie créative est
un vecteur de croissance viable pour tous les pays en général et en particulier
pour les pays en développement. Davantage de données et de politiques
innovantes et multidisciplinaires sont toutefois nécessaires pour accroître sa
contribution au développement». Cette exhortation, Eric Gbèha a tenu à la faire
aussi pour rappeler combien l’économie créative contribue aux objectifs de
développement durable, en particulier les Objectifs 1 (élimination de la
pauvreté), 5 (égalité des sexes), 8 (travail décent et croissance économique),
9 (industrie, innovation et infrastructure), 10 (réduction des inégalités), 11
(villes durables), 12 (modes de consommation et de production durable). Il fait
également un lien entre la conférence et les ambitions du gouvernement.
Celle-ci s’arrime bien aux Pag, pense-t-il, notamment dans l’ambition de faire
de la culture un moteur de croissance économique au profit du Bénin et de tous
les Béninois. Désormais, plus rien ne devrait plomber l’envol des Iccs au
Bénin. Tous les instruments ou presque sont disponibles dans les mains des
acteurs pour y arriver