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Exposition « Nov’art » au Novotel de Cotonou: Louis Oké-Agbo émerveille avec son art-thérapie

Culture
Des œuvres qui questionnent et révèlent le pouvoir  de la femme dans ... Des œuvres qui questionnent et révèlent le pouvoir de la femme dans ...

L’art comme thérapie pour guérir des maux sociaux ainsi que des troubles chez certaines personnes. C’est ce qu’expérimente le photographe Louis Oké-Agbo. Certaines de ses œuvres retiennent l’attention du public et des connaisseurs des milieux d’art depuis quelques jours. La saison en cours de l’exposition Nov’art donne en effet à apprécier plusieurs de ses réalisations. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 22 févr. 2024 à 04h37 Durée 3 min.
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Certains de ses modèles sont identifiables ; d’autres ne le sont pas. Quelques-uns sont pris dans des rôles de divinité pour passer des messages. Ici, on célèbre le pouvoir de la vie et de la mort. Là, la puissance de la femme est mise en exergue. Une autre œuvre évoque la protection de la nature. L’écologie autant que la vie, la déité sont présentes sur certaines photographies. En somme, la vie se célèbre sur la vingtaine d’œuvres que présente le photographe Louis Oké-Agbo pour l’exposition Nov’art au Novotel de Cotonou. L’exposition des œuvres de l’artiste draine depuis quelques jours, de nombreux amateurs d’art. Si le vernissage de l’exposition s’est voulu un franc succès avec une remarquable présence des grandes têtes du milieu des arts et de la culture du pays, sans oublier les galeristes, les amateurs de belles œuvres et autres commissaires qui y avaient effectué le déplacement; les jours qui ont suivi ont vu davantage de monde défiler.

Un engouement qui se comprend, quand on sait que l’œuvre de Oké-Agbo ne peut plus s’assimiler à une simple photographie. Il va au-delà, et son art se pose sur trois grandes dimensions. La première porte sur ses modèles. Il ne va pas les chercher. La plupart, il les a ramassés dans les rues, errants, souffrant pour certains de troubles psychologiques et pour d’autres, d’affections qui les mettent quelque peu en parallèle avec la vie sociale. «Je ne voyais pas la folie chez eux, mais plutôt une forme de beauté dans leur comportement et surtout, une liberté. Et puis la manière dont ils s’habillaient avait quelque chose d’esthétique et c’est comme ça que je me suis mis à les photographier. », explique-t-il. 

Questionnements

Sur ces « marginaux » que la société laisse en rade et qui par conséquent sont exclues de l’art, Louis pose son objectif. Mais il ne s’arrête pas là. Il leur tend la main et leur ouvre les portes de son art-thérapie à la périphérie de Porto Novo. Là-bas, ils se connectent à la matière artistique et la plupart d’entre eux développent des talents divers. Le deuxième élément du succès des œuvres de ce photographe, c’est sa technique toute particulière qui allie des éléments de la nature, les capte dans leur décor quotidien avant d’y projeter les modèles. Cela rend son art singulier et l’affiche à mi-chemin entre la photographie et la peinture. Enfin, Louis joue sur des éléments abstraits pour porter le message qu’il confie non seulement à ses œuvres, mais aussi à ses modèles. Cela transparait par exemple, lorsque des visages voilés par des perles, renvoient à des divinités que le photographe ne nomme pas ; lorsqu’il fait porter deux chapeaux à la femme pour indiquer son pouvoir et sa maternité ; ou encore quand il fige le regard innocent de l’enfant ou celui rêveur du jeune garçon…

Unicité, Houétanou, le visage décalé de l’histoire, retour d’effet, sagesse élue… Ce sont là quelques-unes des réalisations qui ont capté l’attention des visiteurs. En les parcourant, on s’interroge, parce que ces œuvres inspirent des questionnements.