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Formation au profit des artiste: Faire du patrimoine l'élément primordial des œuvres artistiques

Culture
Par   Josué F. MEHOUENOU, le 05 mai 2015 à 05h41

A l’heure de la mondialisation, le Bénin doit se distinguer dans le secteur culturel par la qualité et la facture de ses œuvres. Il leur faut avoir une touche originelle, une marque distinctive. L’association Africa’Racine et l’Association des éditeurs de presse culturels du Bénin ont fait de cette préoccupation leur cheval de bataille et s’emploient de plus en plus à outiller les artistes à cet effet. Jeudi 30 avril dernier au Centre culturel Arttistik Africa de Agla, une cinquantaine d’artistes était à l’école de ce savoir et visiblement, ils s’en sont sortis ragaillardis.

Le thème de l’atelier de formation initié par l’association Africa’Racine et l’Association des éditeurs de presse culturels du Bénin à première vue, manque de pertinence, puisqu’il semble relever d’une évidence. En effet, organiser un atelier de formation au profit d’une cinquantaine d’artistes de toutes catégories et des acteurs culturels sur «Importance pour les artistes de s’inspirer du patrimoine » dans la création de leurs œuvres paraît étonnant, surtout dans un contexte béninois. Pourtant, c’est une œuvre de grande importance qu’ont accompli les initiateurs de cette rencontre.
En effet, contrairement à ce que laisse croire le travail de certains artistes, le patrimoine béninois n’est pas aussi présent dans les oeuvres. Beaucoup de créations ne sont qu’une copie plate, souvent mal réalisée des œuvres ou productions réalisées par d’autres artistes. A défaut, ce sont alors des œuvres inspirées par les cultures d’ailleurs et qui logiquement, écartent le public béninois qui lui ne s’y retrouve pas.
Entre ce qui devrait être la réalité, le fossé est donc profond. Si énorme d’ailleurs que si on ne fait rien, le made in Bénin pourrait s’effacer sans qu’on s’en rende compte. L’initiative de ces deux associations via ce projet piloté par Franck Raoul Pedro est donc salutaire et Ousmane Alédji, hôte de la formation y voit «un projet significatif» qui va en faveur des artistes et qui les orientent vers les fondamentaux. Pour le responsable du projet, Franck Raoul Pedro, il est donc question de «réfléchir ensemble aux éventuelles opportunités qu’offre le patrimoine» pour faciliter le travail aux artistes. Et, à un moment où les TICs font de l’invasion, «il urge de préserver nos cultures et de les mettre à l’abri pour construire une identité culturelle » et « pour ne pas être absent sur le marché des arts», plaide-t-il alors. La représentante du Fonds d’aide à la Culture à cette occasion, ne s’écarte pas elle aussi de cette logique. « Chaque pays se doit d’apporter son originalité à son art », soutient celle-ci.
C’est justement pour parvenir à ce résultat que cette formation est initiée et le communicateur identifié pour entretenir les impétrants était tout aussi bien trouvé. Hermas Gbaguidi dont les réalisations portent toujours une touche et des saveurs à la béninoises, a été invité pour les entretenir sur l’importance du patrimoine national. Pour lui, les producteurs d’œuvres de culture du Bénin ont la nécessité d’ingurgiter l’ADN du patrimoine béninois à leurs réalisations. Ensuite, explique-t-il, il y a que des enjeux subsistent à ce propos. Il y a d’abord les enjeux esthétiques, puis ceux sociaux et économiques, soutient le communicateur. Réussir alors un tel cocktail autour de la réalisation des œuvres artistiques suffirait d’abord à valoriser le patrimoine national, puis ensuite à donner une connotation originelle aux œuvres et enfin à mieux les promouvoir sur le marché mondial, n’en déplaise à la mondialisation et autre globalisation.