La Nation Bénin...

Formation de courte durée avec l’expert Liu Cong: Un mois pour s’initier aux danses chinoises

Culture
Par   Josué F. MEHOUENOU, le 19 juil. 2015 à 17h32

La coopération sino-béninoise fait une place de choix aux échanges culturels entre les deux pays. Alors que jusque-là, la danse semble avoir été le parent pauvre de cette coopération, c’est elle qui est désormais sous les feux de la rampe et à la faveur d’une courte session de formation lancée samedi 18 juin dernier au Centre culturel chinois de Cotonou, l’opportunité est donnée à la jeunesse béninoise de se faire former en danses ethniques et classique chinoises.

Le Centre culturel chinois de Cotonou ouvre dès ce jour, ses portes pour une formation de courte durée en danses au profit des Béninois, des jeunes en l’occurrence, notamment ceux qui sont portés vers cet art. Cette formation, dont le lancement officiel a eu lieu, samedi dernier dans la salle polyvalente dudit centre, s’inscrit dans le cadre de la coopération culturelle entre les deux pays. Laquelle s’est voulue assez dynamique ces dernières années, notamment au plan culturel sur fond d’échanges d’expériences et de brassage. Mais pour ce qui concerne la danse, elle n’a pas été particulièrement priorisée, sauf qu’il y a trois ans, l’un des maîtres chorégraphes du ballet national du Bénin était en Chine pour des formations en danses traditionnelles béninoises. Et c’est sans doute dans le cadre des séances de renforcement de capacités que l’expert chinois Liu Cong séjourne actuellement à Cotonou. Venu de la ville de Chengdu dans la province de Sichuan, le jeune formateur a eu un bref échange, samedi dernier, avec de jeunes béninois et des danseurs du ballet fédéral du Bénin, en présence du directeur du Centre culturel chinois, Bai Guangming et du directeur de la promotion artistique et culturelle, Patrick Idohou. Occasion pour lui d’expliquer quelques spécificités des danses de son pays et même de se livrer à des démonstrations qui du reste, ont été très appréciées par le public.

Pleins feux sur les danses chinoises

Avec adresse, souplesse et maestria, Liu Cong a exécuté plusieurs danses dont l’une des plus importantes est sans doute celle des Mongoles. Celle-ci, a-t-il expliqué, donne un esprit reposant et permet de beaucoup faire mouvoir le corps. Elle frise même l’acrobatie dans une certaine mesure sans l’être vraiment. Mais toujours est-il que le public a été très vite séduit par la démonstration faite par l’expert chinois, au regard des mouvements dessinés par le corps de Liu Cong lors de sa prestation.
La danse tibétaine aura retenu aussi les attentions. Celle-ci a pour spécificité de tirer vers le bas, a dit l’expert. Les mouvements de cette danse se font à partir des genoux et le corps est souple et plat pendant son exécution. La danse tibétaine laisse entrevoir une certaine relation avec la religion boud-dhiste et cela, Liu Cong l’a confirmé pendant sa démonstration, avant d’expliquer au public que les Tibétains la dansent avec des chaussures toutes particulières. La danse des Thaï qui permet aux danseuses d’imiter le paon, puisqu’entraînant des mouvements semblables à ceux de cet oiseau, a été le dernier évoqué par celui qui fera dès ce jour office de formateur, avant d’enchainer avec la danse classique de son pays. A ce niveau, Liu Cong a soutenu que ces danses ont été héritées de l’antiquité mais ont été réformées et modernisées au fil du temps.

Une très riche tradition

Le Bénin étant aussi un pays doté de nombreuses danses et une très riche tradition, le représentant du ministère en charge de la Culture à ce lancement, Patrick Idohou a invité les membres du ballet fédéral présents à offrir une improvisation avant son intervention. En trois minutes, devant les pas exécutés par les danseuses, les danseurs qui battaient mains et poitrines, le public était debout et applaudissait, pendant que sidéré, l’expert chinois s’essayait vainement de se mettre dans la cadence du Akonhoun en exécution. Au cours du mois de la formation qu’il aura avec les impétrants, il finira certainement par s’y faire. Et ce ne serait que pour la vitalité de la coopération entre les deux pays. Laquelle est franche et ponctuée de nombreuses réalisations, estime Patrick Idohou.