La Nation Bénin...
C’est
une voix bien connue de la scène musicale nationale et même internationale qui
tend à devenir un visage imposant dans le monde du business. Richard Flash,
auteur-compositeur et producteur, désormais entrepreneur, prend ses marques et
veut surtout compter aujourd’hui et demain.
Il
aurait pu faire carrière dans la couture. Il en a les aptitudes et a été formé
pour. Il a d’ailleurs un goût vestimentaire très prononcé qui se laisse
apprécier à chacune de ses apparitions. Mais c’est au virus de la musique qu’il
a succombé.
Beaucoup
pensent que c’est la passion pour l’animation de l’ex-employé de Radio Star qui
l’a conduit à la musique, mais c’est plutôt le contraire. « Je chantais déjà
avant d’arriver à l’animation », rectifie-t-il. Ancien choriste sur une
paroisse à Zogbo, sa voix de charmeur a très tôt séduit dans le milieu
scolaire. Pour les compétitions inter-scolaires, Richard était souvent
sollicité pour jouer « les mercenaires ». Suivra l’aventure animation dans les
bars pour se faire de petits sous. A cette époque, le jeune homme au corps
frêle ne pensait ni carrière ni musique. Mais c’est dans un bar de Cotonou
qu’il se fera repérer par l’ex-promoteur de radio Star, de regrettée mémoire,
qui lui tend la main pour une aventure sur les ondes. Il ne s’y connaissait
pas, mais son futur employeur, sous le charme de sa voix a tôt fait de le
convaincre que l’aventure en valait la peine.
«
Un jour, on est venu me réveiller à six heures pour dire que ça y est, la radio
a eu l’approbation de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication
et qu’il fallait un animateur. C’est comme ça que je me suis retrouvé sur Radio
Star », confie-t-il. La suite de cette aventure, les auditeurs de la radio de
l’Etoile rouge s’en souviennent sans doute. Des nuits torrides bercées par
l’ex-animateur sur des sonorités sensuelles des quatre coins du monde. Richard
Flash a régalé les auditeurs et cela n’a pas été sans influence sur la carrière
musicale qu’il a embrassée un peu plus tard. « Tout le monde a apprécié ce
passage. C’est pour vous dire que chaque fois que j’entreprends quelque chose,
je le fais avec soin. J’aime toujours que ce soit bien fait et que ça laisse des
traces. C’est ce qui a donné aussi cette valeur à l’animation que je faisais à
Radio Star, c’est la rigueur dans le travail», explique-t-il.
Quand personne n’y croyait
Aussi
bizarre que cela puisse paraitre, très peu de gens ont cru en lui quand il a
voulu embrasser la carrière musicale. Du cercle d’amis à celui de la famille,
l’animateur malgré ses atouts n’a pas réussi à rallier grand monde à sa cause.
« Quand j’ai décidé de m’engager dans ce projet de musique, personne, jusque
dans ma famille, n’y a cru. Il n’y avait que moi qui croyais en ce que je
faisais et il n’y a que moi qui cherchais les moyens pour pouvoir m’imposer et
il n’y a que moi qui me suis donné ces moyens-là », se souvient-il. Pour le
jeune homme, à peine la barre des trente ans franchie, il faut un mental
d’acier pour tenir. « Il faut croire en ses rêves », conseille-t-il. C’est
toujours au nom de cette philosophie qu’il a rallié Cotonou alors qu’il avait
été envoyé à Abidjan se faire former en couture. Formation faite, diplôme obtenu,
il se fait engager, selon le récit qu’il en fait, dans l’atelier d’un couturier
burkinabè pour « jober ».
«
Je travaillais tous les jours de 9h à 18h pour gagner 2000 francs Cfa et je
prenais 1000 francs pour faire une tontine pour pouvoir payer le studio et
aller faire ma première maquette ». De retour à Cotonou avec ladite maquette,
il s’offre quelques scènes, notamment la célèbre émission télévisée «
Télé-millions » avec Steve Facia à l’époque. « J’ai continué à y croire malgré
tout», soutient-il. Autre élément motivateur dans cette quête absolue de
réussite, le décès de ses parents. D’abord le père, quand il avait onze ans et
bien plus tard sa mère. « Je savais qu’il fallait se donner soi-même les moyens
pour y arriver ». Homme à tout faire, Richard Flash dit l’avoir été. C’est cela
qui explique les nombreux petits métiers qu’il a dû enchaîner pour joindre les
deux bouts sans jamais rien attendre de personne. «Je me suis forgé à y croire…
C’est vrai que sur le chemin, vous allez rencontrer des gens qui à un moment
donné vous aideront mais sans forcément y croire parce que vous êtes gentil ou
parce qu’ils vous aiment bien », indique l’artiste.
Mais
lui en tout cas y croyait comme il le confesse aujourd’hui. Et ce sera l’atout
majeur. C’est fort de cet atout qu’il débarque à Paris. Première porte à
laquelle il frappe, celle de son ami Jimmy Houétchinou. Richard avait eu le
loisir de jouer sur les ondes de la radio, la plupart des artistes
internationaux produits par ce dernier. « Je lui ai dit que je voulais faire un
album et il ne m’a pas cru. Mais il a payé quand même le studio et il m’a dit
d’aller voir l’arrangeur», explique-t-il. Mais, son pote n’est jamais venu le
voir en studio. Il n’y croyait pas. Il avait voulu, semble-t-il, payer sa dette
envers le zoukeur en rendant possible son accès au studio. « Il n’est jamais
arrivé en studio parce que je pense qu’il voulait me rendre l’ascenseur mais
sans trop croire à ce que je voulais faire», laisse entendre Richard.
Carrière musicale
Mais
l’amitié étant ce qu’elle est, Jimmy se déplace en studio à l’heure du
mastering. Il en était épaté. « Kissto», son premier album venait ainsi de voir
le jour. Sept titres: «Demoiselle », «Sentimalove», « Portocoles», « Kissto »,
«Heminonsson», «Naufragés», « Fini ». Place donc à la promo. Sur les ondes et
aux quatre coins du monde, selon qu’il en a eu l’opportunité, Richard qui
venait de rejoindre la caste des artistes du zouk-love voit son jeune visage
s’afficher un peu partout. A propos du choix, il se justifie. « Je suis arrivé
au Zouk parce que je me suis dit qu’il fallait essayer quelque chose que
personne ne faisait au Bénin et qu’il y avait une chance pour que cela marche,
et je ne me suis pas trompé, ça a marché». Ayant fait la preuve de son talent,
son ami Jimmy restera un soutien de taille pour sa promo et celui de l’album
aussi. Sauf que son séjour parisien n’est pas consacré qu’à la musique. Parti
du Bénin par le truchement d’une relation amoureuse, l’artiste va donner aussi
du temps à sa vie de couple.
Depuis
il a enchaîné d’autres réalisations. En 2004, «Zékêmi», son deuxième album
s’est voulu autant réussi que le premier, avec des titres comme « Zékêmi,
Racines, Aka besoin an ?, Nan dawé…». Il a fallu attendre encore six ans pour
avoir « Kpatagnon», le dernier en date. Album de maturité, il a contribué à
confirmer son talent avec entre autres « Gbédododa», « Zéro », «Primo», et bien
d’autres titres. « Je n’ai jamais eu de pression pour faire un album ou une
chanson. Il ne faut pas balancer quelque chose parce que les fans le veulent.
Il faut toujours bien cuire la sauce avant de la servir », répond-il à ceux qui
pensent qu’il met assez de temps à produire ses albums. « Kpatagnon fait
toujours son petit bout de chemin. Je pense personnellement qu’on n’a pas
besoin de sortir un album chaque année pour être un véritable artiste. Un
véritable artiste, c’est la qualité des œuvres, c’est ce que vous laissez à des
générations, qui fait de vous l’artiste qui doit traverser le temps, qui ne
sera pas une star qui va venir pour un temps et s’éteindre », rétorque-t-il.
L’artiste
s’en sort tant bien que mal. Il a enchaîné au fil des années des dizaines de
scènes ici et ailleurs. Il continue d’ailleurs de faire l’objet de nombreuses
sollicitations. La dernière en date, sa prestation tout feu tout flamme début
janvier sur la scène des Vodun days à Ouidah. Un prochain album sous peu,
possible ! Mais pour lui, chaque chose en son temps, ou du moins chaque album
quand ce sera le bon moment. Ce qui réjouit par-dessus tout Richard, c’est
l’intemporalité de ses œuvres. Certains morceaux de son tout premier album
restent d’actualité et lors de ses prestations, le public ne cesse de les
réclamer. Pour lui, c’est comme cela que devrait être chaque composition.
Regard sur la musique béninoise
L’entretien
avec Richard Flash dans son bureau de chef d’entreprise a été un moment de
gaieté, de rire et d’échanges à bâtons rompus. Une belle ambiance qui bientôt
connaitra son déclin. Lorsque le moment d’évoquer la situation, ou du moins le
sort de la musique béninoise arriva, le charme de la voix de l’artiste prend un
coup. Ses mots se font plus difficiles, son regard pesant avec un brin de
tristesse qui ne passe pas inaperçu. Il n’est pas heureux du sort des artistes
béninois, notamment ceux qui embrassent la carrière musicale. Selon lui,
l’écosystème n’est pas assez valorisant. Ceux qui ont eu la chance de sortir du
pays s’en sortent un peu mieux, mais la masse sombre. Il est difficile pour un
artiste qui n’est pas sorti du pays, d’avoir de la hauteur comme Angélique
Kidjo et autres, souligne-t-il. « Vous vous rendez compte que vous faites
beaucoup d’efforts dans votre carrière, dans la musique, mais que vos
compétences ne récoltent pas les mérites nécessaires et vous vous dites, est-ce
que je vais continuer », se plaint-il. Se nourrir des félicitations des
citoyens et même des autorités ou « des gens dans le milieu même du showbiz ne
peut pas construire votre vie», déplore-t-il. Sa conclusion sans équivoque est
que « les artistes béninois ne se portent pas bien ».
Même
si les acteurs qui la portent ne nagent pas actuellement dans les meilleures
eaux, la musique, elle en tout cas, se porte bien. « Quand je fais le point par
rapport à l’ancienne génération, il y a des produits dérivés sur lesquels les
anciens ne gagnaient pas, aujourd’hui les jeunes gagnent», introduit l’artiste.
Selon ses explications, les artistes de la génération actuelle ont la
possibilité d’être par exemple des Brand-ambassador, ce qu’on n’arrivait pas à
faire jusqu’à un passé récent. Il existe aussi d’autres moyens complémentaires
par lesquels les artistes peuvent joindre les deux bouts et tout cela participe
à leur émancipation. Autre chose qui fonde son espoir, la possibilité
aujourd’hui pour les jeunes de toucher à beaucoup d’autres rythmes. Cela permet
d’ouvrir le champ pour pouvoir exporter la musique béninoise, souligne-t-il.
Mais la plupart des succès engrangés restent des succès locaux. «Les artistes
béninois restent au Bénin, mais n’arrivent pas à aller faire des prestations à
l’extérieur ».
Il
y a lieu d’agir pour inverser cette tendance, suggère-t-il. Pour y arriver, il
faut autour des artistes, du moins, ceux dont le talent fait l’unanimité, une
équipe qui les accompagne pour les aider à structurer et gérer leurs carrières.
Il se réjouit aussi de constater que « l’artiste commence à comprendre que pour
rester dans le temps et pour bien se porter, il lui faut une équipe ». On ne
peut pas, objecte-t-il, s’interdire d’avoir un manager, une agence, quelqu’un
pour gérer son image, gérer ses programmations. Pour Richard, à partir du
moment où l’artiste commence à craindre les pourcentages que perçoivent les
agences ou managers et décide d’y aller tout seul, « il commence à perdre de la
valeur parce qu’il n’est plus crédible vis-à-vis de ses partenaires». L’artiste
reste comme un bébé qui a des rêves. Dès lors qu’il oublie certaines règles, il
va commencer à s’essouffler parce que entre-temps, il n’a pas su cadrer ses
contrats ou gérer ses cachets pour pouvoir se construire, illustre-t-il.
Beaucoup dans le milieu, regrette-t-il, ont été pris à ce piège. Après un ou
deux morceaux à succès, ils se sont crus « stars » au point de finir par passer
à côté de l’essentiel. « Quand l’artiste commence à oublier ce genre de choses,
il ne se portera jamais bien », tranche sans réserve le désormais manager.
Si
l’artiste va mal, quid alors du showbiz en général ? Lui non plus « ne se porte
pas bien pour l’instant », analyse-t-il. Pour preuve, il n’est pas aisé de vendre
un artiste béninois à un million aujourd’hui, confie Richard. « En tant
qu’agence, quand tu fais le point de ce que tu dépenses pour vendre un artiste
auprès d’un partenaire, tu as du mal à lui enlever ne serait-ce que 20 % sur sa
paye, quand tu regardes à combien il est payé», commente le businessman. « Pour
protéger nos talents, pour qu’ils ne disparaissent pas tôt, nous pouvons
prendre des dispositions, par exemple une assurance vie » au lieu d’attendre
qu’ils soient souffrants pour leur porter assistance, propose-t-il entre
autres. D’autres mécanismes de protection existent aussi et il est encore
possible de déployer des instruments de sécurisation de la carrière et de la
vie des artistes. Pour y arriver, il impute une importante part à l’Etat dont
la volonté suffirait à inverser la tendance.
Businessman en quête de prospérité
Richard Flash n’est pas allé à l’entrepreneuriat par hasard. S’il a créé la Centrale Company, c’est par besoin. Celui de se passer de la galère du monde musical pour trouver d’autres cordes qui lui assurent le mieux-vivre. Il ne s’en cache pas. « Quand je me suis mis à l’entrepreneuriat, je me suis rendu compte que cela me permettait beaucoup plus de m’asseoir, de protéger ma famille et de nourrir beaucoup plus de personnes autour de moi que je ne pouvais pas nourrir forcément avec la musique», reconnait-il. Le musicien d’hier emploie aujourd’hui de nombreux collaborateurs qu’il parvient à payer de même que des responsables en charge de divers portefeuilles. « Je ne pouvais pas faire ça avec la musique au Bénin si je vois à combien s’élèvent les cachets », précise-t-il. Conclusion, « l’entrepreneuriat, obligatoirement, parce que c’est mieux payé ». Mais tout ne se limite pas au gain, nuance-t-il. « Je suis venu à l’entrepreneuriat d’abord parce que l’idée première, c’était de changer quelque chose dans le showbiz », bémolise-t-il. « Je me disais que nous avons trop de lacunes dans le showbiz béninois et que nous devrions trouver une sorte de commissariat central pour censurer certaines choses, d’où le nom La Centrale », indique le désormais patron. Richard Flash tend aussi la main à ceux qui ont envie de faire une carrière musicale pour les faire accompagner par une équipe structurée. Au-delà de la musique, il intervient également au niveau de l’événementiel pour aider « à faire les choses autrement ». Grandir, laisser un nom, imprimer la marque de son entreprise et la laisser prospérer au-delà de Richard Flash, c’est le challenge de l’artiste devenu businessman.
Touche pas ma famille
Beaucoup
se posent la question de savoir pourquoi, contrairement à de nombreux autres
artistes béninois, on n’en sait que très peu sur la famille de Richard Flash.
Pourtant, quand on lui demande de se replonger dans les souvenirs les plus
déterminants de son existence, il n’en trouve pas beaucoup. Sauf à citer les
conditions de réalisation de son premier album à Paris et la naissance de ses
enfants. Mais sur les nombreuses occasions qu’il a eues de parler de lui et de
sa carrière, il ne les évoque presque jamais. La raison, c’est qu’il tient à
préserver sa famille et ne pas l’exposer. «Il ne faut jamais toucher à ma
famille », prévient Richard. Cet avertissement, il le donne d’un air très
sérieux et sévère. «C’est ce qui fait que je n’expose ni ma famille ni mes
enfants ». Cette précaution, le patron de la Centrale company dit la prendre
pour éviter que quelqu’un n’en vienne à déborder du cadre du respect qu’il lui
offre pour virer en direction de sa petite famille. « Je n’expose pas ma famille
pour éviter que des gens les attaquent. Parce que le visage que je montre en ce
moment-là, ce n’est pas Richard Flash, c’est une autre personne », poursuit-il.
Mais
cela ne l’empêche pas d’être un père « hyper protecteur». Ses enfants, il les
adore et les couve au point même de donner des sobriquets à certains. A
l’entendre, c’est une passe amicale entre père et fils entre les quatre murs de
sa maison. « Les gens ne savent pas comment je vis et c’est tant mieux pour moi
». Malgré tout l’amour dont il les couvre, il estime ne pas encore faire assez.
Car père absent, il l’est aussi. Et ce n’est pas sans regrets. S’il avait les
moyens de se faire plus présent, il le ferait sans hésiter. Mais entre les
absences imposées hier par la scène et la construction d’une belle carrière, et
les exigences du businessman d’aujourd’hui, il reconnait lui-même que la
passerelle dégagée pour la famille reste minime. « Jusqu’à aujourd’hui encore,
j’ai des regrets parce que je n’ai jamais le temps pour mes enfants. Je suis toujours
au travail », laisse-t-il entendre.
«
J’ai toujours eu le regret mais en même temps c’est un choix… », assume-t-il.
Côté jardin !
Zoukeur
de charme, donc forcément un homme à femmes? Dans un passé lointain, oui ! Mais
plus aujourd’hui, reconnait-il. Le temps et l’énergie sont dorénavant à sa
famille et à ses enfants. « Il faut que je sois honnête. Dans ma jeunesse, oui.
Mais aujourd’hui, quand vous avez construit une vie et que vous avez des filles
aussi, vous commencez à avoir une certaine appréciation pour considérer les
jeunes filles qui viennent vers vous comme vos filles. Il y a aussi ce besoin
d’être sérieux aussi et fidèle à votre famille. Chaque âge avec sa mentalité,
avec ses appréciations de la vie », confesse Richard. « Tous les hommes aiment
les femmes. C’est parce que nous autres sommes plus exposés qu’on évoque notre
cas», tient-il à préciser.
Son
éternel sourire voile aussi des moments de colère pendant lesquels le Richard
Flash connu de tous disparait pour laisser place à un être méconnaissable. « Il
m’arrive bien sûr des moments de colère et quand cela se produit, ici au
travail, plus personne n’ouvre mon bureau. Tout le monde est caché. Cela
m’arrive par exemple quand le travail n’est pas bien fait… J’aime qu’on fasse
les choses comme j’aimerais. Et quand ce n’est pas le cas, vraiment là je suis
fâché». La discipline dans le travail, et en toutes choses par ailleurs, il y
met un point d’honneur. «Si vous êtes là aujourd’hui pour m’interviewer, c’est
parce que je tiens encore. C’est parce qu’il y a Richard Flash, mais c’est dans
la rigueur que cela arrive. Et à partir du moment où il n’y a pas cette
discipline, moi je me fâche ».
Même
à la maison cela arrive, confie-t-il, tout souriant.
« C’est vrai que quand on me voit, on se dit qu’il ne se fâche jamais. Il faut quand même partager de la joie de vivre autour de soi et permettre aux gens aussi d’être à l’aise pour pouvoir vous approcher, pour pouvoir partager des choses avec vous », confie-t-il également. Sa devise, garder le sourire quels que soient les problèmes, « parce que les problèmes ne manqueront jamais ». Qu’est-ce qui fait votre jeunesse et votre fraîcheur malgré l’âge ? « Je crois que c’est naissance », lance-t-il d’un gros rire. « Si je vous dis quelque chose, je vous mens. C’est naissance et en même temps je crois en tout ce qui est recettes de grand-mère, c’est-à-dire des tisanes… des choses naturelles de chez nous ». Sa chance, reprend-il, « c’est que je ne fume pas, je ne bois pas ». Chose tout de même étonnante pour un animateur et un ancien Dj, reconnait-il. « Ce sont des choses qui me protègent. J’ai vu Okéke (surnom d’un célèbre comédien béninois) aujourd’hui qui joue encore au foot alors qu’il a 85 ans. «Je n’ai que 55 ans. J’aimerais en compter autant », révèle le zoukeur. Autre modèle inspirant de bien-être et de parfaite forme physique pour lui, son ainé Danialou Sagbohan qui, depuis quarante ans, ne mange pas de la viande.