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RENC’ARTS Novembre 2015: A la découverte du musée de la musique de Parakou

Culture
Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 29 nov. 2015 à 21h15

RENC’ARTS Novembre 2015: A la découverte du musée de la musique de Parakou

«La gestion du patrimoine culturel à Parakou : cas du musée de la musique de Parakou », c’est le thème de la rencontre thématique mensuelle des acteurs culturels de Parakou et du septentrion (RENC’ARTS) tenue vendredi 27 novembre dernier à Parakou. Ce rendez-vous d’échanges marque la fin de la saison 2015 desdites rencontres.

En dépit du peu d’engouement que suscite la chose artistique et culturelle au niveau des politiques, certains acteurs se battent vaille que vaille pour valoriser et promouvoir le patrimoine matériel et immatériel national. C’est le cas de Julien Chambi Atchadé qui, sur invitation de l’association Bio Arts et Culture de Marcel Bio Orou-Fico, s’est entretenu, vendredi 27 novembre dernier à l’annexe de l’Institut français du Bénin à Parakou, avec les acteurs culturels de la cité de Kobourou et environs sur le musée de la musique qui est son initiative privée. Ces échanges s’inscrivent dans le cadre des RENC’ARTS au titre de novembre 2015.

La particularité du musée de la musique de Parakou réside dans la collecte, la conservation et l’exposition au public des objets rares et précieux ayant rapport aux instruments et rythmes traditionnels sacrés, funéraires ou festifs, leurs histoires, aux chants et danses de toutes les régions du Bénin, souligne Julien Chambi Atchadé. Plus qu’un simple pavillon de musique dans un conservatoire, c’est le deuxième musée entièrement dédié à la chose musicale en Afrique, après celui de Ouagadougou au Burkina Faso, insiste-t-il.
Galerie atypique et unique en son genre, le musée de la musique de Parakou comporte plus de 400 instruments et autres vestiges collectés sur l’ensemble du territoire national : membranophones, aérophones, idiophones, instruments à cordes, en grandeur nature et en photos ainsi que des vidéos d’exécution des divers instruments et des pas de danses y liées. Les tambours Satô de l’Ouémé, Ilu Oro d’Ifangni, Baratourou de Tchaourou ; la trompette Kakangui de la Gaani à Nikki, la flûte de dikuntri ou de difanni à Boukombé ; la guitare Kororu dont une seule personne détient encore le savoir ; le xylophone Keenu du milieu Baatonou, les castagnettes Sinsinnou, le maracas Bwaru, le gong Yakokoru de Parakou, sont quelques instruments qui intéresseraient le visiteur. «C’est un outil pédagogique qui montre combien le patrimoine musical béninois est riche et diversifié et que les vestiges existent à foison ; tout le monde : dirigeants, jeunes, acteurs culturels, ONG, doivent en avoir conscience», indique le directeur du musée de la musique de Parakou. «Ce n’est que dans la collecte et la gestion que le problème se pose», poursuit-il, avant de rassurer que la tâche loin d’être exhaustive se poursuit pour éviter que des pans entiers de la musique béninoise ne s’étiolent et disparaissent.
En encourageant le promoteur du musée, les participants à la rencontre ont déploré à l’unanimité le peu d’engouement que suscitent les initiatives artistiques et culturelles auprès des décideurs. Aussi, ont-ils dénoncé «l’acharnement» des politiques qui rebute les promoteurs en leur imposant des taxes, eux qui saignent déjà financièrement - souvent à leurs propres frais - pour mettre en place ces structures à but non lucratif?