La Nation Bénin...
La villa Karo, centre culturel finno-africain
situé à Grand-Popo, a procédé dans la soirée du samedi 2 décembre, à un double
vernissage : la galerie des signes-mères du Fâ et une nouvelle version de
l’exposition dénommée « le retour de mami wata », une divinité associée à la
mer.
Une nouvelle collection d’œuvres d’art s’ajoute
aux attractions que Villa Karo propose à ses visiteurs. Il s’agit de quelque
dix-sept tableaux présentant les signes majeurs, « doumèdji » ou « dougan », du
fâ et leur accompagnateur « tchè toula ». « Le travail a consisté à réaliser
les configurations des 16 signes-mères et le tracé indiciaire sur un support
coloré », explique Jean de Dieu Hanou.
Le fâ est un art ancestral répandu notamment
dans l’espace ouest-africain où il permet d’annoncer une chose à venir. Ses
signes qui font l’objet d’œuvres d’art sont le fruit d’une dizaine d’années de
recherche de l’artiste plasticien basé à Cotonou. Chacune des œuvres est
accompagnée des textes en anglais et en français pour faciliter quelque peu
leur compréhension aux diverses nationalités qui fréquentent le centre
culturel.
Le vernissage a eu lieu dans la soirée du
samedi 2 décembre où l’équipe dirigeante a voulu faire de cet évènement un coup
double en y associant le dévoilement du nouveau visage de l’exposition « retour
de Mami wata ». Celle-ci ayant subi un tri qui a réduit de façon drastique le
nombre des statuettes précédemment exposées. L’opération de désencombrement a
eu pour conséquence positive, l’aération, voire l’amélioration de tout le décor
de l’exposition. Le visiteur retrouve désormais les deux expositions dans deux
salles différentes, mais qui sont des cadres rendus conviviaux grâce à
l’intervention d’Anne Lahtinen, la curatrice finlandaise en résidence à Villa
Karo depuis plusieurs semaines.
Les efforts qui ont été déployés visent, au
dire de Georgette Singbé, le manager culturel du centre, à s’arrimer aux
dynamiques nouvelles des sous-secteurs des arts et de la culture. Elle poursuit
que Villa Karo a décidé de s'adapter à cette évolution tout en restant fidèle à
sa démarche de promotion des valeurs ancestrales en vue de faciliter la
compréhension de leurs aspects culturel et cultuel, surtout par la jeunesse.
Compréhension interculturelle
Bâtiment portant au fronton l’inscription en
latin, « pro meliore inter homines consensione », ce qui signifie en français
"pour une meilleure compréhension entre les hommes", le petit musée
est le cadre qui accueille les deux expositions. Richard Tandjoma et Julia
Ojanen, respectivement directeur général et directrice exécutive renseignent
que son choix n’est pas anodin. A les en croire, ce choix renforce le credo de
leur équipe. « Nous encourageons la compréhension interculturelle par nos expositions
et particulièrement celles-ci », ont-ils souligné. Les statistiques indiquent
que ce petit musée a déjà enregistré quelque 18 000 visiteurs en 20 ans
d’existence. De façon globale, en résidence à Villa Karo, ce sont quinze
artistes de diverses nationalités qui sont reçus en moyenne par an. Des données
que devront améliorer l’ouverture de la galerie, l’exposition sur Mami wata et
l’assistance sollicitée du gouvernement.