Le processus de développement de la commune de Bopa est en bonne voie. C’est du moins ce que l’on peut retenir du classement sur l’Indice de la gouvernance locale (Igl). Dans ce classement pour le compte de l’année 2022, Bopa vient en tête devant les communes de Nikki, Ouaké, Klouékanmè et Bassila. Suivent ensuite les communes de Glazoué, Djougou, Bohicon, Pobè et Dogbo.
Dans ce classement, il est à remarquer le niveau d’échelle des communes à statut particulier. Ainsi, Cotonou, la métropole, s’en sort avec 0,1 808 et occupe la 17e place, Abomey-Calavi obtient 0,1 536 et est logée au 35e rang. Parakou avec un indice de 0,1 376 occupe la 42e place et Porto-Novo, la capitale a 0,0 977 pour le 57e rang. Dans ces quatre communes, le niveau d’échelle reste en dessous du 0,2 sur 1.
Quant à la commune de Kouandé, elle est la lanterne rouge dans ce classement national qui permet d’appréhender les efforts de développement au niveau des différentes communes.
Dans la pratique, cet indicateur est un instrument de mesure de la qualité et des performances des communes dans la délivrance et l’accès aux services publics aux populations. En fait, l’Igl est une donnée indicative synthétique qui exprime de façon assez objective l’état de la gouvernance locale à partir de trois dimensions fonctionnelles de la décentralisation. Il s’agit des fonctions politiques pour transformer l’habitant en citoyen et renforcer le sentiment d’appartenance à une communauté nationale et de fierté locale. Ensuite, il est question des fonctions d’administration du territoire pour améliorer la qualité de la gouvernance locale dans tous les domaines de compétences communales, qu’elles soient propres, partagées ou déléguées. L’autre dimension est relative aux fonctions de développement territorial pour sortir les communautés de la pauvreté. L’indice est aussi utile pour toutes les parties prenantes de la gouvernance locale.
Aux communes, il sert d’outil d’auto-évaluation, de discussion et de négociation auprès des Partenaires techniques et financiers de l’Etat. Aux Secrétaires exécutifs des 77 communes, l’Igl constitue un outil boussole de gestion des affaires municipales. Ils doivent en tenir grand compte puisqu’ils seront évalués en fonction de leurs résultats, pendant et à la fin de leur mandat. Au gouvernement qui tient grand compte de la réussite de la réforme structurelle, l'Igl 2022 sert aussi de repère pour la prise de mesures majeures d’écoute et d’accompagnement des communes principalement avec l’opérationnalisation du Fonds d’investissement des communes (Fic) annoncée depuis 2021.
Dans la pratique, cet indice se mesure en fonction des indicateurs de cinq grands domaines de gouvernance dont la gouvernance politique et administrative avec quinze indicateurs, la gouvernance financière avec onze indicateurs, la gouvernance participative et genre avec cinq indicateurs, la gouvernance territoriale et foncière avec neuf indicateurs et les relations avec la tutelle avec cinq indicateurs.
Pour leur part, les communes à statut intermédiaire et à statut ordinaire s’affirment davantage. Si les premières veulent afficher de bons résultats pour passer dans la catégorie des communes à statut particulier, les secondes visent pour le moment la catégorie de statut intermédiaire. En œuvrant donc pour cette évolution, les autorités de ces communes améliorent l’Igl.
Facteurs
L’année 2022 reste la première année réelle de mise en œuvre de la réforme structurelle de la décentralisation. Il va donc de soi que de nouveaux facteurs de notation soient entrés en jeu dans cette notation nationale. Plusieurs changements sont ainsi intervenus dans la conduite des affaires de l’administration communale, ce qui assurément aurait freiné le traitement des dossiers en cours. Il s’agit des facteurs comme le changement des cadres techniques de l’administration communale avec de nouveaux cadres techniques recrutés, du ralentissement des dossiers en cours en raison du temps de prise de contact et d’intégration des nouveaux acteurs. A cela, il faudra ajouter le contexte de respect des nouvelles procédures mises en place par la réforme, en l’occurrence le nouveau Code de l’administration territoriale et le contexte conflictuel de prise de service de certains cadres techniques ou même de démission, voire la suspension d’autres cadres techniques. Toutes choses qui sont source d’un perpétuel recommencement. On peut aussi mentionner la frustration de certains élus, désormais faibles d’engagement en raison des changements drastiques au niveau des attributions, du fonctionnement et de l’organisation de certains organes et le contexte politique marqué par la préparation et le déroulement de l’élection présidentielle de 2021 et des législatives de 2023.