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14e assemblée générale du Coraf: Diversifier les sources de financement de l’innovation agricole

Economie
Les assises de Cotonou se penchent sur les approches pour  bâtir un avenir meilleur en matière de souveraineté alimentaire  pour le continent africain Les assises de Cotonou se penchent sur les approches pour bâtir un avenir meilleur en matière de souveraineté alimentaire pour le continent africain

La quatorzième session ordinaire de l’assemblée générale du Coraf s’est ouverte, ce lundi 15 avril à Cotonou. Durant trois jours, les réflexions porteront sur l’implication du secteur privé dans les investissements des systèmes nationaux de recherche agricole, en vue de la génération des innovations et de leur valorisation face aux défis multiples liés à la sécurité alimentaire.

 

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 16 avr. 2024 à 05h45 Durée 3 min.
#14e assemblée générale du Coraf #financement de l’innovation agricole

« Accroître la collaboration avec le secteur privé en Afrique de l’Ouest et du Centre afin d’atténuer l’impact des crises climatique, sanitaire et sécuritaire sur l’agriculture ». C’est autour de ce thème que se déroule, du 15 au 17 avril à Cotonou, la quatorzième session ordinaire de l’assemblée générale du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf).

Dans un contexte où les ressources s’avèrent insuffisantes, il est question de diversifier les sources de financement des activités de recherche agricole et de vulgarisation des technologies, en mettant à contribution le secteur privé.

Le Bénin s’honore d’accueillir ces assises consacrées au partage d’expériences et à des sujets aussi passionnants et dignes d’intérêt pour le développement de l’agriculture en Afrique, après celles tenues en janvier 2022 à N’djamena au Tchad, se réjouit Gaston Dossouhoui, ministre béninois de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. Une foire aux innovations agricoles et technologiques se tient au Palais des congrès de Cotonou et offre l’opportunité au Bénin de présenter ses acquis de recherche et la valorisation qui en est faite.

Les dépenses en recherche agricole en Afrique sont dépendantes des financements des donateurs et des fonds de développement et n’ont fait que croître, passant de 28 % du budget total en 1986 à environ 40 % aujourd’hui, note Gaston Dossouhoui. Or, relève-t-il, ce type de financement est plus volatil que le financement régalien des Etats d’une part, et très souvent n’adresse pas toujours des programmes de recherche prioritaires pour les pays concernés, d’autre part.

L’implication du secteur privé dans tous les maillons de développement et de valorisation des innovations paraît incontournable pour aboutir à des résultats tangibles dans la promotion des chaînes de valeur ajoutée des filières agricoles porteuses de richesse et de croissance inclusive, selon Dr Angela Maria da Veiga Moreno Doutora, présidente du Conseil d’administration du Coraf. Car, le secteur agricole constitue un pilier pour l’économie et le moyen de subsistance de la majorité des familles dans la région, souligne-t-elle, en appelant à l’engagement collectif de tous les acteurs.

Obligation de résilience

Avec la récurrence des chocs exogènes, il est impérieux que les systèmes de production agricole encore vulnérables dans notre espace soient résilients, estime Adolphe Adjanohoun, directeur général de l’Institut national des recherches agricoles du Bénin (Inrab). Pour lui, cette résilience passe par la transformation profonde du secteur agricole qui sous-tend une bonne organisation de la recherche agricole et des investissements dans la génération d'innovations adaptées et dans leur valorisation pour améliorer la productivité et la production agricole ainsi que la valeur ajoutée des produits transformés. L’accent devra être mis sur l’industrialisation et la préservation de l’environnement et des ressources naturelles, ajoute-t-il.

Pour relever les défis, les participants venus des 23 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre que compte l’association, se penchent sur la mise en place de facilitations pour l’émergence d’entreprises agroalimentaires et d’interprofessions agricoles fortes. En dehors des questions de financement et de la gouvernance de l’institution commune, notamment le renouvellement des organes dirigeants, les sujets ont trait aux plans nationaux d’adaptation au changement climatique et à l’arrimage des programmes de recherche avec les besoins du secteur privé et la gestion de la propriété intellectuelle des résultats de recherche.

Les représentants des partenaires au développement et des communautés économiques régionales rassurent de leur engagement à appuyer le développement des technologies et innovations agricoles en vue de l’élimination de la faim et de la pauvreté .