La Nation Bénin...
La 30ᵉ Conférence des Nations Unies sur le climat (Cop 30) se tiendra du 10 au 21 novembre à Belém, au Brésil. Le Groupe de la Banque africaine de développement y participera afin de défendre les priorités du continent en matière d’adaptation, de transition énergétique et de justice climatique.
La transition énergétique ne saurait réussir sans le continent africain, non seulement parce qu’il en a le potentiel, mais parce que justice climatique oblige. Le continent ne se fera pas conter la 30ᵉ Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (Cop 30) qui se tient du 10 au 21 novembre dans la ville de Belém, située au cœur de l’Amazonie brésilienne. Cette édition revêt une importance particulière, car elle interviendra à un moment charnière pour la mise en œuvre des engagements pris lors des précédentes conférences, notamment la Cop 28 à Dubaï et la Cop 29 à Bakou. En amont, un sommet des dirigeants mondiaux réunira les chefs d’Etat et de gouvernement les 6 et 7 novembre, pour débattre des orientations politiques globales. Ce format, organisé pour la première fois en dehors du calendrier officiel de la Cop, permettra d’accélérer les décisions stratégiques en amont des négociations techniques. Sidi Ould Tah, président du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad), y participera aux côtés d’autres grandes institutions financières internationales, pour plaider en faveur d’une action climatique plus ambitieuse et équitable envers l’Afrique.
La Cop 30 de Belém se veut résolument tournée vers l’action. Gouvernements, entreprises, organisations internationales et société civile y convergeront pour accélérer la mise en œuvre des engagements climatiques et renforcer la mobilisation du financement vert. Les débats porteront sur trois grands axes: l’atténuation des émissions, l’adaptation aux effets du changement climatique et le renforcement de la résilience. Une attention particulière sera portée aux forêts tropicales, aux transitions énergétiques et à la justice climatique, un thème cher aux pays du Sud, qui rappellent régulièrement leur faible responsabilité historique dans les émissions mondiales, mais leur forte exposition aux catastrophes climatiques.
Rôle clé
Accréditée en tant qu’organisation observatrice auprès de la Cnucc, la Banque africaine de développement joue depuis plusieurs années un rôle central dans la défense des intérêts africains lors des négociations climatiques internationales. À Belém, la Bad entend consolider cette position de leadership à travers plusieurs leviers d’action. Elle mettra à contribution son expertise technique et ses données pour appuyer les négociateurs africains, notamment ceux du Groupe africain de négociateurs sur le climat. L’objectif est de les aider à mieux défendre les priorités du continent, qu’il s’agisse du financement de l’adaptation, de la mise en œuvre des Contributions déterminées au niveau national (Cdn), ou encore de la promotion d’une transition énergétique juste et inclusive. La Banque présentera également les solutions climatiques innovantes développées à travers ses programmes phares dont le Guichet d’action climatique, le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique, l’initiative Desert to Power pour l’énergie solaire dans le Sahel, la Plateforme africaine pour les Cdn, ainsi que les Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (Taat).
La question du financement climatique reste un enjeu crucial. Alors que l’Afrique ne reçoit encore qu’une faible part des ressources mondiales dédiées à la lutte contre le changement climatique, la Bad plaidera à Belém pour une augmentation significative des fonds alloués à l’adaptation et aux infrastructures vertes. La Banque entend mobiliser de nouveaux partenariats publics et privés, tout en encourageant la création de mécanismes financiers innovants pour soutenir les projets à faible émission de carbone. À travers son Pavillon de l’Afrique et la traditionnelle Journée de l’Afrique, la Bad mettra en avant les initiatives réussies du continent telles que l’agriculture intelligente face au climat, la gestion durable des ressources naturelles, les énergies renouvelables et les infrastructures résilientes. Ces espaces permettront également aux pays africains de partager leurs expériences et d’attirer de nouveaux partenaires techniques et financiers. La Bad collaborera avec des institutions continentales comme l’Union africaine, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (Cea) et l’Auda-Nepad, afin d’amplifier la voix collective du continent et de présenter une image d’une Afrique innovante, engagée et actrice du changement. La Cop 30 sera une tribune stratégique pour démontrer que l’Afrique n’est pas seulement victime du changement climatique, mais qu’elle en détient aussi les solutions les plus prometteuses pour l’avenir de la planète.
Les inondations, de plus en plus fréquentes et intenses, rappellent l’urgence d’agir face aux dérèglements climatiques